Figure incontournable du genre, les deux premiers Syberia ont marqué toute une génération d’amoureux des jeux point’n click sur PC au début des années 2000. Après treize longues années d’absence qui ont fait de Syberia 3 une véritable Arlésienne, Kate Walker revient pour de nouvelles aventures.Un jeu d'aventure avec un grand A :
Quelques années après avoir accompagné le célèbre inventeur Hans Voralberg dans sa quête de Syberia et des derniers Mammouths, l’histoire de ce troisième opus nous permet de retrouver une Kate Walker amoindrie, recueillie par la tribu des Youkols qui la confie aux soins de l’hôpital psychiatrique de Valsembor. L’occasion de faire dans un premier temps la connaissance de Kurk, le guide spirituel de la tribu, mais aussi de prendre rapidement conscience de la volonté du personnel hospitalier de retenir notre jeune aventurière et les Youkols par tous les moyens.
Ceux qui ont écumé les deux premiers opus retrouveront vite leurs marques, les nouveaux pourront toutefois sans aucun problème plonger dans le jeu sans avoir la sensation de passer à côté de quelque chose, à l’exception des allusions aux personnages de Hans Voralberg et Oscar. Mais au regard du très petit prix auquel sont proposés les deux premiers jeux sur PC, consoles (PS3/Xbox 360) et mobile, nous ne pouvons que chaudement vous recommander de rattraper ce retard.
Bien que l’histoire propose quelques moments forts, en particulier la traversée en ferry puis son remorquage, la seconde partie s’avère beaucoup plus inégale jusqu’à un final particulièrement frustrant malgré la promesse d’un Syberia 4 que l’on sait déjà en cours d’écriture. L’intelligence de l’écriture n’en reste pas moins évidente, et l’ambiance toujours aussi dépaysante et singulière, à une heure ou les jeux d’aventures avec un grand A se font d’une extrême rareté.
D’un autre côté, malgré une belle palette de seconds rôles, avec une mention particulière pour notre bon vieil Oscar et la Shaman rencontrée dans Syberia II, on ne peut pas en dire autant de nos poursuivants incarnés par les caricaturaux personnages du Colonel et d’Olga, et qui semblent tout droit sortis d’une mauvaise série Z. Et leur doublage n’aide pas forcément...
Un gameplay profondément remanié :
Alors que les joueurs PC devront se faire aux nouvelles mécaniques de ce troisième opus, qui s’éloignent du pointer-cliquer, le gameplay s’adapte parfaitement à la manette. Les déplacements se font de manière plus naturelle malgré des animations techniquement à la ramasse et une caméra au combien perfectible, tandis les points d’intérêts sont désormais signalés par des pictogrammes.
Une approche qui permet d’éviter de passer à côté d’un objet ou d’un indice pendant plusieurs heures, même si certains pourront sans doute déplorer le fait que le joueur soit davantage pris par la main qu’autrefois. Les dialogues proposent également plusieurs choix de réponses, ces derniers n’ont toutefois aucune incidence sur la suite des évènements.
Quant aux énigmes, qui représentent le sel même du genre, elles se montrent moins retorses sans pour autant céder à la facilité. Le titre fait davantage appel à la logique du joueur pour trouver la solution, aucune n’a d’ailleurs particulièrement freiné notre progression. Syberia reste avant tout un jeu ou l’on se doit d’aimer prendre son temps.
Conclusion :
Syberia 3 laisse apparaître un retard technique et un manque d’optimisation évident, de trop nombreux bugs touchent encore le jeu à l’heure ou nous écrivons ces lignes sur les versions PC et consoles, Anuman Interactive va devoir se montrer réactif pour proposer un patch dans la semaines à venir et atténuer la grogne de certains joueurs. Pourtant, malgré de nombreuses faiblesses, ces nouvelles aventures s’inscrivent néanmoins dans la continuité des deux précédents opus, et c’est avec un réel plaisir que l’on retrouve Kate Walker et sa joyeuse bande de Yukols après une bien trop longue absence. Un jeu d’aventure comme on n’en fait plus, une véritable ode au voyage. Vivement Syberia 4 !
Malgré une qualité graphique en dent de scie, le jeu brille toujours pas son character-design et des paysages oniriques. Syberia n'a décidément rien perdu de son charme, tout comme la patte de Benoît Sokal. Le titre souffre en revanche d'un manque d'optimisation particulièrement flagrante, en particulier une caméra très capricieuse, des bugs de collision et des chutes de framerate.
Malgré une partition musicale toujours très soignée, les doublages n'ont jamais été le fort de la série, et ce troisième épisode ne fait pas exception à la règle. En dehors de l'excellent travail de Françoise Cadol (doubleuse d'Angelina Jolie et Lara Croft) pour le personnage de Kate Walker, le doublage des personnages secondaires est beaucoup plus inégal, pour ne pas dire une véritable caricature même s'ils participent aussi, à leur manière, à l'ambiance du titre. Tooktook metal ?
Au-delà d'une durée de vie conforme à ses prédécesseurs, puisqu'il faudra compter entre 15 et 20 heures pour atteindre le générique de fin, Syberia 3 n'offre aucune rejouabilité. Il semblerait toutefois que du contenu additionnel soit prévu d'ici quelques mois pour prolonger le voyage.