L'histoire
A l'époque du calife Haroun Al Rachid, sur les rivages de la Perse, Sinbad le Marin conte l'histoire de son huitième voyage, à la recherche de la légendaire île de Deriabar, qui abrite le fabuleux trésor d'Alexandre le Grand. Lors de sa quête, Sinbad rencontrera la belle Shireen, le maléfique Jamal ainsi que le cupide Emir de Daibul, tous à la recherche de ce trésor très convoité
Critique subjective
Sinbad le marin, héros des mille et une nuit, a acquis une certaine notoriété au cinéma depuis d'ailleurs le film de Richard Wallace dans lequel il est incarné par Douglas Fairbanks (le junior, pas le papa). On peut également citer, par la suite le "Captain Sinbad", de Byron Haskin ou encore "
Le Septième voyage de Sinbad" de
Nathan Juran (1958),
Le Voyage fantastique de Sinbad de
Gordon Hessler (1974) et
Sinbad et l'oeil du tigre de
Sam Wanamaker (1977), jusqu'à la très récente production des studios Disney, le dessin animé "
Sinbad - la légende des sept mers". Le personnage de ce marin a également fait les honneurs du petit écran, puisque pas moins de 5 séries télévisées lui furent consacrées.
Douglas Fairbanks, deuxième du nom, l'œil bleu et pétillant, toujours souriant, à la dentition éclatante et à la moustache superbe, ne manque pas une occasion de poser fièrement, les deux poings sur les hanches et le poitrail bombé, entre deux cascades durant lesquelles il décime à lui tout seul, une entière garnison de gardes armés jusqu'aux dents, saute, gesticule, bondit acrobatiquement sur les toits, raille ses ennemis d'éclats de rires sonores. La technique de l'éclat de rire d'ailleurs n'est pas si simple. Il faut prendre garde à ne pas chuter en arrière (la position est importante), solliciter ses zygomatiques, et laisser apparaître une fraîche rangée de ratiches bien alignées, tandis que résonne du plus profond de son être, un rire franc et saccadé. Sinbad junior est également un Don Juan sans rival pour qui fond le cœur de la belle Shireen (Maureen O'Hara), mystérieuse intrigante, motivée par une soif de pouvoir et d'argent, ainsi que tous les méchants de l'histoire, et pour qui notre héros n'hésite pas à pénétrer au cœur d'un sérail, au péril de sa vie.
C'est ce jeu outrancier, ces poses et mimiques ostentatoires sorties tout droit de l'ère du muet qui font le charme totalement désuet de ce film. Le décalage total avec les standards actuels aurait pu momifier définitivement ce long métrage et le reléguer au panthéon des gloires passées, s'il ne portait en lui tous les éléments pour en faire un monument kitch. Car "Sinbad le marin" est résolument un film kitch, grâce également aux décors de carton pâte dans lesquels évoluent tous ces héros. Entièrement tourné en studio, ce film offre pour cadre des reconstitutions minimalistes d'intérieurs et extérieurs de palais et autres navires, éclairés de couleurs flashies du meilleur goût.
La ressortie en DVD de "Sinbad le marin" est également l'occasion de revoir Anthony Quinn encore aux prémisses de sa carrière, sous les traits du cupide Emir de Daibul. Raison supplémentaire pour apprécier cette sympathique comédie d'aventures aux multiples personnages et à l'intrigue rebondissante, où se croisent pirates, princesse, personnages troubles, engagés dans une grande course au trésor.