Nos Frangins

Genre
Pays
FR (2022)
Date de sortie
mercredi 5 avril 2023
Durée
92 Min
Réalisateur
Producteurs
Rachid Bouchareb
Scénaristes
Rachid Bouchareb et Kaouther Adimi
Compositeur
Amine Bouhafa
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
92 min
Nb Dvd
1

La nuit du 5 au 6 décembre 1986, Malik Oussekine est mort à la suite d’une intervention de la police, alors que Paris était secoué par des manifestations estudiantines contre une nouvelle réforme de l’éducation. Le ministère de l’intérieur est d’autant plus enclin à étouffer cette affaire, qu’un autre français d’origine algérienne a été tué la même nuit par un officier de police.


Après l’excellent « Indigènes », un film qui remettait, en 2006, la place des régiments venus des colonies durant la seconde guerre mondiale et que l’on a honteusement effacé des cérémonies nationales et commémoratives pendant des décennies ou encore « Hors La loi », moins inspiré mais toujours aussi nécessaires, film réalisé en 2010, sur l’histoire d’une famille chassée d’Algérie qui va devoir survivre à sa manière dans une France qui ne leur laisse pas beaucoup de perspectives, il apparaissait presque logique qu’un jour, la route de Rachid Bouchareb, finisse par rencontrer celle de Malik Oussekine, jeune étudiant français né de parents Algériens, tué par la police lors des manifestations de Décembre 1986. 


D’abord, il y a une première surprise, celle de voir apparaître un nom, effacé par la médiatisation de l’affaire Oussekine : Abdel Benyahia. Un jeune homme tué à Pantin par un policier ivre. Ce jeune homme est mort la même nuit que Malik Oussekine, dans un contexte politique férocement hostile aux enfants issus de l’immigration, et où l’émergence du mouvement « SOS Racisme », fit prendre conscience, par la suite, de l’ampleur de cette haine raciste qui couvait dans notre pays. Ensuite, il y a l’utilisation des images d’archives en complément des séquences filmées avec des acteurs, que le réalisateur va utiliser pour renforcer encore plus son propos, certes militant, mais juste. La seconde surprise fait référence à l’actualité, forcément, puisque l’on reparle de cette brigade motorisée, au cœur de l’affaire, qui fut d’ailleurs dissoute après le procès, mais qui fut ravivée en 2019, pendant la crise des gilets jaunes et dont les dérives recommencent à fleurir dans les médias.


La comparaison avec la série d’Antoine Chevrolier est forcément évidente, même si l’angle n’est pas le même. Et l’on ne peut refreiner une certaine frustration avec « Nos Frangins », notamment parce que le réalisateur semble vouloir plus s’intéresser au contexte, qu’aux personnages eux-mêmes. Du coup nous avons l’impression, en tant que spectateur d’assister à une critique d’une société, d’une époque, mais un manque d’empathie pour les familles. Et même si Rachid Bouchareb nous offre des moments touchants et marquants, comme le père d’Abdel Benyahia qui vacille lorsqu’il apprend la mort de son fils, où la colère du frère de Malik Oussekine lorsqu’il découvre le corps de son frère, le réalisateur nous prive du principal dans ces drames terribles : La douleur et l’incompréhension des familles pour plus nous plonger dans un contexte.


Pourtant, le réalisateur ne manque de soigner sa mise en scène en la rendant plus froide, plus distante, comme pour mieux assener ses coups dans une histoire qui ne cesse de vouloir se répéter et dans un climat de 1986, qui n’a jamais semblé aussi proche de nous qui sommes à la frontière de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Mais la différence étant, tout de même, qu’aucune voix, aujourd’hui, ne semble vouloir se lever pour s’opposer au racisme et l’islamophobie. Rachib Bouchareb qui nous a habitués à des mises en scène plus esthétiquement glacées, nous livre ici une œuvre sobre qui a, au moins, le mérite de rendre hommage à ces deux victimes de cette nuit de Décembre 1986, et surtout de rappeler le nom d’Abdel Benyahia, en lui offrant même le cadeau posthume d’intégrer dans le film une véritable interview du jeune homme.


Si son film est imparfait, il n’en demeure pas moins un bel hommage et une volonté de rappeler que la France n’a pas toujours brillée par ses idées et qu’elle a su être odieuse envers les immigrés et leurs enfants qui, pourtant ont bien participé à sa grandeur.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film jouant sur la sobriété et enchainant des séquences filmées et des images d’archives, il fallait un rendu précis et fiable. Le travail de transfert et de très bonne qualité les couleurs ne saturent pas et le grain reste suffisamment discret.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Une piste Dolby Digital 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait.  La répartition est minutieuse et installe le spectateur au cœur de l’histoire et de l’époque.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray

Un entretien avec Rachid Bouchareb et Reda Kateb qui reviennent sur le sujet du film et sur la façon dont ils ont abordé les personnages et le scénario.


Puis un entretien croisé entre Rachid Bouchareb, Raphael Personnaz et Lyna Khoudri qui reviennent également sur le sujet et sur le tournage.


Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
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