L'histoire :
Résumé de Uzumaki
Les habitants d'un village japonais sont frappés par une malédiction. Ils sont obsédés par tout ce qui ressemble à une spirale : une coquille d'escargot, un tambour de machine à laver, une terre glaise sur plaque tournante...
Résumé de St John Wort Une petite entreprise finalise un nouveau jeu vidéo appelé "St John's Wort". Un jour, Kohei, le créateur du jeu, et Nami, sa petite amie étudiante en art, se rendent dans la demeure qu'elle a héritée de son père. Elle en fut séparée dès son plus jeune âge et n'apprit son existence qu'après sa mort...
Critique subjective :
Le réalisateur Shimoyama Ten a une filmographie très courte et on ne lui compte pour l’instant que 2 réalisations St. John's Wort (Otogiriso, 2001) et Muscle Heat (Masuuruhiito, 2002).
En revanche l’on a déjà pu voir Yoichiro Saito dans différentes réalisations et notamment l’épopée moderne, road movie, Euréka (2000) de Shinji Aoyama, film de plus de 3 heures 30 qui décrit le périple de plusieurs personnages. On l’a aussi vu dans le thriller fantaisiste, Tokyo Eyes (1997) de
Jean-Pierre Limosin (
Novo 2002) qui a fait plusieurs portraits de réalisateurs dont
Takeshi Kitano et
Abbas Kiarostami.
Première impression, St. John's Wort donne la sensation d’être un téléfilm qui aurait manqué de moyen ou été tributaire du manque d’expérience de la part de la production.
On est frappé immédiatement par le travail graphique de l’image qui est parfois assez kitch. On traverse ainsi différentes ambiances graphiques selon que l’on regarde une scène tournée dans les locaux du studio de création de jeux vidéo ou à l’extérieur sur le route ou dans la forêt. On a aussi droit à la présence d’interface informatique s’affichant sur l’écran ou d’image de caméra de surveillance.
En cela
on peut dire que ce film a un aspect assez expérimental même pour le Japon. St. John's Wort est un film hybride oscillant entre le film d’horreur ou d’épouvante, flirtant avec le thriller et un peu le polar ou peut-être est-ce l’inverse.
Le scénario est assez classique et en dépit d’un traitement très graphique de l’image et d’un dispositif narratif qui en emprunte au monde du jeu vidéo, le film reste moyen. Parmi les films réalisés en s’appuyant sur l’univers des jeux vidéo on compte des réussites comme
Tron, Existenz (
David Cronenberg) ou dans un genre plus bourrin des adaptations de jeux vidéo comme
Resident Evil. On peut aussi relier l’excellent
Cube et
Hypercube à ce style de films qui donne à voir des personnages entraînés dans un huit clos terrifiant.
Malheureusement ce film et Uzumaki risquent de ne pas trouver l’écho souhaité car ils restent un peu trop démonstratifs. L’intrigue n’est pas assez travaillée ce qui contribue à accumuler quelques longueurs et les rebondissements sont mal amenés et peu percutants. Dommage car la figure du peintre sacrifiant beaucoup pour atteindre la perfection de son art est séduisante tandis que d’autres des idées autour de l’enfance de la jeune Nami - certes assez conventionnelles - auraient pu permettre d’aboutir à un film plus intéressant.
Uzumaki est un exercice de style autour du thème de la spirale. Uzumaki veut dire spirale en japonais et est l'adaptation du manga de Junji Ito, Uzumaki. Le jeune Réalisateur Higuchinsky qui est également un réalisateur de clips et de publicités s’est donc donné à cœur joie avec ce film en utilisant de nombreux effets graphiques en 3d notamment.
Verdict :
Voici un coffret qui peut vous intéresser si vous êtes à la recherche de films différents de ce que l’on voit en général mais qui peut aussi être décevant. St. John’s Wort est léger dans le genre horreur mais le coffret conserve un certain intérêt grâce à Uzumaki qui s'avère suffisament étrange et surprenant. La note vaut donc surtou pour Uzumaki.