Frou-Frou les bains

L’histoire

 

En 1910, c’est l’ouverture de la saison pour la station thermale de Frou Frou les bains, réputée pour son eau de source. Le directeur ( Urbain Cancelier) attend avec impatience ses premiers clients lorsqu’il se rend compte qu’il n’y a plus d’eau dans la station. Son employé Batistin (Patrick Haudecoeur) est chargé de trouver un plombier. Mais celui-ci a la tête ailleurs car Juliette (Paola Landolt), la fille du patron, exige que Batistin demande sa main à son père, le directeur.

 

Devant le manque de courage de Batistin, Juliette va essayer de le rendre jaloux avec Charles (Guillaume Laffly), le fils de la Baronne de Morton La Garenne (Isabelle Tanakil). Mais celui-ci est déjà amoureux d’une employée du centre de cure (Patricia Grégoire). C’est à ce moment que débarque mademoiselle Moulin (Isabelle Spade), dépressive et qui vient de perdre son chien Kiki, qui reconnaît en Batistin son amour de légionnaire. Elle est accompagnée par Ferdinand Gronsard (Jean-Pierre Lazzerini), un agent financier, que le Directeur et Batistin prennent pour le plombier.

 

Devant tant de malentendus, les quiproquos et les situations comiques ne vont cesser de se succéder, soulignés par de nombreuses chansons, de musiques et de danses.

 

Une superbe interprétation

 

La pièce est écrite et réalisée par Patrick Haudecoeur, qui joue Batistin. Celui-ci à débuté au Théatre dés l’âge de 12 dans « le Petit Prince ». On l’a vu ensuite dans « Un fil à la patte » de Feydeau, « A chacun son serpent » de Boris Vian. Il a même participé, avec d’autres membres de la troupe, à la réalisation de la série « Victor Hector » qui illustre les émissions scientifiques « Galilée » sur la 5^ème.

Ses grands succès précédents furent la pièce « Thé à la menthe ou t’es citron », représentée plus de 700 fois au Café de la Gare puis au Théatre des Variétés, et « Les P’tits vélos », représentée 300 fois à la Comédie Française.

 

« Frou-Frou les bains » est sa troisième comédie. Il y a placé de nombreuses chansons dans le style des années 20 à 30. Une façon pour lui de revenir à ses racines d’enfant musicien. La pièce a reçu le Molière 2002 du meilleur spectacle musical.

 

Pour ce spectacle Patrick Haudecoeur a su s’entourer de très bons acteurs qui apportent une crédibilité immédiate aux situations, tout en étant capable de déclencher facilement l’hilarité du public avec leurs mimiques et leurs expressions.

 

Les chansons du spectacle sont agrémentées de danses comiques et sont là pour illustrer une situation qui devient de plus en plus confuse. Ces danses sont remarquablement réalisées et on notera un superbe numéro de claquettes au quatrième acte (vers 1h 07’), interprété par Patricia Grégoire.

 

La musique fait partie intégrante du spectacle et les musiciens sont sur la scène, à l’arrière plan du décor. Leur présence est parfois cachée par un rideau qui sert à de nombreuses reprises dans le jeu de scène.

 

Le décor est unique pour toute la pièce : c’est le hall d’entrée de l’hôtel. Mais la grande mobilité du comptoir et la vétusté de certains accessoires amèneront à de nombreux fou-rires.

 Si vous n’avez pas eu la chance de voir cette pièce au Théâtre Daunou à Paris, voilà l’occasion idéale de passer une excellente soirée. Cela vous donnera peut-être même envie d’aller voir la pièce à Paris ou lors de sa prochaine tournée en province.

Sans être extraordinaire, l’image de ce spectacle est de très bonne qualité. Les possesseurs d’un écran 16/9^ème seront particulièrement gâtés puisque le format vidéo est exactement de 1.77.

Ce format est d’ailleurs bien adapté à la scène de théâtre et permet de vraiment d’avoir l’impression d’assister au spectacle dans les premiers rangs.

 

Mais le réalisateur ne s’est pas arrêté à mettre une caméra dans le public. On passe assez souvent à des vues de côtés ou à des gros plans. Dans l’ensemble, cette façon de filmer une pièce est très dynamique et contribue vraiment à l’impression d’être dans le spectacle.

 

Au niveau de la mise en scène de la pièce, le travail est impeccable. A partir d’un décor unique, quelques accessoires vont contribuer à transformer l’espace : bateau en carton, bureau mobile, rideaux…Ce décor est d’ailleurs d’une grande qualité artistique, avec ses fresques et ses meubles « art nouveau », on se croirait vraiment au début du XXème siècle. Cette impression est renforcée par les costumes tout à fait appropriés et parfois aux effets hilarants, comme ce string léopard que porte Batistin.

Le son est, relativement, la partie la moins réussie de ce DVD. On y trouve une piste française en Dolby Digital 2.0. Cette stéréo est tout à fait à même de restituer les dialogues de la pièce ainsi que la musique et les chants, mais elle manque un peu de dynamique.

 

Même si, au cours de la pièce, les dialogues sont très intelligibles, ça se complique dans les chansons où il est parfois difficile de comprendre les paroles.

 

On regrettera que le producteur n’ait pas fait le choix d’un spectre sonore élargi sur plusieurs voies. La voie centrale aurait été toute indiquée pour contenir les voix et ainsi faciliter la compréhension des paroles des chansons. Les voies surround auraient pu retranscrire l’ambiance dans le public et les applaudissements.

 

Il ne nous reste donc qu’une solution pour apprécier un peu mieux les paroles des chansons : voir et revoir encore le spectacle et se payer ainsi de nouveaux fous-rires.

 

Tous avec moi pour la tirade de Mlle Mathilde Moulin (32’’) :

« J’ai perdu mon Kiki. Kiki c’est qui ? Quoi ? C’est Kiki ? Qui Kiki Qui ? C’est quoi ? Quoi quoi quoi…»

La distribution d’une pièce de théâtre récente (et encore jouée) aurait pu être l’occasion d’un bon commentaire audio, de visite des coulisses ou d’un documentaire sur la mise en scène. Malheureusement, ce n’est pas l’avis des Editions Montparnasse qui ne nous proposent aucun bonus relatif à la pièce.

 

Le maigre lot de consolation du spectateur sera un très court extrait (1’ 30’’) de la pièce « Poste Restante » avec Line Renaut et Jean-Claude Brialy.