Dream of a warrior

Synopsis :

Dean, jeune détective, est hanté dans ses rêves par une mystérieuse jeune femme, Rose. Malheureusement, celle-ci est prisonnière du passé suite à une expérience ratée.

Critique subjective :

En direct…

Avec certaines productions récentes comme JSA, Memento Mori ou encore Wonderfull Days, la production cinématographique Coréenne nous a démontré l’étendue de ses grandes qualités. On ne pouvait donc qu’être enthousiaste à l’idée d’une nouvelle édition en direct to vidéo d’un film nous venant du pays du matin calme. Malheureusement, cet enthousiasme, mu par la croyance un peu naïve dans le fait que ce type d’éditions issues du cinéma asiatique sous entends la grande qualité de la pièce éditée, fut bien vite détrompé par la vision de Dream of a Warior...

Mais pourquoi ?
Tout ce qui compose le monde fantastique de Dilmoon est incroyablement risible. Les décors et les costumes sont composés de matériaux nobles : le sky pour les costumes et le carton pâte pour les décors. L’ensemble ressemble à un étrange mélange contre nature reprenant les bases de l’esthétique du film matrix avec un « je ne sais quoi » de Mad Max. S'ajoutent à ceci de mauvais effets spéciaux, qui semblent parfois venir tout droit d’un imbuvable épisode d’un Tokusatsu quelconque. D’ailleurs si un homme dans un costume en caoutchouc avait envahi le film, ce dernier s’en serait sans doutes trouvé amélioré. Mais, si le film échoue, ce n’est pas à cause de sa conception visuelle qui le place involontairement du coté de la série Z…  Ce n’est pas non plus parce que son scénario possède autant d’intérêt que celui d’un message publicitaire informatif minimaliste réalisé par une bande de cinéphiles neurasthéniques… Ni parce que « le très charismatique Léon Lai de Honk Kong » (nous reprenons ici les mots de la jaquette du dvd) semble n’avoir choisi qu’une ou deux de ses mimiques favorites pour interpréter le rôle du policier voyageant à travers le temps et l’espace…

Le problème…

Non, le plus grand problème de Dream of a Warior est sa réalisation et sa post production. Park Hee-Joon nous propose un film à la narration décousue. Les scènes semblent se juxtaposer. On passe allègrement d’une scène d’action à une autre plus sentimentale sans qu’il y ait, en apparence, un quelconque lien entre elles. Ce récit séquentiel (sans notion de temps qui passe entre les quelques scènes clef ou sans notion de déplacement géographique) pose un sérieux problème au film. On retrouve systématiquement les divers protagonistes en divers endroits, avec d’autres personnes ou à divers moments. Ils deviennent insaisissables par manque de temporalité : l’identification du spectateur aux personnages s’en trouve gravement diminuée. Le point de vue est celui d’un observateur distant subissant l’histoire. De plus, chaque moment « romantique » du film est ponctué par une bande originale fâcheusement sirupeuse dont le thème principal reprend largement quelques notes de la bande originale du seigneur des anneaux. D’ailleurs, ces scènes sont facilement identifiables : tout au long du film, le réalisateur les ponctue de nombreux flash Backs, une manière plutôt habile de nous représenter ce qui s’était déroulé près de dix minutes plus tôt. Doit-on y voir une mise en abîme cinématographique du policier voyageant à travers l’espace et le temps ?

Un master sans taches ou griffes, pas de problèmes de compression notables, des contrastes satisfaisants… Globalement une qualité plutôt convenable.

Outre le fait que les voix françaises soient particulièrement mal choisies, renforçant encore le côté série Z involontaire du film, les deux pistes DTS et Dolby Digital proposée sont non seulement identiques d’un point de vue sonore mais bien en dessous d’un point de vu dynamique de celle coréenne. Dans tous les cas, les effets sonores sont essentiellement répartis sur les voies frontales. La musique et les ambiances sont, elles, plutôt bien spatialisées.

Peu de suppléments ici : quelques bandes annonces des films de la collection asian premiums (dont vous trouverez les critiques sur le site) et les filmographies des deux acteurs principaux du film : Léon Lai et Heun-Hye Park.