Playtime

Pays
France (1967)
Date de sortie
mercredi 1 octobre 2003
Durée
119 Min
Réalisateur
Producteurs
René Silvera
Scénaristes
Jacques Tati
Compositeur
Francis Lemarque - James Campbell
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Playtime reçut: - Le grand prix de l'académie du cinéma, Paris, 1968 - La médaille d'argent au festival de Moscou, 1969 - Le prix du festival du film de Vienne, 1969 - L'Oscar du cinéma suédois, Stockholm, 1969 - Le Kunniakirja award, Finlande, 1969
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
119 min
Nb Dvd
2


L'histoire

Une groupe d'américaines débarque à Paris, où elles découvrent une ville ultra moderne, à l'architecture de béton, métal et verre. M. Hulot tente de rencontrer Giffard avec lequel il a rendez-vous. Tout ce petit monde va apporter un peu d'humanité dans ce monde froid, triste et uniforme.

 

 

 

 

 

Jacques Tati

Tati se lance dans le cinéma dès 1932, avec Oscar, champion de tennis, court métrage dont il est acteur et scénariste. Parallèlement, il poursuit une carrière de music-hall. Après plusieurs courts métrages et diverses apparitions au cinéma, il tourne "Jour de fête" en 1949, qui rencontre un large succès. C'est à partir de ce film que le personnage de M. Hulot deviendra récurrent au travers de toute son œuvre. Viennent alors "Les vacances de M. Hulot", "Mon oncle", puis "Playtime" en 1967, projet ambitieux qui cause la ruine financière de son auteur. Jacques Tati tourne encore "Trafic" en 1971, puis "Parade" en 1977. Jacques Tati est décédé en 1982.

 

 

Un désastre financier

Playtime fut le projet le plus ambitieux de Jacques Tati. Doté d'un budget initial de 2,5 millions de francs, celui-ci atteignit finalement plus de 15 millions en 1967, en raison de la construction de décors démesurés, d'une durée de tournage exceptionnellement longue. A sa sortie, le film ne trouve pas un public suffisant, et Tati se ruine, obligé de mettre sa société de production en liquidation et de vendre les droits de ses films.

 

 

Le décor

Pour les besoins de son film, Tati fit construire des décors colossaux. Initialement, il pensait pouvoir tourner en décors naturels. Bien avant l'existence du quartier de la Défense, les bâtiments à l'architecture moderne étaient rares, ou difficilement utilisables, comme les terminaux d'Orly dont on ne pouvait arrêter le trafic pour les besoins d'un film. C'est donc à l'est de Paris que se construisent les gigantesques décors de Playtime sur une surface de 15000 mètres carrés en un lieu que la presse ne tarde pas à baptiser "Tativille". Une ville imaginaire fut donc crée dans ses moindres détails, avec ses immeubles, ses routes goudronnées et tout le mobilier urbain.

 

 

70mm

Jacques Tati, pour le tournage de Playtime a choisi le format 70mm, qui lui permet de montrer à l'écran le gigantisme des architectures, les immenses volumes intérieurs. Disposant ainsi d'une grande profondeur de champ, il peut ainsi composer avec une grande netteté ses plans larges dont Playtime est constitué en majeure partie, en les truffant de détails, offrant à l'œil du spectateur une multitude d'informations.

 

 

couleur

Les couleurs dominantes de Playtime sont froides, dans les tons gris bleu des architectures de verre et d'acier, ou encore le vert inquiétant et morbide de l'enseigne de la "pharmacy" qui se reflète dans l'intérieur du drugstore. Dans Playtime, suivant les intentions de Tati, le rouge est pratiquement absent, et n'apparaît que ponctuellement sur les feux de signalisation ou sur les voyants d'un terminal.

 

 

La restauration

Playtime, victime, de son manque de succès et des exigences des distributeurs, fut singulièrement malmené. D'une durée d'environ 2h30 lors de sa première projection, il fut progressivement ramené à une durée approximative de 2 heures à force de coupes effectuées peu après sa sortie. Les copies, ainsi que le négatif original finirent par se trouver dans un état de grande détérioration. Les héritiers de Tati décidèrent de mener à bien une restauration du chef-d'œuvre, en tentant d'obtenir au final une version qui soit la plus proche possible de celle voulue par le cinéaste. Les techniques modernes permirent alors de sauver le négatif, de réintégrer des séquences, de restaurer la bande son au terme d'une entreprise qui coûta plus de 820000 euros. Cette version, qui fut présentée au festival de Cannes se voit rallongée de 6mm par rapport à l'ancienne qui était la seule disponible, et ce grâce aux séquences retrouvées.

 

 

Le film

Incontestablement un chef-d'œuvre du cinéma français, et même du cinéma en général, Playtime conserve un caractère unique sur la forme. Tourné en 70 mm, essentiellement en plans larges, dans un univers sonore particulier, fait de bruitages, de marmonnements, de brouhahas, pratiquement sans dialogue. On y suit les errances de M. Hulot et d'un groupe de touristes américaines au cœur d'un Paris ultramoderne, déshumanisé, où les habitants se conduisent comme des automates. Mais ces personnages singuliers vont petit à petit apporter une chaleur humaine à ce monde glacial. De l'arrivée à Orly à la soirée au royal garden. Critique ou constat d'une société en route vers une modernisation excessive, ou tout n'est que fonctionnel, où l'ancien monde devient anecdotique comme la fleuriste au coin d'une rue.

 

Digne héritier des grands du cinéma burlesque, Tati est un maître du comique. Dans Playtime, les gags, les situations incongrues se déversent en avalanche, savamment préparés, d'une grande subtilité. Cinéaste tatillon, tel qu'il était surnommé sur le tournage, perfectionniste à l'extrême, Tati offre un film où chaque plan est un modèle de construction, au cadrage parfait, réglé au millimètre jusque dans les moindres détails. Impossible de tout saisir d'une traite, tant les détails abondent, et quand plusieurs actions sont menées de front, les arrières plans devenant aussi important que le sujet principal. Playtime fourmille littéralement d'inventions, entre les images d'un Paris historique qui se reflète virtuellement dans les portes vitrées, le manège des automobiles, ou encore M. Hulot qui semble arroser les chapeaux à fleurs en versant du champagne.

 

 

Un dernier mot

Poétique, drôle, Playtime est un film absolument incontournable, à voir, à revoir, à savourer, et à revoir encore pour en goûter toutes les subtilités. Un chef-d'œuvre qui demeure l'une des plus belles réussites du cinéma français.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


L'immense travail de restauration effectué sur Playtime à pour résultat un film dont l'image se voit débarrassée des outrages du temps. Quelques rares traces subsistent, mais n'apparaissent discrètement que de courts instants. L'image est précise et finement détaillée, sans fourmillement. Les couleurs très particulières, mono tonales, sont fidèlement retranscrites. L'image est exempte de problème de compression. Certaines scènes, comme les extérieurs nocturnes aurait pu bénéficier d'un contraste davantage soutenu.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0


En stéréo, la piste sonore, d'une dynamique moyenne est, sans être d'une absolue clarté, très honorable, constituée des sons de la ville, des bruitages, des dialogues qui font partie intégrante du paysage sonore, et de la musique de Francis Lemarque.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
105 min
Boitier
Digipack


Une édition à la hauteur d'un tel film. En effet, le soin apporté à la réalisation de ce coffret est remarquable. Les deux DVD agréablement sérigraphiés, se trouvent au sein d'un digipack superbement décoré, s'ouvrant en trois volets, et protégé par un fourreau cartonné.

 

Les menus d'accueils sont particulièrement soignés, tous sont animés d'une séquence vidéo où les présentations sont assurées par une speakerine jouée par Louise Deschamps, qui s'exprime en "franglais", dans l'esprit du film.

 

Les suppléments sont répartis sur les deux DVD, le premier recevant un commentaire audio sur une sélection de scènes. Tous les bonus sont d'une qualité exceptionnelle.

 

Disque 1: The film

 

Séquences commentées par Jérôme Deschamps et Stéphane Goudet (12mn49)

Commentaires de:

- L'arrivée de M. Hulot dans l'immeuble de Giffard.

- Le plan du couloir, l'approche interminable du personnage, le travail sur les perspectives.

- L'attente de M. Hulot dans sa "cage" de verre.

- L'installation du restaurant

- L'after

 

Disque 2: The bonus

 

Bande annonce (2mn56)

 

Cannes 2002 (8mn14)

Court métrage intitulé "Tati à la plage", tourné à l'occasion du festival de Cannes 2002 où Jacques Tati était à l'honneur, et qui voyait Playtime projeté hors compétition à l'occasion de sa nouvelle restauration. On assiste notamment à la montée des marches par les personnages des films de Tati, le facteur ou M. Hulot sous les traits de Michel Piccoli, reçu par David Lynch, le président du jury.

 

Biographie de Jacques Tati (20mn46)

Une intéressante rétrospective de la carrière du cinéaste illustrée de nombreuses images d'archives.

 

Backstage

 

-A propos de la restauration

Réparti sur plusieurs écrans, cette section est un texte de François Ede, extrait du livre "Play Time" de François Ede et Stéphane Goudet, aux Editions Cahiers du cinéma, 2002. Toutes les étapes de la restauration du film sont détaillées, les techniques employées pour intégrer des plans de coupe retrouvés ou pour éliminer les rayures, abrasions et sautes d'images. Les techniques modernes d'imagerie numérique furent d'un grand secours. Environ 7500 images (5mn) ont été scannées en haute résolution. "La technique du morphing a été nécessaire pour reconstituer des images manquantes et rallonger certains plans qui avaient été coupés. Pour que les raccords d'images soient invisibles, il a fallu corriger les disparités de contraste et de colorimétrie entre le négatif original et la coupe retrouvée". Le texte est vraiment intéressant et fourmille de renseignements.

 

 

-Au-delà de playtime (6mn13)

(Version simple ou commentée)

Images d'archives qui présentent le gigantesque plateau de tournage de Playtime, les décors démesurés, les astuces utilisées pour le tournage. On y voit également Tati en train de diriger ses acteurs, à l'œuvre dans des exercices de mime pour expliquer aux comédiens ce qu'il attend d'eux, le tout, dans le version commentée, sur un texte de Stéphane Goudet.

 

-Diaporama (2mn38)

Succession sonorisée d'images du film

 

-Design et look (6mn10)

Sélections d'extraits du film et de photographies portant sur les éléments du design et les costumes, qui ont le mérite d'attirer l'attention sur des détails qui peuvent échapper au regard lors du visionnage du film.

 

-Script-girl (12mn08)

Les souvenirs de tournage de la scripte Sylvette Baudrot, qui se souvient d'un Tati tatillon à l'extrême. Nombreuses anecdotes.

 

-Credits

 

 

Spectateurs

 

-Like home (18mn34) – une analyse du film par Stéphane Goudet

 

-Tati vu par (11mn58)

Témoignages de Jean Delavalade, Macha Makeïeff, Jacky Berroyer, Marc Dondey, Gérald Poussin, Hervé Lassïnce.

 

-Painting Playtime (3mn)

Court-métrage dans lequel un groupe de jeunes enfants laissent libre cours à leurs talents artistiques. Ceux-ci ont pour tâche de réaliser une peinture en rapport avec le film. Les résultats finaux sont accessibles via un écran interactif à la fin de la séquence.

 

Links

Les liens web vers:

www.tativille.com

www.bacfilms.com

www.wildsideproject.com
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage