Dans la famille Mauret, les trois enfants n’avaient certainement pas demandé une mère aussi odieuse, déjanté…et dépensière ! Pour Nico, l’aîné, qui les entretient tous, c’en est trop ! Il propose à Ben, son jeune frère fainéant et à Fanny sa sœur complètement dépassée, une solution radicale : assassiner leur mère pendant le traditionnel déjeuner du samedi.
Respectivement 1er réalisateur sur « BabySitting » et dialoguiste sur « La Dream team », le duo David Diane et Morgan Spillemaecker se retrouvent aux commandes d’une comédie écrite en partie par Spillemaecker en collaboration avec Amanda Sthers (Madame). Une comédie qui explore les liens difficiles qui unissent une famille. Et pour le moins lorsque cette famille souffre de tensions liées à l’argent et à la hiérarchie familiale. Un seul de la fratrie porte sur ses épaules le poids de la responsabilité de ses cadets. jusqu'à ce que la coupe déborde lorsque la mère se rend coupable d'avoir dépensé tout l'argent de leur héritage et est en grande partie la source des tourments. Énorme succès au théâtre, la pièce très logiquement fit les yeux doux au cinéma, avec ses répliques douloureuses et ses situations à l’emporte pièce. Seulement si la pièce fut un succès sur scène est ce que cela en fait forcément un candidat pour la comédie de l’année au cinéma ?
Assurément non ! Car le premier défaut de cette comédie, c’est son rythme, découpé, trop statique, qui nuit terriblement à la mécanique du rire que l’on pouvait attendre d’un tel sujet. Et la première preuve est l’amoncellement de scènes toutes aussi mal fagotées les unes que les autres, dés lors que les enfants diaboliques veulent en finir avec leur mère. On y retrouve une technique toute droit venue du théâtre, mais qui colle fort peu avec la rythmique du cinéma. D’ailleurs les scènes tournant autour de la tentative de meurtre maladroite, ne parviennent jamais à toucher leur but et font bien plus souvent pschiiiit qu’autre choses.
Et c’est d’ailleurs du côté des acteurs que le drame est le plus marquant ! Dés les premières répliques, on comprend très vite que le drame se jouera dans la salle et non pas à l’écran. Que les dialogues, s’ils sont assimilés par les comédiens, ils ne parviennent, toutefois pas, à leur donner une fluidité suffisante pour faire oublier un petit peu le côté théâtral de la pièce, voir même sont complètement hors sujet avec des répliques récitées comme par des robots effaçant toute sensibilité lorsque cela pourrait se faire sentir. Et c’est principalement du côté des garçons que le bât blesse, car
Vincent Desagnat (Alibi.com) et
Julien Arruti (Baby Sitting) ne parviennent pas à se sortir d’un carcan dans lequel ils se sont enfermés tout seul, notamment par le biais des succès de la « Bande à Fifi ». Souvent dans la récitation, rarement dans le vrai ton du dialogue, les deux comédiens préfèrent se reposer sur leurs acquits plutôt que de proposer une variante de leurs personnages respectifs. Même chose pour
Chantal Ladesou (C'est quoi cette famille ?) qui s’est depuis des années fabriqué un personnage et passe son temps à le décliner de toutes les manières possibles. C’était charmant au début, mais à la longue s’est très vite lassant.
En conclusion « Comment tuer sa mère » de David Diane et Morgan Spillemaecker est la comédie la plus affligeante de l’année, celle qui ne viendra pas réconcilier le théâtre populaire avec le cinéma. La mise en scène est pauvre et manque de dynamisme et les acteurs ne parviennent jamais à lui donner corps. Ils se contentent de décliner à l’infini leurs personnages déjà composés dans de (Trop ?) nombreuses comédies auparavant.