Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur... Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s'agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d'héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…
Pour sa nouvelle réalisation, Julien Leclercq (L’Assault, Gibraltar), se lance à nouveau dans le genre qu’il affectionne particulièrement : le film de gangsters. Et avec un certain brio, il faut bien le dire, tant le jeune homme sait pousser les limites et se donne une vraie volonté de renouveler le genre en lui donnant un aspect plus percutant et parfois même plus réaliste. Une bande de voleurs issus des banlieues se retrouvent aux prises avec un gang de narcotrafiquants qui les oblige à faire un coup qui ne leur convient pas du tout.
Le genre est éculé évidemment et avec un tel pitch nous ne sommes pas forcément rassuré, d’autant que les clichés du genre ont réellement la peau tenace : Forcément les braqueurs sont maghrébins et les narcotrafiquants sont forcément noirs, ajoutez à cela un complice gitan et vous l’aurez compris on plonge dans le film de gangsters banlieusards tels que nous les voyons maintenant. Mais c’est sans compter sur les qualités narratives et de mise en scène du monsieur. Le réalisateur, en effet lorgne sur les terres habituelles de la mise en scène américaine très en effets spectaculaires pour donner à son film un aspect plus violent presque happant par une véritable volonté de rendre les scènes d’actions visuellement spectaculaires et réalistes. Un paradoxe qui nécessite une véritable préparation que les équipes ont, semble-t-il pris le temps de mettre au point.
Car c’est bien toute la qualité de ce film que d’avoir su s’inspirer de beaucoup de choses pour rendre l’histoire encore plus réaliste, encore plus percutante, alors que le scénario lui s’enterre un peu trop dans les clichés, le film se sauve par sa mise en scène pointue et réussit. D’ailleurs il s’amuse même à filmer au plus près, pour rendre la tension encore plus palpable pour le spectateur qui voit la situation se gangrener chaque seconde un peu plus et glisser doucement vers une fin qui parait pourtant évidente, mais laisse la surprise entière.
Côté distribution,
Sami Bouajila (Indigènes) et
Guillaume Gouix (La French) assurent le job, même si le premier a tendance à se laisser aller à la grimace pour se rendre encore plus méchant. Le second nous offre au contraire une prestation beaucoup plus en sensibilité (Cliché quand tu nous tiens). La véritable déception (mais sans surprise !) vient dans tous les cas du rappeur Kaaris, qui se lance dans une prestation rarement aussi fade que celle-ci. Sans charisme ni aucune présence, il ne fait que jouer un rôle assez pauvrement sans réellement y croire.
En conclusion « Braqueurs », a cela de surprenant que le thriller de Julien Leclerq se fait plus percutant et plus réaliste que n’importe lequel des autres films de ce genre, pourtant apprécié des français. N’en demeure pas moins un scénario qui enfile les clichés comme des perles, et des acteurs qui ne font pas forcément dans la nuance non plus. Le réalisateur cherche chaque fois à réinventer le genre et y arrive le plus souvent.
Un
making of qui nous plonge avec justesse dans les dessous du film et particulièrement dans les phases de préparations des scènes d'actions ou lors du maniement des armes.
Un entretien avec l’équipe du film qui, à lui seul, justifie la bonne note de la section bonus. Car l’équipe revient évidemment sur les origines du projet mais n’hésite pas non plus à livrer des anecdotes et des réflexions sur le sujet du film, sur leurs personnages et le film en lui-même.
Puis
un focus sur les décors.