Underground (Coffret collector 3 DVD)

Synopsis

Evocation tres controversée de l'histoire de l'ex-Yougoslavie de 1941 à nos jours à travers l'histoire de la vie de Blacky, arriviste manipulateur. Palme d'or Cannes 1995.

Critique Subjective

Le réalisateur

Enfant de Sarajevo, Emir KUSTURICA est l'un des plus flamboyants cinéastes européens ; certains disent même de lui qu'il a le talent, la folie, la poésie et la dimension d'un Fellini... Chacun de ses films a marqué les mémoires : Papa est en voyage daffaires (Palme d'Or du Festival de Cannes en 1985), Le temps des gitans (Prix de la mise en scène toujours à Cannes en 1989), Arizona dream (Ours d'argent au festival de Berlin), Chat noir, chat blanc,et enfin La vie est un miracle sorti tout dernièrement en 2004.

Un réalisateur Yougoslave

KUSTURICA ressent dans sa chair l'histoire de son pays. Il voulait réaliser un film qui soit une longue métaphore d'un demi siècle d'histoire européenne, de l'occupation nazie à la désintégration de la Yougoslavie. Le cinéaste recherchait un sujet qui puisse non seulement répondre aux questions que nous pose notre histoire, mais aussi à celles que nous pose notre peuple : il trouva ainsi son inspiration dans une oeuvre théâtrale écrite par le dramaturge et scénariste Dusan KOVACEVIC.

Une solide équipe

Pour Underground, le réalisateur a réuni ses collaborateurs habituels (directeur photo, chef décorateur...) et des acteurs excellents : pour interpréter Marko, cette aimable crapule qui deviendra un éminent membre du gouvernement Tito, Miki MANOJLOVIC, déjà présent dans Papa est en voyage d'affaires (et bien connu en France pour ses rôles dans Un week-end sur deux de Nicole GARCIA, Les amants criminels de François OZON ou encore Mortel Transfert de Jean-Jacques BEINEIX) et pour les personnages hauts en couleurs et pittoresques que sont Blacky et Natalija, respectivement Lazar RISTOVSKI et Mirjana JOKOVIC.Des êtres attachants : résistants, déterminés, malicieux, doués, mais aussi menteurs,trafiquants, manipulateurs et profiteurs !

Le film baroque par excellence

Tourné à Prague, Sofia, Belgrade et Hambourg entre octobre 1993 et janvier 1995, Underground fut présenté en compétition au Festival de. Cannes et permit à Emir KUSTURICA de recevoir sa deuxième Palme d'Or. Film inclassable, Underground est à la fois un drame, une farce, une saga historique,un film fantastique, une comédie humaine, une fresque, une poésie lyrique, un pamphlet...C'est une épopée baroque retraçant 59 ans de l'histoire d'un pays et d'une société       au bord de l’implosion, rongés par le mensonge,les ruses voir, la manipulation politique, l'exploitation, la trahison.

La force du film

Mais c'est également un torrent d'images, de rires et d'émotions. C'est la guerre, mais c'est aussi la fête... Les salauds sont sympas, les femmes     , sont désirables, la joie est plus forte que la peur, on boit, on danse...Une véritable comédie humaine poussée â son paroxysme.UNDERGROUND a une grâce et une puissance visuelle rare...La musique tzigane de Goran BREGOVIC (déjà compositeur de la musique du Temps des gitans et d'Arizona dream) très enlevée, enthousiaste, vivante,sanguine est un personnage à part entière  du film. La réalisation est furieuse et le rythme du filme st à l’image des premières minuties du film, une bande de musiciens suivent en courant une charrette où les deux héros jettent à la foule des billets de banque. Tout est dit avec cette première scène.

Un dernier mot sur les bonus

Un film furieux, alerte et qui vous emportera dès les premières minutes. Attention, chef d’œuvre.

L’éditeur a pris soin  du transfert et à fait comme d’habitude avec les longs films, il a scindé sur deux DVD la Vo et la Vf, ce qui laisse pas mal de place à l’image. Ici, le transfert accuse le poids des années malgré le travail de remastérisation remarquable. Je m’explique, même si le travail est très bon , on est loin des transferts actuels pimpants et profonds. Le résultat est quand même honorable et rend justice à la photographie du film et à ses nombreuses scènes, nocturnes, souterraines et donc underground.

Même travail sur le son, Vo et Vf sur deux disques séparés et chaque langue  a droit à un traitement de faveur en Dolby Digital ou DTS. Le DTS est, là aussi comme d’habitude chez Tf1 mixé deux Db plus haut que le dolby , ce qui donne l’impression d’un mixage plus intensif. Mais il n’y a aucune différence entre els deux mixages. Ils accusent eux aussi le poids des ans et trahissent leurs origines. Maison obtient un mixage un peu caverneux où les voix françaises sont trop mis en avant mais qui est est à l’image du film, furieux et la musique de Goran Bregovic hantera vos enceintes pour longtemps.

Making Of (72 mns) : "Shooting Days" Ce documentaire suit le réalisateur durant le tournage de Underground. Plus qu’un making of , on a le droit à un véritable documentaire structuré avec une voix off. Très beau travail puisqu’il nous raconte la genèse et le travail autour du film en nous montrant le réalisateur en action. Il est dommage qu’en dehors de cette voix off , les propos de l’équipe sur le plateau ne soit pas sous-titrés

Interview de emir Kusturica (27’05) : 7 ans après Undeground, interview de Kusturica. Il est tout de même dommage qu’il n’y ait pas de sous-titre à cette interview.

Bande-annonce : cette bande annonce sans une seule parole est un pur moment de folie à se repasser en boucle.

Un dernier mot sur les bonus

Une fois de plus, une édition collector avec un DVD réservé pour les bonus qui ne mérite absolument pas l’appellation de collector, il y avait tant  à dire sur ce chef d’œuvre et son implication dans l’histoire de la Yougoslavie