Grave

Genre
Pays
FR (2017)
Date de sortie
mercredi 26 juillet 2017
Durée
98 Min
Réalisateur
Producteurs
Jean Des Forêts, Julie Gayet et Nadia Turincev
Scénaristes
Julie Ducournau
Compositeur
Jim Williams
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
98 min
Nb Dvd
1
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.

Des films de genre français, il n’y en a pas tant que ça ! Encore plus lorsque l’on parle de film d’horreur ! La réalisatrice Julie Ducournau en a bien conscience et son film, qui en plus nous plonge dans un enfer cannibale, vient enfoncer le clou du savoir-faire français en la matière qui ne demande qu’à s’exprimer. Car son film n’est pas simplement un film d’horreur, il en prend tous les codes et se les réapproprie pour créer une atmosphère lourde de sens, comme Danny Boyle avait pu le faire en son temps avec « 28 jours plus tard ». Dans « Grave » l’enfer, comme l’ensemble de la mise en scène de la réalisatrice joue en permanence sur les contrastes et sur les paradoxes. En effet l’héroïne est jeune, mignonne, parle avec une voix douce presque inaudible, on la sent fragile physiquement mais forte intellectuellement. Et son expérience va la transformer en sorte de prédateur avide de chair humaine.

Mais comme nous sommes dans une production française, le gore n’a pas sa place, du moins pas comme les américains peuvent l’entendre. Ici le gore c’est plutôt l’entourage, ce bizutage, qui va prendre des tournures un peu SM, cette jeune fille qui va perdre ses repères, et surtout son glissement lent mais assuré vers une sorte de folie animale. Il y a cette lente mais inévitable descente aux enfers dans laquelle la jeune héroïne ne se voit pas encore partir. Pire encore, elle ne voit plus rien de la réalité et vit dans une sorte de lente transformation qui la rend de plus en plus associable et l’éloigne même de son meilleur ami. Avec un soin particulier, la réalisatrice pose une mise en scène redoutablement efficace qui fait que chaque élément du décor est une pierre de plus dans l’édifice qui se monte devant nous.

Le scénario d’ailleurs, semble également ne rien laissé au hasard, puisque chaque réplique, chaque situation apparaît comme la pièce évidente d’un puzzle qui se monte au fur et à mesure que le film se déroule. On peut évidemment se sentir gêné par un scénario qui tisse une toile entre sensualité, sexualité et déviance, mais tout cela participe à une logique forte et évidente qui tire le film vers le haut et enfonce le clou de cette histoire horrifique dans laquelle chacun descend un peu plus dans une évidente rivière de chair et de sang. Et c’est toute la force de ce scénario que de ne jamais vouloir faire dans l’extraordinaire, mais au contraire d’utiliser l’ordinaire pour le rendre encore plus effrayant dès lors qu’il est dévié de sa trajectoire première.

Vient se rajouter à cela une distribution redoutablement efficace, à commencer par Garance Marillier que l’on verra dans le prochain film de la réalisatrice : « Junior », et qui, à n’en pas douter, se destine à une carrière remarquable de talent tant elle se laisse posséder avec une aisance rare par son personnage. Son physique fragile et doux est un contraste gagnant avec son personnage. Face à elle le jeune Rabah Naït Oufella (Patients) impose une composition magnétique qui vient faire la balance avec l’ambiance morbide du film. Il est certainement le personnage le plus normal de toute la distribution.

En conclusion, « Grave » est un film d’horreur français qui a le mérite de ne pas chercher l’extraordinaire mais au contraire l’ordinaire pour le rendre inquiétant et entrainer le public dans un univers sombre et rouge, où l’héroïne se laisse glisser. La mise en scène est soignée, le scénario solide et l’interprétation talentueuse. A voir !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.40:1
Les équipes techniques ont fait un travail remarquable pour rendre cet universitaire austère et sombre. Le résultat est saisissant et le rendu sur ce blu-ray absolument magnifique, avec un piqué précis et des couleurs parfaitement dosées y compris dans les scènes jouant entre jaune et sang. L’ensemble bénéficie en même temps de contrastes qui mettent parfaitement en perspective l’image et donne une profondeur de champ remarquable.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
La piste sonore bénéficie d’un Dolby Digital Audio 5.1 d’une très belle précision. La piste sonore s’installe doucement pour mieux nous imprégner et utilise chaque recoin de notre installation pour mieux nous plonger dans un univers entre douleur, espoir, courage et humour. La musique de Jim Williams vient habiller avec beaucoup d’intelligence et de talent un film d’horreur réussit et inquiétant.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray
Un entretien passionnant avec la réalisatrice même si on aurait aimé un peu de légèreté et moins d’académisme dans le dialogue. Il est toujours intéressant de voir comment la réalisatrice a aborder son sujet et la manière dont elle a contrôlé chaque recoin de son histoire.

Des scènes coupées.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
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Filmographies
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Bonus Cachés
Court Metrage