Un long dimanche de fiançailles

Genre
Pays
France - USA (2004)
Date de sortie
mercredi 27 avril 2005
Durée
120 Min
Réalisateur
Producteurs
Warner, TF1
Scénaristes
Jeunet, Guillaume Laurant
Compositeur
Angelo Badalamenti
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Notons l'exceptionnel classement du fabuleux destin d'Amélie Poulain qui est classé 25ième au top 250 de IDMB.com, un site dont les votants sont majoritairement américains. (www.imdb.com)
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
VF Sourds
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Anglais
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Simon Volant
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
120 min
Nb Dvd
2


Résumé

En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la Somme. Comme des millions d'autres, il est "mort au champ d'honneur". C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d'admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait !
Elle se raccroche à son intuition comme au dernier fil ténu qui la relierait encore à son amant. Un ancien sergent a beau lui raconter que Manech est mort sur le no man's land d'une tranchée nommée Bingo Crépuscule, en compagnie de quatre autres condamnés à mort pour mutilation volontaire ; rien n'y fait. Mathilde refuse de lâcher le fil. Elle s'y cramponne avec la foi du charbonnier et se lance dans une véritable contre-enquête.
De faux espoirs en incertitudes, elle va démêler peu à peu la vérité sur le sort de Manech et de ses quatre camarades.

Critique

Amélie devient Mathidle

Une affiche avec Jeunet mettant en scène Audrey Tautou fait forcement penser au succès d'Amélie Poulain. Ce précédent film était magique, poétique et même un peu naïf. On ne peut pas nier qu'il reste un excellent long métrage qui a rencontré son public. Un long dimanche de fiançailles est de son côté un film beaucoup plus sombre, beaucoup plus triste et beaucoup plus noir qu'Amélie Poulain. Dans les deux cas, il s'agit de succès commerciaux.

 

MMM : Mathilde aime Manech

Bizarrement, Audrey Tautou n'est pas réellement le personnage principal du film, mais plutôt le catalyseur d'une multitude de personnages annexes qui viennent graviter autour d'elle : son tuteur (André Dussollier), le postier (un hommage à Tatie par Jean Paul Rouve), ses parents adoptifs (Dominique Pinon et Chantal Neuwirth), son détective privé (Ticky Holgado dans son dernier rôle).

Comme il y a beaucoup de personnages, il y a beaucoup d'acteurs. Ils sont souvent connus pour avoir participé aux films précédents de Jeunet. Ici, la direction d'acteur est sans faute : tout le monde joue juste.

 

MMM : Manech aime Mathilde

Parallèlement à L'aventure de Mathilde, de nombreux témoignages permettent de reconstituer la disparition de Manech. Ces évocations permettent à Jeunet de mettre en scène la Première Guerre mondiale, la guerre de tranchées. Manech, jeune conscrit, est un personnage qui n'intervient dans le film que par l'évocation des autres ou dans les souvenirs de Mathilde. On l'entend très peu et on ne le connaît pas vraiment à la fin du film alors qu'il en constitue l'intrigue principale.

Avec Manech, Jeunet veut dénoncer la guerre, les dérives de la hiérarchie et l'absurdité des conflits. Pour cela, il ne fait pas dans la dentelle et tout y passe : folie, exécution, meurtres, scènes de combats où des dizaines de soldats tombent à la fois sous les tirs des mitrailleuses, ... De même, la piste sonore d'Amélie donnait de l'importance aux petites choses, celle d'un long dimanche sait rester très sage... sauf lors des scènes de guerres qui transforment votre salon en zone de bombardement.

Le souci, c'est que Jeunet veut faire passer un message et nous assomme avec, encore et encore. Je ne sais pas si les évènements politiques au Moyen-Orient y sont pour quelque chose, mais durant les deux heures, les politiques et les militaires sont impitoyablement dénoncés (le personnage de Jean-Claude Dreyfus en militaire crapuleux en est le parfait exemple).

 

Scénario et réalisation

La construction de l'histoire est ici complexe, mais reste facile à suivre. Jeunet use et parfois abuse des voix off (qui commentent l'image) pour accélérer le récit, enlever tout doute et offrir une histoire plus dense. Ce procédé peut en énerver certains de par le principe, mais reste parfaitement maîtrisé dans sa forme (ce qui est difficile).

Au niveau de la réalisation, c'est un presque sans-faute (sauf sur les couleurs, on en parle ensuite). Le montage est recherché et dynamique avec des transitions de toute beauté (surtout autour des transports : train, voiture). La photographie est magnifique avec le Paris du début du siècle reconstitué. La musique signée Angelo Badalamenti (qui a déjà signé La cité des enfants perdus) manque d'un zeste d'originalité, mais donne bien le ton du film.

Au niveau des trucages, c'est la société Duboi qui s'y atèle à nouveau. La collaboration de longue date avec Jeunet continue sur cette production franco-américaine (Warner détenait les droits du roman de Sébastien Japrisot). Les scènes truquées sont nombreuses, mais tellement bien intégrées qu'elles ne sont pas facilement détectables. Bien entendu on sait bien qu'un dirigeable à hydrogène ou une gare du début du siècle sont difficilement réalisables de nos jours, mais c'est sans défaut. Le film n'est pas pour autant une démonstration du savoir-faire français. Les trucages sont bien au service du scénario et non l'inverse.

Pour en revenir à la colorimétrie, Jeunet nous a collé un filtre jaunâtre absolument immonde sur toutes les scènes de la recherche de Manech. D'accord, c'est la signature de l'auteur. D'accord, ils l'ont fait avec Carrot sur plusieurs films. D'accord, Amélie Poulain n'y avait pas échappé. Mais là, c'est de l'abus ! Le film en devient presque monochromatique au point de déranger le spectateur. Aux deux tiers du film, lors de l'exécution par décapitation de Tina Lombardi (Marion Cotillard), une meurtrière, la séquence passe tout d'un coup en un véritable noir et blanc tel un document d'époque, choquant.

 

Verdict

Malgré cela, Un long dimanche de fiançailles reste un excellent film. Jeunet prouve à nouveau qu'il sait maîtriser des projets complexes, mettre en scène une histoire dense et réussir à la fois la direction d'acteurs (et quels acteurs !) et l'intégration de trucages au service de l'histoire.
Sans atteindre la réussite « innocente » d'Amélie Poulain, Un long dimanche de fiançailles est un film plus grave, tout aussi abouti.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
En dehors du point de vue artistique que l'on peut discuter, on ne peut rien reprocher à l'encodage du film. La compression est sans défaut et les petits détails sont bien présents. Au niveau du master, on ne remarque pas la moindre trace suspecte ce qui fait penser à un master numérique. La note image ne peut donc être que de 5/5.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
VF Sourds
2.0


La piste DTS offre un son de grande qualité aussi bien en terme de dynamique que de bande passante. La bande-son orchestrale est très bien retranscrite et les bombardements mettront à rudes épreuves vos enceintes et vos voisins.
Sans surprise, la piste Dolby fait ce qu'elle peut pour tenir la route face à sa rivale. C'est donc un poil moins dynamique, l'arrière est beaucoup moins précis, mais l'ensemble reste d'un excellent niveau technique.
L'activation du décodage EX/ES sur les pistes 5.1 est tout à fait envisageable.

Une piste audiovision est ici proposée pour les personnes malvoyante

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
120 min
Boitier
Amaray


Les menus sont animés et sonorisés. Le menu du film est optimisé pour les personnes malvoyantes leur permettant de lancer le long métrage en mode audiovision simplement.

L'audiovision est également disponible sur les bonus!

Niveau bonus, sur le premier disque, on retrouve la bande-annonce française et le commentaire audio de Jeunet.
Le commentaire est ici bien plus intéressant et instructif que celui d'Amélie. Jeunet revient longuement sur les choix des acteurs, les attributions de rôles parfois dictées par les assureurs (Ticky Holgado). Bien entendu l'ensemble des équipes ayant participé à cette aventure sont mises en avant dans ce monologue de deux heures.

La version collector propose un second DVD rempli de bonus.

Une année au front : Les coulisses du tournage (80 minutes)
Voici un making-of d'un nouveau genre : BRUT. Sans aucun commentaire, ce document permet aux amateurs de participer et de voir le tournage du film. Une réalisation spécialement conçue pour le DVD. On peut voir le tournage d'une scène, son rendu dans le film, les séquences  de postsynchronisation, les effets spéciaux : conception et mise en oeuvre. Le manque de commentaire ne se fait pas du tout sentir car de nombreux inserts situent les scènes (lieu, date, objet de la séquence).

Avant que tout explose : Making of de la scène du dirigeable qui explose (12 minutes) dans le hangar. On peut suivre la préparation, le tournage puis les rushs de cette scène impressionnante.

Tableaux parisiens : La reconstitution du Paris de 1920 (13 minutes), les décors, les costumes, etc. Beaucoup de commentaires et d'interviews dans ce document. On y voit également énormement d'effets spéciaux qui permettent de montrer un Paris qui n'existe plus.

Les scènes coupées avec ou sans le commentaire de Jeunet : 10 minutes de scènes coupées. Jeunet ne tourne que l'indispensable, ces scènes ont été écartées au dernier moment. Les explications sont claires et motivées.

Bandes annonces américaines : Teaser et définitive.

Hormi le fait qu'aucun bonus n'a de but promotionnel, nous remarquons qu'ils sont tous trés intéressants et accessibles aussi bien au novice qu'au cinéphile averti. La note de 5/5 est motivée par la quantité et surtout la qualité des suppléments qui font ici références.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage