Le chien, le général et les oiseaux

Résumé

 

Un jeune général russe a sacrifié les oiseaux pour brûler Moscou et sauver son pays envahi par Napoléon. Désormais à la retraite, il ne trouve pas le repos, hanté par le souvenir des oiseaux en flammes et attaqué (= par les crottes des piafs) chaque jour par tous les volatiles de Saint-Pétersbourg. Sa vie personnelle n'est pas meilleure avec une femme qui l'a quitté jeune et, comme compagnon, un serviteur zélé qui n'a plus toute sa tête.


Heureusement, le hasard met sur sa route un chien extraordinaire qui va transformer ses cauchemars en rêves magiques, plein d'humour et de poésie. Il l'adopte et le nomme Bonaparte en souvenir de son vieil ennemi qui était pourtant un grand homme. Ensemble, ils vont mener une bataille originale mais délicate : libérer tous les oiseaux en cage.


La révolte est menée par deux fronts. Bonaparte demande à tous les chiens de la ville de quitter leurs maîtres pour se rassembler sur la rivière gelée en signe de protestation. Le général se fait le porte-parole des chiens auprès de la population et des autorités. Le temps presse car avec le printemps qui approche, la couche de glace menace de rompre et les chiens risquent de se noyer.

Critique

Le chien, le général et les oiseaux est adapté d'un conte italien de Tonino Guerra, scénariste ou co-scénariste sur une centaine de films dont L'éternité plus un jour, le regard d'Ulysse ou La trêve. Tonino Guerra a confié comment est né cette histoire. Un ami, étudiant russe, a raconté un tas de choses curieuses à propos de Saint-Pétersbourg survenues pour la plupart au XVIII-XIXième siècle. Tonino Guerra a été marqué par l'une d'elles qui était à la fois merveilleuse et fantastique. Elle avait trait à un chien qui, avec l'aide d'un général, avait entraîné la libération des oiseaux emprisonnés dans les cages.

L'histoire, très simple, s'adresse avant tout aux enfants. Peu dense, le scénario laisse même quelques longueurs dans la progression de l'histoire. La mise en place des personnages est un peu trop lente, le final tire également en longueur. Le spectateur adulte profitera de ces temps morts pour chercher un message plus profond sur le pardon, la rédemption ou la dénonciation des dégâts de la guerre... en vain.

Réalisé par Francis Nielsen (premier long métrage mais il a longtemps travaillé dans l'animation belge), la grande originalité de ce film est sûrement son aspect graphique. A l'origine, le conte a été illustré par Sergueï Barkhin qui s'est fortement inspiré de Chagall. Ce graphisme est très complexe, un peu brouillon avec des fausses perspectives et aurait rebuté de nombreux animateurs. Le tour de force de Francis Nielsen a été de préserver ce graphisme malgré tout.

Le film présente une image très complexe à l'écran rendant l'animation des décors quasiment impossible. Au final seuls les personnages bougent et les mouvements de caméra se limitent à de simples travellings. Très riche, l'image est une merveille à voir mais rebutera sûrement les plus jeunes.

La musique très classique avec de nombreux instruments à cordes est aussi signée Andrea Guerra. Composée spécialement pour son oeuvre, elle colle parfaitement aux images et fait corps avec l'image. Une petite merveille.

 

Verdict

Le chien, le général et les oiseaux est une animation européenne qui nous propose une histoire très simple, une imagerie parfois déconcertante et une musique magnifique. Le petit souci est peut être que le film ne cible pas bien son public. L'histoire le destine aux plus jeunes tandis que l'aspect graphique le destine à un public plus sensible aux aspects artistiques.

Techniquement, l'image présente toutes les difficultés pour les encodeurs. Heureusement, malgré deux scènes particulièrement difficiles avec des flocons, la compression est parfaite. De plus la conception numérique haute résolution a fourni un master impeccable. Piqué et couleur répondent présents pour rendre hommage au travail graphique. Un 5/5 bien mérité!

Une unique piste Dolby 5.1EX qui retranscrit parfaitement musique et bruitages. La dynamique est bien là et la spatialisation aussi avec des oiseaux qui crient régulièrement sur les enceintes arrières. Les ambiances sont très bien retranscrites.

Le film n'a pas été exploité en DTS, quel dommage, la piste son aurait encore gagné en qualité avec ce format. A l'heure ou on met du DTS à tord et à travers sur les DVD, en voici un qui le méritait vraiment.

Niveau menu, c'est tout en 3D, dans l'ambiance du film, animé et sonorisé.

Dans cette édition collector, le film est présenté en deux versions : cinéma et inédite.
Dans cette seconde version, on a le droit à deux séquences (ouverture et fin du film) avec Philippe Noiret (en vrai pas en animation).

Un petit document sur l'équipe au travail et surtout un entretien avec Francis Nielsen (présentation du projet, genèse et story-board) bien intéressant (tournage par l'équipe de Cinésix).

Une fin alternative (à l'humour noir) et quelques scènes coupées hors contexte. La fin alternative est assez drôle à voir, les autres scènes ne présentent pas d'intérêt.

Un petit quizz vidéo où il n'y a rien à gagner.

La bande-annonce qui dévoile 99% du scénario, dénouement compris! Ainsi que quelques autres sorties DVD pour enfants.

On notera une partie DVD-Rom avec écran de veille et fonds d'écran. Des liens vers les différents site (éditeur du DVD, BAC le distributeur cinéma) permettront d'accéder à plus d'intéractivité (jeux, album de coloriage) mais ne sont pas inclus sur le DVDrom (les sites sont librement accessibles et sont fournis en lien de cette critique).

Normalement cette édition collector est founie avec un CD-ROM intéractif que nous n'avons pas eu à diposition pour la rédaction de ce test.

La partie la plus intéressante, pour les enfants est diponible en ligne, les bonus, hormis le quiz ne les intéresseront que peu.