Victim

Titre Original
Muk lau hung gwong
Genre
Pays
Hong Kong (1999)
Date de sortie
mercredi 13 avril 2005
Durée
103 Min
Réalisateur
Producteurs
Joe Ma
Scénaristes
Ringo Lam et Joe Ma
Compositeur
Raymond Wong
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires

La collection Asian Star présente sa première vague de film dont la sélection s’avère particulièrement judicieuse. Asian Star se situe nettement un cran au dessus de la décevante collection Asian Connection dont nous avions fait la critique de plusieurs de ses films. Pour la première vague des films Asian Star, Jean-Pierre Dionnet nous propose de découvrir les deux films coréen Yesterday, The legend of evil lake (2003). La collection se complète de plusieurs films Hong-kongais dont trois polars, Guerres de l’ombre (1990), Victim (1999) et Bullets over summer (1999) auxquelles se rajoutent The moon warriors (1992), Flying Dagger (1993), A man called Hero (1999) et un film chinois, L’empereur et l’assassin (1999).
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Cantonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
103 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Kidnappé et retrouvé dans une demeure supposée hantée, l’informaticien Manson Ma est interrogé par l’inspecteur Pit dans les locaux de la police de Hong Kong. Très vite, la femme de Manson confie que son époux, la veille de son enlèvement, semblait avoir un comportement anormalement agressif. Que s’est-il réellement passé ?

Critique subjective :

Le réalisateur Ringo Lam a marqué l’histoire du polar Hongkongais par son pessimisme, son refus de tout compromis esthétique et une violence réaliste. Cette description fait inévitablement penser au John Woo des premières heures dont une balle dans la tête et d’une certaine manière Les Larmes d’un héros (mais sans les scènes rajoutées par la production) cherchaient à atteindre une violence  réaliste. Il s’est imposé à Hong Kong avec la série dite des On Fire avec City on fire (1997) qui réunit Show Yun Fat, son acteur fétiche et Dany Lee que John Woo avait aussi choisit pour tourner dans The Killer (1989). Avec School on fire (1988) et Prison on fire 1 & 2 (1987 et 1991) il introduit une dimension sociale au genre à l’instar de la chronique sociale introduite par Wilson Yi dans Bullets over summer (1999) dix ans plus tard.

Victim est un thriller qui clôt la fausse trilogie Full Alert(1997), The Suspect (1998) et The victim (1999). Ces trois polars sont réalisés à la fin des années 90 alors que le polar Hong-Kongais s’essouffle et que plusieurs réalisateurs Hongkongais partent tenter leur chance à Hollywood. Peu de temps après The victim, Ringo Lam réalise Risque Maximum (1999) avec Jean-Claude Van Damme qu’il dirige à nouveau dans Replicant(2001) puis In hell (2003).

Pour The victim, Ringo Lam confronte Tony Leung Ka-Fai à Lau Ching Wan. Tony Leung Ka-Fai a joué dans un certains nombre de films de qualité dont Gunmen (1989) de Kirk Wong et le syndicat du crime 3 de Tsui Hark ou dans l’Amant  (1991) de Jean-Jacques Annaud qui le fait connaître au niveau international. Un film marquant qui révèle le talent d’un comédien prometteur. Il joue ensuite dans le loufoque La rose noire (1992) et on le remarque ensuite dans Flying Dagger (1993) ou Double vision (2002). Il passe ainsi avec aisance d’un registre à l’autre, flirtant autant avec la comédie que le Wu Xia Pian avec Wong Kar-Wai dans Les cendres du temps (1989) où il joue aux côté de Tony Leung Chiu-Wai.

Lau Ching Wan présente une filmographie impressionnante riche de plus de 70 films tournés de 1986 à nos jours. Il s'affirme comme le digne successeur de Chow Yun Fat en particulier depuis que ce dernier est parti pour Hollywood, laissant ainsi la place libre. Il incarne avec aisance des hommes ordinaires, des policiers notamment qui tentent de faire leur devoir, mais qui sont plongés dans des situations périlleuses comme dans Big Bullet (1996) ou Running out of time (1999). Ceci explique peut-être la raison pour laquelle il a été choisit par Ringo Lam pour faire face à Tony Leung Ka-Fai.

L’alchimie entre le polar et le film d’angoisse permet à Ringo Lam de redéfinir la topologie du polar qui s’écarte ainsi des sentiers très balisés de ce genre un peu comme Bullets over summer qui y introduit la chronique sociale. Le film démarre habillement sur un accident impressionnant durant lequel un gardien se fait écraser par un fourgon et un kidnapping mystérieux. On se retrouve très vite plonger dans un film noir où même l’acteur Tony Leung Ka-Fai, habituellement plutôt sympathique voir joyeux, incarne un inspecteur grognon, très sérieux et bouffé par son travail.

Très vite la recherche de l’informaticien Manson Ma prend une étrange tournure puisque l’on retrouve sa trace dans un hôtel réputé hanté et on l’y retrouve pendu à une chaîne par les pieds. Ringo Lam s’emploi durant l’enquête à entretenir une ambiguïté entre des évènements d’ordre rationnel et la possibilité de l’existence de forces paranormales autour de cette affaire. L’informaticien Manson est incarné par Lau Ching Wan qui a créé un personnage tout aussi ambigu que le principe de ce film. Ce personnage est construit comme un mixe d’un personnage possédé et psychologiquement instable. La mise en scène accentue l’étrangeté de son comportement en montrant peu son visage lors de sa détention au commissariat après qu’il ait été retrouvé dans l’hôtel. Certains sons d’animaux se manifestent des qu’il parle afin de créer autour de lui une ambiance inhabituelle.

En fait au-delà de l’ambiguïté servit par ce personnage, sa folie que l’on découvre petit à petit correspond parfaitement aux comportements étranges que de nombreuses personnes avaient eu à Hong Kong suite au krachs boursiers de 1997. De nombreuses personnes avaient fait faillite ce qui les avaient conduit à adopter des conduites étranges ou extrêmes.

La dimension surnaturelle de l’histoire semble parasiter le tournage de la dernière scène de nuit qui a été perturbé par des évènements imprévus. Cette scène finale a du être retournée trois fois et un personnage qui ne figurait dans le film que sur une photographie a suffisamment marqué le tournage pour que l’équipe de tournage ait amené le réalisateur à décider de le faire réapparaître à la fin du film.

Verdict :

Ringo Lam nous livre un thriller assez captivant en faisant un crossover entre le polar et le film d’angoisse. Victim met aussi en scène Tony Leung Ka-Fai et Lau Ching Wan, deux acteurs majeurs face-à-face dans une histoire aussi sordide qu’étrange. Un thriller qui peut aisément inspirer d’autres projets de réalisations innovantes. Le film vaut aussi pour la prestation des deux acteurs et de Amy Kwok, la compagne de Lau Ching Wan dans ce film comme à la vie.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1

Le master est propre et l’image plutôt brillante. On note un très bon contraste ce qui marche bien avec ce thriller assez sombre. La compression est bonne mais on note quelques scintillements qui s’accompagnent de striures sur certaines formes dans l’image mais pas de gênes particulières. La définition est très bonne aussi ce qui évite des zones brouillon dans l’image. On a de belles couleurs et une bonne lumière. On reste dans les codes colorimétriques du polar tout en cédant par les effets numériques (silhouette fantomatique, effets de brumes) à quelques aménagements de l’image pour aller vers le film d’angoisse. Bon étalonnage cohérent et maîtrisé. Transfert réussit.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Cantonais
5.1
Cantonais
2.0

Victim est proposé avec deux pistes audio Dolby Digital. La piste audio 2.0 mono en VO est très basique et dépannera ceux qui n’ont pas de système adéquat pour écouter la piste audio Dolby Digital 5.1 VO cantonais. La piste audio fait savoir qu’elle existe lors de l’orage (11 mn 58) en titillant les basses et les surround qui laissent la part belle aux sons des grenouilles et autres bestioles nocturnes. La piste se réveille pour faire entendre les sons qui marquent l’angoisse (bruits de portes qui claquent) mais se sert aussi de la spatialisation pour répartir des sons intrigants afin de déplacer l’attention auditive de gauche à droite en suivant par exemple l’inspection de l’inspecteur dans l’hôtel hanté.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Toute la collection Asian Star propose une présentation des films faite par Jean-Pierre Dionnet, le directeur de la collection. On peut choisir de voir le film avec ou sans présentation.

Bonus :
- La présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (1 mn 25)
- Film-annonce (1 mn 01)
- L’Interview de Lau Ching-Wan (11 mn 08)
- Scènes commentées par Ringo Lam (17 mn 48)
- Filmographies : Ringo Lam, Lau Ching-wan, Tony Leung Ka-fai
- Galerie de Photos

Menus
Un menu qui se recompose à partir de bouts de menus représentés par des fragments de verre cassé. On a un effet un peu inquiétant qui est renforcé par une musique bizarre ce qui colle parfaitement avec le film.

Packaging
Le packaging de la collection adapté aux couleurs du film avec une jaquette imprimée recto verso. La fiche technique accompagne le boîtier et le tout est disposé dans un étui en carton.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
La présentation du film par Jean-Pierre Dionnet et scènes commentées