Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
85 min
Nb Dvd
1
L'histoire :
En Inde, à Gospeira, un village de prostituées, Rajani a promis à Natabar, un de ses anciens et riches clients, de lui donner sa fille, Lati. C’est une chance inespérée ; l'espoir d'une vie meilleure. Mais la jeune fille est prête à tout pour échapper à ce destin. Élève brillante, elle rêve de poursuivre ses études. Pendant ce temps, un chauffeur de taxi vient en aide à un couple de personnes âgées, une femme trahie par son mari décide de se prostituer et un chat égaré cherche son chemin...
Critique subjective :
Chroniques Indiennes est un film qui arrive au bon moment en édition DVD afin de tordre le coup aux idées reçues qui veulent laisser penser que le cinéma indien se résume à celui de Bollywood. En effet, Chroniques Indiennes ne comporte aucune de ces flamboyantes chorégraphies. Le film appartient totalement à la poésie Indienne essentielle loin du faste des grosses productions Bollywoodiennes qui lorgnent désormais entre autre et à la faveur d’un exotisme renversé vers les paysages exotiques suisse.
Avec Chroniques Indiennes, le réalisateur Buddhadeb Dasgupta signe son 25 ème film. Buddhadeb Dasgupta est un personnage assez passionnant qui est autant cinéaste que poète ou musicien. Le cinéaste a été découvert en France grâce à Uttara (2000), son 24ème film qui a reçu de nombreux prix puis par sa présence au 7ème festival de Deauville en 2005. Parmi ses films on peut citer A l'abri de leurs ailes (1993), Chased by dreams (2005) mais aussi des documentaires aux titres évocateurs, The Continent of Love (1968), India on the Move (1985) ou Contemporary Indian Sculpture (1987).
Pour Chroniques Indiennes le réalisateur a choisi de tourner avec quelques acteurs déjà connus tels que Rituparna Sengupta (Dahan(1997) ou Alo(2003)), Tapas Pal (Uttara (2000), Devdas(2002), Assassin(2004)) et Ram Gopal Bajaj (Fire (1996)) pour les plus confirmés et plusieurs acteurs amateurs dont la jeune actrice Samata Das qui incarne Lati.
De ce casting émerge la jeune Samata Das mais également Rituparna Sengupta dont la carrière a débuté avec le film Shet Patharer Thala (1992) et qui a la côte ces temps-ci en Inde puisqu’elle a reçu plusieurs prix prestigieux depuis 1995 tel que le Silver Lotus Award de la meilleure actrice en 1998 pour Dahan(1997).
Chroniques indiennes est porteur d’une poésie de l’errance qui se traduit à l’image par des plans larges où les personnages ne semblent être qu’un élément du paysage. Tous les personnages semblent rechercher leur route. Certains ont un horizon réduit ou bouché comme les prostituées et d’autres sont aspirés vers un avenir plus intéressant. C’est le cas de la jeune Lati pour laquelle son professeur est celui par qui arrive la promesse d’une vie meilleure et grâce auquel elle va trouver sa vitesse de libération. Il est d’ailleurs celui qui attrape comme par hasard en pleine zone désertique la page d’un journal jetée par la fenêtre du 4*4 du chauffeur de Natabar et qui annonce le premier voyage sur la lune. Cette scène comme celle où Natabar, le protecteur de Lati regarde des termites s’agitées sur le tronc d’un arbre sont des constructions poétiques qui dépassent la métaphore.
Ainsi le film décrit une géographie presque mentale qui place le village des prostituées au centre d’une zone désertique dont il semble difficile de sortir car ceux qui y sont n’ont pas vraiment le choix d’espérer mieux. Les êtres s’oublient au risque de finir comme le couple des deux vieillards qui retrouvent un peu de gaieté grâce au chauffeur de Natabar. Natabar est un personnage qui est à la recherche de quelqu’un à qui parler et qui pourrait être un portrait du réalisateur lui-même. Il est passionné de cinéma et possède une salle de projection où il s’endort en regardant des séquences érotiques en boucle et finira par tourner ses propres images. Lati qui est une élève très douée nous montre d’ailleurs l’opposition qu’il y a entre l’univers confiné, rural et pauvre de cette Inde que l’on voit peu dans le cinéma Bollywoodien et le vaste monde à découvrir qu’elle parcours de ses doigts sur son petit globe terrestre. Le globe renvoie aussi à la lune vers laquelle s’envole l’humanité et que contemple Lati au travers des grilles de la fenêtre de sa chambre. Un petit pas pour l’homme qui est aussi un grand pas pour Lati.
Tous les personnages tracent des vecteurs tout aussi mystérieux que ceux des termites et la tentative du jeune ami de Lati de désorienter le chat qu’il transporte dans un sac en faisant des détours semble complètement vaine. On a la sensation qu’il n’est possible d’échapper à la zone dans la quelle se situe le village qu’en empruntant des moyens de transports modernes comme le 4×4 du chauffeur de Natabar, le train grâce auquel le professeur peut aller dans les grandes villes et la fusée comme véhicule ultime. Le professeur est aussi le seul à posséder un vélo qui lui permet une relative autonomie de déplacement dans ce territoire. Les solitudes se croisent et souvent se rencontrent dans cet univers finit. Hors de cette dimension une autre histoire appelle ceux qui regardent en direction de la lune.
Verdict :
Chroniques Indiennes est un film qui arrive au bon moment en édition DVD afin de tordre le coup aux idées reçues qui veulent laisser penser que le cinéma indien se résume à celui de Bollywood. En effet, avec Chroniques Indiennes, Buddhadeb Dasgupta propose une vision alternative et poétique de son pays.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Le master est plutôt propre mais présente quelques taches blanches. On a une image très contrastée avec une lumière assez forte pour les scènes en extérieur qui se déroule en zone désertique tandis que les scènes d’intérieur sont plus sombres. Les couleurs sont assez belles ce qui permet d’apprécier la photo très particulière de ce film mais elles ont tendance à être désaturées et un peu ternes à cause d’une colorimétrie qui tire vers le bleu et le gris. On passe d’ambiance colorimétriques presque surexposées à des scènes sombres tout en recevant par touches plus ou moins fortes des impressions colorées de l’Inde. On apprécie les couleurs flamboyantes des saris. La compression est honnête et on pourra ressentir un manque de définition sur certains détails (des arrières-plans) ou dans la profondeur de l’image. Mais globalement l’image est assez agréable.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Hindi
5.1
Cette édition est proposée avec une piste audio Dolby Digital 5.1 en VO sous-titrée. Comme on peut s’en douté ce film poétique ne sollicite pas les surround de la piste audio à tout va et on les entend principalement lors de passage où il y a peu de dialogues et où on peut entendre les bruits de l’environnement (ceux de la nature, les cris d’oiseaux).
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray
Bonus :
- Bandes-annonces CTV
- Lien Internet
Menus
Les menus sont assez simples mais jolis et colorés.
Bonus

Livret

Bande annonce

Biographies

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Documentaire

Interviews
Com. audio

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