TROMA : RABID GRANNIES

L’histoire

Victoria et Elisabeth sont deux vieilles tantes comme on les aime : adorables, attentionnées, douces et pleines aux as !
Pour leur anniversaire, elles organisent un grand repas où toute la petite famille débarque, prête à tout pour toucher le futur héritage.La famille est au complet ? Non ! Christopher, le vilain petit canard, membre d’une secte satanique fait parvenir à ses tantes un cadeau dont elles vont se souvenir !


Le réalisateur et le projet

Rabid Grannies est un premier film réalisé par Emmanuel Kervyn, un ancien champion de Karaté Belge. Ce dernier cherchant à faire un film d’action se rabat faute d’argent vers un projet de film d’horreur moins ambitieux. Mais ignorant tout des techniques des effets spéciaux, il décide de trouver un maquilleur capable de réaliser des effets sanguinolents pour les scènes gores du futur Rabid Grannies.

C’est par l’intermédiaire du magazine Mad Movies qu’ils sont mis en relation avec le français Sébastien Fernandez qui s'occupera alors de toutes les effusions de sang et autres démons du film.
Au vue des effets et compte tenu des contraintes très difficiles et pas très professionnelles imposées à l’équipe des effets spéciaux, on ne peut que saluer le résultat final.

Critique subjective

Particularité de cet opus Tromatienne : il n’y a pas de sex !
Juste un sein qui pointe son aréole donc pas de quoi faire rougir une vieille fille. Ici on a droit à un film qui emprunte exclusivement au genre horreur avec une atmosphère typique des vieux films d’horreur des années 70/80 (de ceux que certains on peut-être pu voir sur une quelconque télé pirate) et on pense inévitablement à Braindead de peter Jackson (sortit après Rabid Grannies, 1992) ou The Evil Dead.

Ici le scénario n’a pas grand chose d’original puisque comme The Evil Dead un groupe de personne se retrouve enfermer dans une maison et confronter à une rencontre aussi terrifiante qu’inattendue.

Toute la famille dont chaque membre veut hériter des deux veilles tantines un brin frappadingues se trouvent courser par ces dernières, ragaillardies par deux démons qui prennent possession de leur corps. En plein repas d’anniversaire et sous l’emprise d’un envoûtement administré par leur neveu satanique, les tantines entreprennent de dévorer, découper, manger les différents convives et sans distinction d’âge ou de sex.

Ainsi, la petite fille d’un des personnages se fait découper les jambes et on a droit a un lancé de jambe lors d’une scène qui a été coupée et dont on peut visionner la totalité dans les bonus.

Point important, Troma a demandé à faire couper certaines scènes particulièrement gores ce qui peut paraître contradictoire avec la ligne artistique de Troma production.
Après tout c’est un film d’horreur et tous les ingrédients sont là pour le prouver.
L’intrigue principale se déroule de nuit, dans un grand château isolé et sans électricité ni téléphone et les personnages sont malgré eux à la merci de deux êtres démoniaques dont la seule volonté semble être de les découper en rondelle.

Le tout est enrobé dans une ambiance sonore pesante, un ronflement qui ressemble  au bruit du vent lors d’une tempête.

De plus, le cadrage exploite fréquemment la contre-plongée avec des gros plans de visages inquiets ou terrifiés.

Certaines scènes reprennent des archétypes de la mise en scène du film d’horreur : les personnages se barricadent derrière une porte, ils repoussent une main menaçante qui cherche à les agripper dans l’entrebâillement de la porte ou cette scène dans laquelle la fillette est attirée par un des démons qui se présente sous les traits d’une personne inoffensive et familière avant de s’en servir de morceau de choix.

Verdict

Un film dont le scénario n’a rien de révolutionnaire puisqu’il suit un principe largement exploité par d’autres films du genre tel que Braindead sorti en 1992 avec un bien meilleur accueil. En effet, Rabid Grannies est un peu passé inaperçu du grand public.

Cependant, le traitement de la lumière, l’esthétique vieux film petit budget et le jeux d’acteur discutable (que dire de la diction étrange) concourent à donner à ce film un cachet spécial qui s’apparente à ceux de  Ed Wood d’autant qu’on se laisse prendre au jeu et qu’on finit par apprécier ce mélange d’humour et d’horreur.

L’image n’est pas le point fort de ce film car sa qualité est tributaire des contraintes de production. Cependant cette qualité est une qualité car elle renforce l’aspect bricolage du film. On a une lumière très sombre qui pourrait être due a un éclairage par bougie et peu de lumière artificielle corrigée.

Le son est comme l'image : d'une qualité très moyenne pour un long-métrage cinéma mais il participe à donner au film son cachet final. Ici on dispose uniquement d'une piste audio stéréo très sèche et un peu sourde.
Cependant il est difficile de mettre une note au son ou à l'image du film en ne jugant que la qualité technique car il est très possible que qu'une meilleue qualité n'apporte rien au produit final voire déserve ce film.

Les suppléments sont moyens car l’interview d’une des actrices est loufoque mais pas forcément très intéressante. On apprécie les scène coupées  et l’interview du producteur car des images du tournage sont montrées en même temps que ses commentaires.

Bonus : (3mn 05) Interview de Johan VandeWoestijne, le producteur qui s’explique sur l’origine du film.

Scènes coupées :(1mn 13)
-  Granny investigate
-  Can’t find good help
- Granny’s arthrities
- Rabid castle poach
- Granny’s gate

What the hell happened to you ? (2mn20)
Une interview loufoque d’une des tantines faire par Troma.

Bande annonces :
- Blood sucking freaks (1mn59)
- Maniac nurses find ecstasy (3mn04)

Menus :
Les menus suivent l’esthétique du film d’horreur ou de la série z mais sont sans surprises.