Paï - L'élue d'un peuple nouveau

Titre Original
Paï - Whale Rider
Genre
Pays
Nouvelle-Zélande - Allemagne (2002)
Date de sortie
samedi 26 juin 2004
Durée
97 Min
Réalisateur
Producteurs
South Pacific Pictures - Apollomedia - Pandora Film - UGC PH - New Zealand Film Production Fund - New Zealand Film Commission - NZ On Air
Scénaristes
Niki Caro
Compositeur
Lisa Gerrard
Format
Dvd 9
Site Internet
Informations
Complémentaires
D'après la nouvelle "The Whale Rider " de Witi Ihimaera
- Nomination aux Oscars 2004, pour Keisha Castle-Hughes (meilleure actrice)
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
97 min
Nb Dvd
1


L'histoire :
Les habitants de Whangara, un petit village Maori, sur la côte Est de la Nouvelle Zélande, se réclament tous du même ancêtre : Paikea, le légendaire "Whale Rider" qui y débarqua mille ans plus tôt, juché sur le dos d'une baleine. A chaque nouvelle génération, un descendant mâle du Chef reçoit ce titre qui fait de lui le leader et le gardien spirituel de sa petite communauté. A douze ans, Paï(Keisha Castle-Hughes), petite fille du Chef Koro est, est une adolescente douée, sensible et volontaire. Depuis la mort de son frère jumeau, elle est aussi la seule à pouvoir assurer ce rôle "viril", si prestigieux. Mais Koro (Rawiri Paratene), gardien d'une tradition millénaire, refuse de voir en Paï son héritière : aucune fille n'a jamais été et ne sera jamais "Whale Rider" ... Tandis que Koro  recrute dans le village des garçons pour les initier aux coutumes ancestrales et sélectionner le plus digne pour en faire un leader, Paï entame un long et courageux combat pour se faire reconnaître et donner enfin à la légende du "Whale Rider" sa première héroïne.

La critique :
Après le court métrage Sure to Rise (1994) puis le drame Memory & desire (1997), la jeune réalisatrice néo zélandaise Niki Caro nous plonge dans la culture Maori avec Paï- Whale Rider, d'après une nouvelle de Witi Ihimaera. Autant par conviction que par nécessité (film à petit budget), elle s'est attachée les services de comédiens et de figurants compatriotes. Mais le film ne pouvait exister sans avoir au préalable sélectionné l'interprète idéale du rôle de Paï, tant ce personnage cristallise les émotions : Keisha  Castle-Hughes. Il faut préciser que la directrice de casting récidive dans son bon choix après avoir recruté Anna Paquin pour La leçon de piano.
Les premiers instants du film sont très chargés dramatiquement. La naissance de Paï et, au même moment, la disparition de son frère jumeau et de sa mère préfigurent les tensions qui opposeront la jeune fille et son père Porounrangi (Cliff Curtis), à Koro, gardien des traditions. Le scénario va à l'essentiel, sans se perdre dans d'interminables méandres, il distille au moment opportun l'information nécessaire à la compréhension du film. Dans sa réalisation, Niki Caro suit le même chemin, celui de la sobriété, sans pour autant négliger deux points essentiels : la photo et la bande originale. A ce propos, il faut souligner l'excellent travail de Lisa Gerrard (BO The Insider, Gladiator, Duality ...) avec une utilisation des voix et des instruments traditionnels qui subliment littéralement sa composition et, par-delà, le film.
Les autres acteurs du casting, par leur choix et leur interprétation, concourent à rendre cette communauté crédible mais aussi attachante. Rawiri Paratene campe magistralement un Koro aussi fier que déterminé. Certains diront qu'il est machiste, mais ce terme ne peut avoir la même signification quand il s'applique à des comportements hérités de traditions millénaires. Son visage impassible, ses accès de colère, sa fierté de Chef sont contrebalancés par l'émotion perceptible au fond de son regard et, même si les mots ne fusent pas, il est profondément humain. D'ailleurs, l'essentiel de la problématique du film réside dans cette notion de dualité : les légendes et traditions s'opposent à la modernité, un père et sa fille s'opposent à un grand-père, une jeune fille rejette la société trop masculine qu'on lui impose, la prise en main de sa propre vie en regard avec l'appartenance à une communauté ... La grande force de ce film réside dans le fait qu'il touchera tout le monde, bien au-delà de l'Océanie, par l'universalité des messages véhiculés et la grande palette des émotions qu'il soulève. Loin du lyrisme commercialement formaté, les scènes de la chevauchée de la baleine et de la mise à l'eau du Waka (canoë) ne peuvent laisser indifférent et s'insèrent dans une oeuvre aussi mature qu'aboutie.

En conclusion :
Souvent nominée et parfois récompensée, cette oeuvre a ému le public. Sa sincérité est troublante, tout autant que sa jeune héroïne féminine qui bénéficie d'une réalisation et d'un scénario tout aussi remarquables. On ne peut alors résister à l'envie de faire un parallèle avec Atanarjuat, un autre film poignant, et conclure qu'en dépit des légendes, des traditions, des peuples et des zones géographiques, l'homme recèle d'incroyables richesses comme les héros de ces films qui pointent leur doigt dessus ... et, en quelque sorte, nous ouvrent les yeux !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
L'image est restituée avec finesse et naturel. Les paysages s'imposent grâce à leurs couleurs riches et nuancées, les scènes dans la pénombre mettent en valeur les grains de peau. Aucun problème de fluidité ou de compression, même s'il faut préciser qu'il n'y a pas, à proprement parler, de scènes d'action dans ce film.  

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
VO et VF sont disponibles en Dolby Digital 5.1. A l'écoute, aucune différence notable ne départage ces deux versions. Elles bénéficient d'une excellente restitution des voix, avec un centrage optimum. Si les scènes intimistes prédominent, certains passages font preuve d'une ouverture saisissante, notamment lors des scènes en bord de mer, avec les bruitages ad'hoc aussi détaillés que parfaitement localisables. Enfin, la musique nous place au centre d'une image sonore très enveloppante et, couplée à une large dynamique, elle augmente incontestablement l'intensité dramatique de certains passages. 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
24 min
Boitier
Amaray


Quelques séquences du film servent de fond d'écran à un menu général simple, lisible et sonorisé :

- Le film : lancement du programme principal.
- Les versions : choix de l'une des deux versions, sans le moindre rappel du format audio.
- Les chapitres : vignettes animées avec numérotation et titres des chapitres, rien à redire.
- Les suppléments :
Film annonce (2min10 - DD 2.0 - VF)
Making of (21min49 - DD 2.0 - VO ST Fr) : Producteur, réalisatrice et acteurs donnent successivement leur vision sur ce film. Les propos sont toujours compréhensibles (pas d'intellectualisation outrancière) et surtout offrent des analyses judicieuses. Keisha Castle-Hughes semble les avoir tous convaincus tant par son interprétation que par ses qualités humaines. Une rubrique plaisante à regarder mais malheureusement un peu courte ...

En conclusion, on ne peut que se sentir frustré par une interactivité pour le moins "bridée" car :
- Le film, émouvant et profond, se base sur les traditions et légendes d'une culture méconnue, celle des Maori. Les suppléments auraient incontestablement donné une valeur ajoutée à ce DVD en abordant celle culture, avec le film comme "prétexte".
- La comparaison avec l'édition Zone 1 est douloureuse car elle met en évidence la disparition de nombreux suppléments (commentaire audio de la réalisatrice, scènes coupées, featurette etc ...)   

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage