Palettes: Autour de 1800

Extrait de la série documentaire "Palettes", diffusée sur des chaînes de télévision à vocation culturelle, "Autour de 1800" propose au travers de trois moyens métrages de découvrir un tableau de Géricault, David et Goya, trois artistes qui ont marqué leur siècle.

 

 

GERICAULT

Le radeau de la méduse: "la beauté du désastre" 1819

 

En juin 1816, quatre navires français quittent Rochefort pour aller reprendre posses­sion du Sénégal. Début juillet. la frégate La Méduse fait naufrage au large de la Mauritanie. Le jeune peintre Géricault s'empare de ce fait divers. se livre à une véri­table enquête policière, dessine toutes les phases du naufrage et en moins d'un an réalise l'un des plus grands et des plus forts tableaux de son temps. Pour pouvoir peindre sur l'immense format qu'il a choisi - 5 x 7 mètres environ, Géricault doit louer un atelier. Il fait poser plusieurs survivants du naufrage et des modèles professionnels. Il réalise de nombreux dessins et croquis pour procéder à la réalisation du tableau. Encensé par les uns, honni par les autres, cette œuvre inclassable, surprenante agresse et dérange encore aujourd'hui.

 

 

DAVID

Les Sabines: "une révolution à l'antique" 1799

 

Août 1794. David a 46 ans. Un épisode de la fondation de Rome lui Inspire quelques dessins et l'idée d'un tableau qui ne verra le jour qu'en 1799. La scène montre le moment où les Sabines, épouses des Romains à la suite d'un enlèvement, s'interposent entre Romains et Sabins pour faire cesser la guerre entre les deux peuples. David fait entrer dans ce tableau sa passion pour l'antiquité romaine ainsi que pour l'allégorie politique. Tous les dispositifs de formes, couleurs et lignes concourent à impliquer le spectateur dans l'action symbolique qu'il a sous les yeux.  "Les Sabines", l'un des tableaux vedettes du Louvre, est une image complexe d'une composition vertigineuse et si pleine de sous-entendus qu'elle en devient une métaphore sur le regard du spec­tateur, à la limite du fantastique.

 

 

GOYA

Les jeunes 1812 Les vieilles 1810: "la lettre, la flèche et le balai"

 

Deux tableaux de mêmes dimensions, toujours restés ensemble, offrent une sorte de fable sur la destinée, celle de l'Espagne ravagée par les guerres napoléoniennes, celle du regard du peintre vieilli, désabusé. Ces deux tableaux faisaient partie de la collection privée du peintre.

Deux tableaux de même dimension et toujours restés ensemble. Sont-ils pour autant des pendants? L'ensemble forme une sorte de fable sur la destinée, celle de l'Espagne ravagée par les guerres napoléoniennes, celle du peintre vieilli et désabusé mais qui puise un regain d'énergie dans un nouvel amour.

 

 

Palettes

 

La série Palettes est un projet qui date de 1984, époque à laquelle l'écrivain et journaliste Alain Jaubert en avait proposé l'idée à Thierry Garrel alors producteur à l'Institut National de l'Audiovisuel. Ce n'est que quelques années plus tard, en 1987 que cette série fut finalement inaugurée sur la nouvelle chaîne culturelle de l'époque: La Sept, avec "Le repas chez Levi" de Véronèse, Thierry Garrel étant l'un des co-fondateurs de la chaîne franco-allemande.

 

Obtenir les droits de diffusion des images des tableaux choisis pour être analysés relevait pour certains, d'un véritable parcours du combattant. Alors que la France possède des musées et un organisme, la RMN (réunion des musées nationaux) qui soutiennent financièrement les productions télévisées, il n'en va pas de même des musées étrangers ou des collectionneurs privés qui ont souvent tendance à réclamer des somme faramineuses pour céder les droits de diffusion des images.

 

Depuis 1988, c'est ainsi plus d'un quarantaine de tableaux qui furent passés ainsi au crible, au fil de ces émissions diffusées sur les chaînes Arte, Histoire et TV5, recueillant une audience très favorable d'un public fidèle.

 

Quel avenir pour "Palettes" ?

Dans une interview dont l'intégralité est disponible sur le site de la chaîne Arte, Alain Jaubert déclare que "Si ARTE survit, ARTE aura le pouvoir de faire survivre Palettes. On a beaucoup de discussions pour savoir s'il faut s'arrêter au 50ème numéro ou si l'on continue encore un peu...Cela dépend de beaucoup de paramètres, de la désaffection ou de l'affection du public. Je pense que la série n'a pas encore connu tout son développement, puisque c'est la première fois qu'elle passe intégralement sur ARTE, elle peut encore passer sur toutes les autres chaînes. En plus c'est une série non contingente, donc elle ne vieillira pas vraiment".

 

Le concept

Le principe est simple. Sur le commentaire d'Alain Jaubert, l'œuvre est analysée dans ses moindres détails. L'œil de la caméra se promène sur la toile exhibant un détail, relevant la présence d'un personnage, soulignant les lignes de la composition. Au-delà des aspects technique et artistique, c'est aussi l'histoire de l'œuvre et de son créateur, replacés dans le contexte historique et culturel de l'époque. Histoire de l'objet tableau, mais aussi histoire de la scène représentée, scène mythologique ou fait divers tragique reconstitué grâce à un important travail de documentation.

 

Un dernier mot

L'art à portée de tous! "Palettes" est un excellent programme de vulgarisation sans excès de technicité, enrichissant, un petit plus qui permet d'apprécier et de comprendre davantage des œuvres célèbres. Ecrite par des passionnés,  "Palettes" touche un vaste public, initiés, néophytes ou amateurs de musées. De plus, cette série trouve avec le DVD un support idéal, qui permet d'apprécier pleinement les programmes, de par sa souplesse d'utilisation, les possibilités de retour arrière ou d'arrêt sur image.

Produite pour la télévision, cette série dispose d'une image en deçà des possibilités offertes par le support DVD. Les couleurs sont bien rendues, assorties d'une bonne luminosité et d'un contraste satisfaisant. La finesse souhaitée n'est pas toujours au rendez-vous, et la compression n'est pas parfaite et laisse apparaître de disgracieux échos sur les contours.

Simple piste monophonique en Dolby Digital 1.0 qui comporte un commentaire très clair sans problème de souffle ni de distorsion, sur un fond musical composé d'extraits d'œuvres classiques.

Une édition simple voire simpliste aux menus fixes et sonorisés, sans aucun supplément