Le Jeu
Critique de Antoine Imhoff
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
500 min
Nb Dvd
1
Le genre " Point & Click " était au sommet de sa gloire il y a une vingtaine d’années avec des jeux PC comme la série des Space Quest (ah Roger Wilco et ses maladresses) ou Day of The Tentacle. Le principe de ces jeux est simple, vous baladez votre souris sur l’écran à la recherche d’objets et de personnages avec lesquels interagir. Votre progression dans l’aventure dépend alors de votre astuce, imagination et capacité à explorer chaque millimètre carré d’écrans de jeux conçus pour vous égarer. Souvent dans ce type de jeu le curseur de la souris change de forme ou de couleur pour vous signaler une action possible.
Dans Black Mirror, vous interprétez le jeune Samuel Gordon de retour dans le château familial, au sein de la campagne anglaise, à l’occasion de l’enterrement de son grand-père William Gordon décédé des suites d’une chute " malencontreuse " du haut d’une tour. Pour Samuel ce retour, premier depuis une douzaine d’années, ravive également le souvenir d’un drame dont il se sent responsable. Perturbé par le comportement de sa famille, il ne tarde à pas à nourrir de sérieux soupçons quant à la nature accidentelle du décès de William Gordon. Le voici lancé dans une enquête imprégnée de surnaturel découpée en six chapitres.
Le jeu va consister à discuter avec les personnages afin de débloquer l’accès à ces lieux ou à de nouveaux sujets de discussion. En explorant vous trouverez des indices visuels (parfois à photographier) et des objets que vous récoltez dans votre inventaire. De temps en temps ce déroulement est ponctué par une cinématique ou une énigme.
L’exploration se fait avec la souris, le curseur devenant rouge lorsque quelque chose est intéressant. Un clic gauche vous permettra d’y accéder ou bien d’en avoir une description, un clic droit vous permettra de le fouiller.
Il s’agit là du premier écueil de ce jeu car certains endroits devront être à la fois examinés (parfois de très prés) et fouillés : la distinction entre les deux clics ne paraît pas évidente lorsque le lieu en question est le tiroir d’un bureau. Plus gênant des clics multiples révèleront parfois un indice ou un objet supplémentaire. Ce choix rend le jeu peu accessible à un joueur qui découvrirait le genre.
Le deuxième écueil qui doit être abordé est l’ultra-linéarité du jeu : très peu de liberté est accordée au joueur, qui devra passer par des étapes obligées afin de débloquer des situations. Par exemple, dés le début du jeu vous aurez besoin d’accéder au grenier mais celui-ci est fermé à clé. Cette dernière est aisément repérable dans la cuisine. Impossible, toutefois, d’y accéder avant d’avoir discuté avec les bonnes personnes. Un peu plus tard il faudra pouvoir entrer dans la salle de réception afin de discuter avec Victoria, la tante de Samuel Gordon : l’enchaînement des actions à effectuer est tel que l’on se retrouve à cliquer sur tous les lieux et personnages accessibles de façon exhaustive. Une aide automatique est présente au travers de commentaires que Samuel pourra faire de temps en temps mais elle est insuffisante pour un non-habitué du genre.
Enfin certaines énigmes sont beaucoup trop complexes et demanderont parfois d’avoir une bonne encyclopédie à proximité. Elles ne sont pas d’une difficulté insurmontable mais qui, à part un astronome amateur , connaît par cœur les descriptions et distances au Soleil des principales planètes du système solaire ? Les symboles représentant les signes du zodiaque ? Une aide intégrée au jeu sous forme de documents disponibles aurait été la bienvenue. C’est d’autant plus surprenant que la difficulté moyenne des énigmes est plus du niveau " Fort Boyard " que " Questions pour un champion ".
Ces différents problèmes ne suffisent pas à gâcher le plaisir du joueur, c’est un point important à préciser, mais suscitent assez rapidement une certaine frustration.
Reste heureusement la trame du jeu à savoir son intrigue.
Le thème de la malédiction familiale n’est pas nouveau et a été nombre de fois abordé en littérature, au cinéma et dans des jeux vidéo. Black Mirror sort gagnant de l’examen avec une histoire sombre qui récupère habilement plusieurs variations de ce thème : on ne gâchera pas le plaisir du joueur mais on songe assez rapidement à Lovecraft et la " Maison du diable " pour les inspirations. On prend un réel plaisir à suivre cette histoire de plus en plus glauque au fur et à mesure de son avancée. Il est important, à ce propos, de préciser que le jeu se destine clairement à un public averti, tant à cause de scènes parfois gores que d’ambiances et d’idées très inquiétantes, pouvant, selon la formule consacrée, " heurter la sensibilité d’un jeune public ".
Au final, ce jeu est destiné à un public adulte, familier de ce genre mais encore en phase de découverte. Sa durée de vie de l’ordre d’une trentaine d’heures conviendra alors tout à fait.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
La splendeur des décors
frappe dés le premier contact : chaque écran a été peaufiné jusque dans ses moindres détails : l’ensemble du château est d’un style néo-gothique matiné d’ajouts art-déco très plaisant à l’œil, avec une palette graphique étendue quoique concentrée dans teintes sombres et un peu passées (mais l’ambiance très particulière justifie ce choix). On prend un réel plaisir à se déplacer dans ce monde : la découverte du village donne l’impression de se déplacer dans un livre d’images. De fait la découverte de nouveaux lieux constitue une récompense en elle-même pour le joueur.
La déception réside dans les personnages : ils sont à l’exact opposé des décors tant leur modélisation est ratée. Visages réduits à une bouillie de pixels, corps lisses, membres cylindriques et déplacements dignes d’un Barbapapa. Enfin leur intégration dans les décors n’est pas très réussie. C’est d’autant plus dommage que les voix sont plutôt bien interprétées : on a du mal à croire à l’inquiétude, la peur ou l’énervement d’un personnage lorsque celui-ci reste parfaitement immobile sans aucune modification des ses expressions faciales.
Image : 1/5 pour les personnages et 4/5 pour les décors
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Comme précédemment indiqué les voix des personnages sont bien interprétées. La musique quant à elle, sans laisser de souvenir impérissable, contribue à l’ambiance et est plutôt bien choisie.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray
Rien
Bonus

Livret

Bande annonce

Biographies

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Documentaire

Interviews
Com. audio

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Fin alternative

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