L'histoire vraie de Judy Wood, une avocate qui a changé le droit d'asile américain pour sauver la vie des femmes immigrantes.
Rendre hommage à une personne qui s’est lancé dans un combat contre les institutions est un exercice de style que les américains apprécient, particulièrement lorsque cela peut mettre en lumière les valeurs de la société américaine et ses rêves de patrie de la justice et de la liberté. Beaucoup de réalisateur se sont lancé dans ce type de long métrage. Il y a eu, par exemple, Clint Eastwood et son « American Sniper », ou encore dernièrement Destin Daniel Cretton et « La Voie de la Justice ». Si l’objectif est louable, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes et encore moins de la cause qu’il veut défendre.
Et c’est le cas avec ce film de Sean Hanish qui n’a pas encore eu l’honneur d’une sortie sur grand écran en France malgré deux films déjà à son actif. Son film veut rendre hommage à Judy Wood, avocate spécialiste de l’immigration, qui à force de détermination a fait modifier la constitution américaine pour protéger les femmes immigrantes. Mais voilà si le titre original ne cache rien de l’image que cette femme avait dans la production : « Sainte Judy », il n’en demeure pas moins que le réalisateur reste trop à distance de son sujet et se laisse piéger par la sympathie évidente et logique qu’il éprouve pour Asefa, cette jeune femme afghane menacée d’expulsion, alors qu’elle sera assurément exécutée dès lors qu’elle mettra un pied dans son pays. Le scénario de Dmitry Portnoy (L’Ouverture) se concentre sur le cas de la jeune femme et particulièrement ce qu’elle ne veut pas dire, sa souffrance et ses angoisses.
Mais à trop vouloir s’y centrer, le scénariste et le réalisateur en oublient ce combat que l’avocate a dû mener pour aider ces femmes à obtenir l’asile dans un pays qui ne les considéraient pas comme suffisamment en danger dans leur pays. De la même manière que dans « La Voie de la Justice », le réalisateur prend trop de distance avec le combat de l’avocate pour nous passionner. Si l’histoire d’Asefa est touchante, elle ne suffit malheureusement pas à tenir le film, tant il se tient à trop longue distance de son sujet, à savoir, le travail de l’avocate. Ainsi lorsque le film aborde les problèmes financiers ou familiaux de Judy Wood, ils sont tellement survolés qu’ils perdent toute substance. Même l’apparition à la fin du film de la véritable Judy Wood participe à nous prouver que le réalisateur et son scénariste se sont mis hors sujet.
En conclusion, « Au nom des Femmes » est un film sur l’avocate Judy Wood qui, par son combat, a fait modifier la constitution américaine, afin d’élargir les conditions d’accès des femmes au droit d’asile. Si le sujet est passionnant, notamment l’histoire de cette jeune afghane, le scénario et la mise en scène restent trop en retrait du sujet pour être convaincant.