LES MAITRES DU TEMPS

Résumé

Planète Perdide, quelque part au fond de l'espace, un sol accidenté, sec sans vie.
Un véhicule fuit, poursuivi par une nuée de frelons. Animaux qui n’ont pas grand-chose à voir avec ceux que nous connaissons car ceux-ci se nourrissent de cervelle humaine.
Claude essaie en vain de contacter Jaffar et se crashe. Il a tout juste le temps de mettre son fils Piel en sécurité avant de se faire sauter avec son véhicule.
L’orphelin est maintenant seul sur la planète et lorsque Jaffar reçoit enfin le message de détresse, c’est une course contre la montre qui s’engage pour sauver le petit garçon.
Comment Jaffar, accompagné du prince Matton, traître qui fuit avec la moitié du trésor de sa planète ; Belle, sa compagne ; Silbad, vieux baroudeur dont on ignore les origines et Jad et Yula, 2 gnomes télépathes, vont-ils arriver à temps ?
Justement, le temps fait également partie de l’histoire mais je n’en dis pas plus !

 

Critique

A moins que l’on me prouve le contraire, les 3 seules animations de science fiction française restent encore, aujourd’hui, au crédit de René Laloux inspiré par Stephan Wul. Un artiste qui a su s’entourer des meilleurs dessinateurs et un auteur aux idées avant-gardistes (comme le paradoxe espace-temps).


Leur point commun ? Sûrement la non reconnaissance de leurs paires. René Laloux fût occulté par ses artistiques tandis que Stephan Wul, édité dans une collection de romans de gare, ne fut pas reconnu par la critique.


Stephan Wul nous a quitté fin 2003, tandis que René Laloux est décédé quelques semaines avant la sortie de ce DVD.
Si la planète sauvage réalisée avec Roland Topor est l’un des seuls dessins animés réalisés sans cellulo, les deux films suivants sont d’une conception plus classique.
Les maîtres du temps, réalisé avec Jean Giraud / Moebius est toujours produit dans les pays de l’est (communiste) mais Gandahar avec Philippe Caza sera produit en Asie pour le plus grand malheur de Laloux. Si René reste assez amer et cassant vis-à-vis des dessinateurs avec qui il a travaillé ; il n’en reste pas moins des oeuvres uniques et qui resteront dans l’histoire du cinéma.


Malgré le succès phénoménal de son premier film, René Laloux devra travailler à l’économie pour les suivants. Les maîtres du temps devait être le premier épisode d’une série d’adaptation des romans de Wul (La planète sauvage est aussi une adaptation). Hélas face à l’ampleur de la tâche, ce fut une longue quête pour obtenir les crédits pour réaliser un long métrage cinéma.


Techniquement, Les maîtres du temps offre une animation à peine moyenne mais des graphismes d’une rare finesse. La bande originale du film de Jean-Pierre Bourtayre, Pierre Tardy et Christian Zanesi, est certes typée 80 mais reste gravée dans les souvenirs (le générique d’ouverture, les hommes ailés, etc.).
L’histoire conviendra à tous. A l’origine très adulte, le scénario adapte le roman de sorte qu’il convienne à tous (introduction de Jad et Yula par exemple) même si l’explication finale reste un peu compliquée pour les plus jeunes.

 

Verdict

Assurément un film culte, les maîtres du temps plaira à tout le monde. De plus un œil sur la critique technique achèvera de vous convaincre !

Un transfert époustouflant. Le piqué est présent, les couleurs saturées à souhait et la compression sans faille. Les esprits chagrins remarqueront juste que l’image aurait pu être plus stable mais ce défaut est bien mineur.

Originalement en MONO, le film présente la piste initiale mais également un remix 5.1 !
Ce remix est parfait. Il ajoute juste ce qu’il faut pour ajouter de l’ampleur à la bande son sans pour autant la dénaturer. De plus ce mix est, musicalement, moins agressif que la piste originale. Donc, sans répondre aux critères de spatialisation d’aujourd’hui, il n’en reste pas moins intéressant.

2 DVD5, le premier pour le film, le second pour les bonus. Les menus sont tous en 16/9, animés et sonorisés. Niveau Bonus, que du bonheur !

Un "Making of" de quarante minutes (réalisé en 2003), mettant en scène les différents intervenants du film et quelques personnes dont on cherche encore la raison de la présence. Notons Laloux, Moebius, les producteurs Jacques Dercourt et Michel Gillet. Vivant et en 16/9, on regrettera les trop courtes interventions de Laloux visiblement affaibli. (Cf ses interviews dans la planète sauvage)

Tout aussi intéressant, l’interview (rare) de l'écrivain Stefan Wul qui parle de son œuvre et de son adaptation.

Le célébrissime comparatif Film/Storyboard (signé Moebius) en multiangle ainsi qu’une galerie de dessins préparatoires de l’artiste.

La (mauvaise) bande-annonce française d'origine.

Et, cerise sur le gâteau : le court-métrage d'animation (15 minutes) de René Laloux COMMENT WANG FO FUT SAUVE (Marguerite Yourcenar) avec la participation de Caza. Ce bonus comme d’autres est introduit par un petit texte explicatif.