killing Zoe (Collector)

L'histoire

Zed est un jeune américain fraîchement débarqué à Paris. Sa spécialité: le perçage de coffres forts. Dès son arrivée à l'hôtel, il fait la connaissance de Zoé, une prostituée avec laquelle il sympathise. Le lendemain, Zed retrouve un de ses anciens amis, un français, Eric, qui lui propose de participer au braquage d'une banque…

 

Autour du film

 

Le réalisateur Roger Avary

Roger Avary en est avec "Killing Zoé", à son premier long métrage. On lui devra bien plus tard, en 2002, l'adaptation du roman provocateur de Bret Easton: "Les lois de l'attraction". Roger Avary et Quentin Tarantino ont une histoire commune. Ils se sont en effet connus dans les années 80, alors qu'ils travaillaient tous deux, à Video Archives, l’un des plus importants vidéo clubs des faubourgs de Los Angeles. C'est là que tous les deux ont pu visionner des quantités industrielles de films et se forger une culture cinématographique très éclectique, découvrant en parallèle les films de John Woo, Jean-Luc Godard ou Jean Pierre Melville. C'est également à cette époque qu'ils commencent à écrire ensemble des scénarios. Roger Avary travailla avec Tarantino au scénario de Pulp Fiction ainsi qu'à quelques scènes de Reservoir dogs. C'est en 1994, avec "Killing Zoe" qu'Avary se met à la réalisation, avec Quentin Tarantino pour producteur exécutif.

 

La naissance du projet

C'est suite à un coup de film du producteur Lawrence Bender, qui était en repérage pour "Reservoir dogs", que l'idée de "Killing Zoé" prit forme. En effet, Bender confiait à Roger Avary, qu'il venait de visiter une banque, que ce lieu était parfait pour un tournage, et que le coût était dérisoire. Donc si le jeune cinéaste avait sous la main un scénario sur une attaque de banque, Bender serait d'accord pour financer le projet. Roger Avary aime à raconter qu'à ce moment, en allant au bluff, il répondit au producteur que justement, il en avait un… Il courut alors s'enfermer durant une dizaine de jours pour écrire ce qui allait devenir "Killing Zoé". Titre mystérieux au premier abord, mais dont Roger Avary donne la clé de l'énigme. Zoé, c'est évidemment l'héroïne, Julie Delpy, mais Zoé signifie également vie, en grec, d'où la signification du titre, littéralement "tuer la vie".

 

Critique subjective

"Killing Zoé", c'est l'histoire d'une bande de junkies complètement fêlés, qui se lancent dans un braquage désespéré qui finit par tourner au carnage. Tourné avec ses propres règles cinématographiques, Avary n'hésite pas à expérimenter quelques procédés de son invention, à laisser une grande part de liberté à ses acteurs parmi lesquels Jean-Hugues Anglade, le petit français, qui, avec ce film, brisait à l'époque son image de jeune héros romantique de "37,2° le matin" et de "Nocturne indien". Dans "Killing Zoé", il est Eric, le meneur de la bande, héroïnomane, exubérant, expansif, violent, un Dracula des temps modernes comme le suggère Avary.

Alors forcément, on peut remarquer des similitudes entre "Pulp Fiction", "reservoir dogs" et "Killing Zoe", des idées communes, des scènes  à mettre en parallèle. Alors, Avary, clone de Tarantino? Non, bien sûr, Avary se démarque franchement de son compère dans sa façon de filmer, dans ses choix scénaristiques, optant pour une histoire franchement déjantée, des personnages hystériques. "Killing Zoé" pourrait se résumer en trois mots: sexe, drogues et violence. En fait, un peu de sexe au début, puis beaucoup de drogue et énormément de violence. Au risque d'être déstabilisés par cette avalanche de fureur, et de froide cruauté, nous sommes emmenés par Roger Avary, dès les premières images du film, dans une spirale infernale, où la violence est omniprésente, froide, extrême, tellement exacerbée, qu'elle en devient grotesque et risible, caricaturale. Un premier film atypique, non sans défaut, mais avec des acteurs en roue libre, une fougue et une grande spontanéité.

L'image est d'une excellente qualité, d'une belle précision, sans défaut de compression. Les couleurs sont très bien respectées. Killing Zoé s'articule autour de trois couleurs dominantes: bleu, blanc et rouge. Le rouge finalement s'en sort très bien sans bavure, même dans les scènes où cette couleur est omniprésente.

Pas moins de quatre pistes sonores sont à disposition pour cette très luxueuse édition. Nous avons le choix entre la version originale et la version française, et dans chacune de ces deux langues, une piste DD 5.1 ou DTS 5.1. Réglons tout de suite le problème du choix entre le DD et le DTS, ces deux versions sonores se valent, et les différences sont imperceptibles. En effet, Killing Zoé est presque un film d'auteur, aux petits moyens, et l'accent n'a pas été mis sur le son, donc ici, pas d'effets arrières, une spatialisation très discrète, et une scène essentiellement frontale. Pas de coups d'éclat, pas de coups de feu percutants, mais des voix très claires, des bruits d'ambiance bien retranscrits.

Vient ensuite le choix entre la VF et la VO. Sur un plan technique, d'abord, la vo semble plus douce, avec des sonorités plus rondes. La vf est plus percutante. Ceci est peut-être dû au fait qu'en vo les dialogues sont très bien isolées sur la voix centrale tandis qu'en vf, la centrale diffuse en plus la musique du film. Vient ensuite le plan artistique. Killing Zoé se passe à Paris, a été tourné avec des acteurs français et américains, dans les deux langues. Ce serait vraiment dommage de se priver de cette extraordinaire version originale, aux dialogues spontanés, très bien intégrés dans l'environnement sonore.

DVD 1

Le film en version française 5.1 DD et 5.1 DTS et en version originale 5.1DD et 5.1 DTS

 

Bandes annonces

Les lois de l'attraction, Reservoir dogs, True Romance, tueurs nés.

 

DVD 2

Le film director's cut en version originale 5.1DD et 5.1 DTS (1h38)

Sous-titres: Français

Bon. D'accord, c'est la version Director's cut, et bien sûr, il faut rendre à César… Donc rendons à Roger ce que la censure de l'époque avait cru bon de couper. Excepté pour une scène où nos lascars s'occupent à préparer de l'héroïne (un peu comme dans Pulp Fiction, d'ailleurs) les rajouts sont souvent très discrets et passeraient inaperçus sans le commentaire audio de Roger Avary. On peut donc regretter que les scènes réintégrées ne soient pas signalées. Au final, est-ce cette version méritait réellement un DVD entier alors que la différence de temps entre les deux versions n'excède pas 2 minutes?

 

Le commentaire audio du réalisateur (vostf)

Commentaire intéressant de la part de Roger Avary que l'on sent réellement passionné par le cinéma en général, et qui au cours du visionnage, parle de l'histoire de "Killing Zoé", de ses acteurs, de ses techniques expérimentales. Un commentaire à se passer lors d'un deuxième visionnage, et qui permet de découvrir une multitude de détails cachés.

 

L'accès au story-board en cours de film

Intégré comme une piste de sous-titres, le story-board apparaît en bas de l'écran lorsque cette option est sélectionnée. Inconvénient de taille, comme on ne peut afficher qu'une piste de sous titre à la fois et que la version Director's cut n'a pas de piste française, il faut regarder le film en vo, non sous-titré.

 

Les liens internet



Les accès aux sites: Metropolitan filmexport et le site de http://www.avary.com/">Roger Avary.

 

 

DVD 3: les suppléments

"Shooting Zoe": Documentaire inédit. Inclus des images de répétitions et du tournage et des interviews exclusives des acteurs et du réalisateur (60 min.)

Document très intéressant de la section suppléments. Nous voilà durant une heure en compagnie de Roger Avary qui nous raconte toute l'histoire de "Killing Zoé", ses attentes, ses choix esthétiques, ainsi que quelques anecdotes. Afin de donner une idée de ce à quoi ressemblerait son film avant sa réalisation, il avait fabriqué une bande annonce à partir d'autres films, et l'avait présentée à Cannes à différents producteurs! On apprend également qu'il s'est chargé des traductions françaises des dialogues et qu'il est crédité au générique de fin, sous le nom: YRAVA REGOR (translations by:), en fait, son propre nom à l'envers…

Outre les interviews de Roger Avary, nous avons droit à de nombreuses images du tournage, avec des interventions de Tarantino, ainsi que des interviews de Jean Hugues Anglade et Julie Delpy, réalisées récemment pour cette édition.



 

Les scènes coupées

Vision érotique (19s, muet)

J'aimerais voir Syracuse (version alternative) (49s) vo

Pas de pitié pour les touristes (44s)

Proposées telles quelles, sans commentaire ni explication.

 

Filmographies et interviews

Eric Stoltz (3mn28)

Jean Hugues Anglade (5mn24)

Julie Delpy (3mn04)

Roger Avary (5mn57)

 

 

Le matériel promotionnel:

La bande-annonce (2mn02) en vo ou vf

Galerie de photos (2mn25) une trentaine de photos du tournage

featurette (9mn42)

Longue bande annonce promotionnelle entrecoupée de scènes de tournage et d'interviews réalisées à l'époque. Détail amusant, la voix off vante les mérites du film, et parle d'excellents seconds rôles alors qu'un gros plan s'établit sur un figurant que Roger Avary désigne dans le commentaire, comme le pire acteur qu'il ait jamais rencontré!!!