Coffret Herzog (Aguirre, Coeur de verre, Signes de vie, Woyzeck)

Genre
Pays
Allemagne (1968)
Date de sortie
mardi 18 mai 2004
Durée
500 Min
Réalisateur
Scénaristes
Werner Herzog
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Allemand
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
500 min
Nb Dvd
5


Critique subjective

 

Werner Herzog est un cinéaste allemand (le plus grand peut-être de sa génération) qui pourtant n'était en rien prédéstiné à ce destin. Il nait en Bavière le 5 septembre 1942 dans un petit village qui ne laisse sa place ni au cinéma, ni à la télévision, ni même au téléphone. C'est donc en parfait autodidacte que Werner Herzog va devenir réalisateur en finançant lui même ses courts métrages.

Il continue du mieux possible à se produire lui-même pour conserver sa liberté artistique et obtient, en 1972, le succès et la renommée grâce à Aguirre, la colère de Dieu (succès à retardement d'ailleurs). Dans ce film, on retrouve un emblème du cinéma de Werner Herzog : Klaus Kinski. Kinski, en plus d'être l'un des acteurs les plus talentueux de la profession est une véritable muse pour Herzog. Un puit d'inspiration. Herzog tournera bon nombre de ses meilleurs films avec lui et, après la mort de Kinski mettera des années à retourner un film de fiction, se consacrant au documentaire (dont un, excellent, sur... sa relation avec Kinski).

Le cinéma de Herzog n'est pas un cinéma commun, et certainement pas un cinéma de pur divertissement. Il s'agit de films exigeants, qui impliquent une participation active, à la réflexion, de ses spectateurs. Toujours entouré de personnages excessif (ou totalement fous, ou totalement renfermés, en tout cas marginaux) le réalisateur s'est construit au fil des années une oeuvre cohérente et passionnante.

 

Aguirre, la colère de Dieu fut son premier vrai succès. Tourné pour un budget de misère dans des conditions épouvantables (en pleine forêt peruvienne dans un climat difficile) il reflète parfaitement le travail de son auteur. Le personnage principal, Aguirre, incarné avec un grand talent par un Kinski ici dans un de ses meilleurs rôles, est excessif, dans le sens de la folie. Et Kinski d'en rajouter sur le tournage en tentant d'imposer ses improvisations colériques alors que Herzog recherche une folie plus interiorisée. Les relations seront bien-sûr très mauvaises entre les deux hommes.

Il en ressort pourtant une oeuvre très forte (peut-être le meilleur des films de son auteur). Le film démarre avec une multitude de personnages, Aguirre n'est que le second d'une expédition visant à découvrir l'Eldorado. Peu à peu, le personnage prend de l'importance. Puis, après avoir éliminé tous ses rivaux, il devient le pivot central du film. A ce moment Kinski peut exprimer toute la folie du personnage notamment dans un final faisant la part belle à l'absurde.

 

Avec Coeur de verre, Herzog repousse encore une fois les limites du cinéma. Il transgresse les rêgles en recrutant ses acteurs au petit bonheur la chance par petites annonces interposées. Ces derniers, ayant forcément peu d'expérience, jouent en étant hypnotisés !  Le film, peut-être l'un des plus étranges du réalisateur est emprunt d'une atmosphère étrange voir même presque onirique. Cinéaste toujours intéressé voir fasciné par la folie de l'ésprit humain il nous narre ici la déchéance d'un petit village dont un verrier n'arrive pas, suite à la mort subite de son collaborateur, à récréer la forme particulère de verre qui faisait leur singularité. Une fois de plus, cette folie poussera à la destruction.

Film moins impressionnant qu'un Aguirre ou que L'énigme de Gaspard Hauser, Coeur de verre n'en reste pas moins une véritable expérience de spectateur, fascinante.

 

Signes de vie est le premier long-métrage de Herzog. Tourné pour une misère après une poignée de courts-métrages, il narre l'histoire de Stroszek, soldat allemand blessé lors de la seconde guerre mondiale envoyé à l'arrière. Le temps pour lui de réfléchir, à sa condition, à son moi profond, il sombre peu à peu dans une folie destructrice tant pour lui-même que pour son entourage.

Signes de vie est une bonne oeuvre de début de carrière pour Herzog. Loin de se chercher il dévellope au contraire bon nombre de ses futurs thèmes récurents : folie, autodestruction, solitude, enfermement... Plastiquement, le film est une très belle réussite, l'emploi du noir et blanc rend justice à une photographie subtile et riche en significations. Les acteurs tirent également le film vers le haut, en proposant une prestation générale de haute volée.

 

Woyzeck, ou une nouvelle rencontre Kinski/Herzog. Sans qu'il ne démérite vraiment, Woyzeck est l'un des films les plus mineurs de Herzog. Kinski y est, comme toujours, incroyable, malgré qu'il sortait alors de tournages successifs (Nosferatu s'était achevé depuis seulement quelques jours). Narrant l'histoire de Woyzeck, soldat persuadé des infidélités de sa femme dont la jalousie le poussera aux pires extremtiés, Herzog reste une fois de plus fidèle à lui-même dans les thèmes dévellopés. Ici, la mise en scène est moins spectaculaire qu'à l'habitude, plus intimiste.

 

 

En conclusion

Un premier coffret qui alterne le bon et le très bon en offrant une très bonne introduction au cinéma de Herzog au travers de deux films signficatifs, Signe de vie, son premier, et Aguirre, son chef-d'oeuvre.

 
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.33:1
De qualité variables, les images des films ne tombent jamais en-dessous du niveau acceptable. C'est donc une bonne surprise, même si les couleurs peuvent parraître sans éclat (Woyzeck) ou la définiton moyenne (Coeur de verre, Signe de vie). A souligner, l'admirable démarche de l'éditeur qui, tout en proposant une image tout à fait satisfaisante, se fend en début de film d'un mot d'excuse pour les quelques défauts restants, vraiment, c'est un cas exceptionnel à saluer. 

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Allemand
1.0
Toutes de qualité honorable elle laissent la part belle à la VO puisque seul Aguirre dispose d'une piste française en plus de l'allemande. La clareté est toujours au rendez-vous, les bruits parasites étant rares.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
180 min
Boitier
Amaray


Une interactivité exceptionnelle. Même si elle est parfois redondante (l'interview de Herzog répetant souvent ce qui est dit dans les commentaires audio) elle se présente comme inespérée, on en attendait véritablement pas tant. Cela sans compter le travail excellent de l'éditeur au niveau des menus et des divers documents trouvés.

 

- Commentaires audio :  commentaire sur Aguirre par Herzog et Norman Hill (sous forme d'interview). Remplit d'informations il se répète cependant souvent avec les autres documentaires.

- Letzte Worte : court métrage de Herzog tourné en noir et blanc. D'une durée d'une douzaine de minutes, il nous narre, au travers de divers témoignages la vie d'un homme reclus et solitaire. Intéressant, il préfigure déjà de certains thèmes de prédilections du cinéaste.

- Je suis ce que sont mes films : long documentaire (1h30) qui alterne images de tournages (sur La ballade de Bruno notamment) et interview d'époque de Herzog qui se livre en toute franchise. On est ici en effet loin d'un interview promo et les révélations vont assez loin (Herzog va jusqu'à raconter des souvenirs d'enfance et familliaux intimes). Si le documentaire en lui-même est passionnant, il reprend malheureusement des informations contenues dans les commentaires audio ou dans l'interview réalisé pour le coffret.

- Interview de  Pierre-Henri Deleau : interview d'un ami et amateur de Herzog qui facilita l'introduction de Aguirre à Cannes. Aussi court qu'interessant il revient sur quelques anecdotes souvent drôles et touchantes qui en révèlent beaucoup sur la personnalité du cinéaste.

- Interview de Werner Herzog, première partie : documentaire tourné spécialement pour cette édition DVD, Herzog (qui semble bien moins torturé aujourd'hui) se livre sur des sujets souvent semblables aux autres documentaires mais avec un recul qui donne souvent un autre éclairage et un point de vue parfois différent.

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
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Bonus Cachés
Court Metrage