Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
150 min
Nb Dvd
3
L'histoire
1945. Depuis longtemps déjà, l'Allemagne nazie a perdu la guerre. Terré dans son bunker au centre de Berlin Adolf Hitler refuse encore et toujours toute idée de rédition et tente de repousser l'inéluctable au mépris de la vie de ses concitoyens. La chute est pourtant inévitable, et dans la sienne et celle de son régime il emportera plusieurs de ses proches et beaucoup d'innocents.
Critique subjective
Olivier Hirschbiegel réalise avec La chute un deuxième film choc quatre ans après l'efficace L'expérience, film ouvertement provoque où planait déjà largement l'ombre de l'Allemagne nazie. Il est le premier allemand à oser s'attaquer aux démons de son propre pays avec autant de sincérité et de volonté de réalisme.
La chute nous propose de suivre les derniers jours d'Adolf Hitler et du troisième Reich. La fin d'un empire, la fin du règne d'un tyran encore considéré par certains comme un bienfaiteur, la fin de la guerre. Le bunker, véritable cercueil de béton, y est présenté comme une véritable microsociété qui se désagrège et se vide de ses occupants au fur et à mesure de l'aboutissement du conflit. Les morts se succèdent, le suicide est souvent la solution adoptée par les fidèles, les résignés ou ceux qui ne conçoivent pas d'affronter les conséquences de leur actes. Filmé telle la tragédie d'un régime moribond qui s'autodétruit, La chute est, avant d'être le portrait d'Adolf Hitler, celui de l'Allemagne qui, à l'aube de la capitulation, doit faire face à ses responsabilités et assumer les conséquences de ses actes.
La majeur partie du film est vue au travers des yeux de Traudl Junge, jeune secrétaire d'un Hitler déchiré entre résignation et réalisme qui sait déjà que la guerre est perdue. Avec cette jeune et naïve femme, c'est le regard de l'Allemagne tout entière qui est apposé. Abusée par le charisme et la verve de Hitler, elle le servira, sans réfléchir par elle-même, jusque dans les derniers instants. C'est dans ses dernières relations avec le dictateur qu'elle commencera à prendre conscience que son choix n'était finalement peut-être pas le bon. Une réflexion tardive qui ne change plus rien.
La chute n'est en rien un film de plus sur Hitler. Le fait qu'il soit réalisé par un allemand, et en langue allemande, en fait déjà un projet intéressant en soit. L'autre partit pris de Hirschbiegel fut de ne pas placer Hitler en objet central de son film. Le sujet du film est la chute du régime et ses conséquences avant toutes choses. Bien sur, de par ce fait, Adolf Hitler prend une grande importance. Au lieu de faire comme les cinéastes attaquant ce sujet le font habituellement, Hirschbiegel ne cherche pas à caricaturer le "Fürer" mais à le dépeindre tel qu'il était vraiment. Bref, ici pas de vociférations et colères d'un bout à l'autre, pas de surjeu excessif, pas de cabotinage outrancier ni de sadisme gratuit. Car, et même si c'est forcément dur à avaler pour les survivants de la seconde guerre et les victimes directes de la folie de cet homme, il n'était ni un démon, ni le diable, ni une créature diabolique venant d'un autre monde mais bel et bien un être humain. Hirschbiegel préfère s'intéresser, à raison, à l'aspect humain de cet homme, bourré comme il se doit de contradictions. Pour cette dernière il s'appuie sur bon nombre de témoignages de personnes l'ayant réellement connu durant plusieurs années, et on peut penser que le portrait est sûrement proche de ce que fut la réalité. Bruno Ganz personnifie le personnage comme peu avant lui, tantôt véritable tyran, tantôt figure paternaliste et protectrice pour ses proches collaborateurs. Bénéficiant en outre d'une ressemblance physique pour le moins troublante, la performance de Ganz est anthologique.
Outre le fait de représenter Hitler tel un être humain, le film fit scandale pour ses partis pris audacieux et risqués. La fin du métrage fut tout particulièrement montrée du doigt. On y voit, une demi-heure durant, les différents proches du "Fürer" se donner la mort et désespérer sur leur sort en pleurant sur la fin de leur "rêve". Le pathos donné à ces scènes a mis le doute sur les intentions du réalisateur. Soulignait-il avec une certaine tristesse cette fin de régime ? La réponse est bien sur négative. Par ces scènes il ne fait que renforcer la folie d'une situation ou les adhérents aux théories d'Hitler le suivent jusque dans la mort, pitoyablement. La chute est l'évocation de cette Allemagne coupable, condamnée à vivre avec un fardeau. Et même si le film se termine par la défaite de l'Allemagne nazie et sur une note d'espoir en la personne d'un enfant (l'avenir de l'Allemagne) sauvé par Traudl Junge, le constat est résolument pessimiste. Quelque chose est cassé, quelque chose qui ne sera jamais réparé. Une vision juste et partiale.
En conclusion
La chute est un film à prendre avec des pincettes en béton armé. Les partis pris peuvent surprendre, et l'excès de pathos en fin de métrage être mal interprété. Le film est pourtant exceptionnel, et offre un regard inédit sur cette période sombre de l'histoire. Il dépeint les adhérents les plus fidèles du national-socialisme comme de simples être humains qui ont fait un choix terrible dont les conséquences sont irréparables. La fin d'un régime, la fin d'une dictature, mais des traces à jamais indélébiles.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Un film aux couleurs froides parfaitement restitué sur la galette malgré une durée de presque deux heures trente. Compression et définition au top.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Allemand
5.1
Beaucoup de scènes d'intérieur pour un film se déroulant en grande partie dans le dernier Bunker habité par Hitler. Cela dit, dès qu'on en sort, les effets sont efficaces, scènes de combats, explosions sont superbement rendus. La musique est aussi particulièrement soignées et amplement diffusées sur les cinq canaux. Malgré un bon doublage français, la version allemande est à voir, au moins une fois car infiniment meilleure.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
300 min
Boitier
Coffret
Les suppléments sont ici principalement axés sur le contexte historique. En bref, pas de making-of conventionnel et encore moins de scènes coupées, bêtisier et autres clip. Le sujet ne s'y prête vraiment pas et on ne s'en plaindra de toutes façon en aucune façons tant tous les suppléments s'avèrent passionnants.
DVD1
* Featurette : court reportage promotionnel destiné semble-t-il aux chaînes de télévision. Intéressant malgré tout mais réservé aux acheteurs de l'édition simple car les images sont ici reprise du reportage du DVD 2.
DVD 2
* Making-of : Un making-of d'une heure qui en a surtout le nom tant il s'éloigne du concept habituel. Davantage centré sur l'aspect historique du film et la responsabilité portée par le réalisateur et ses acteurs il n'en est pas moins passionnant d'un bout à l'autre.
* Le bunker d'Hitler : Une analyse historique qui, à grands renforts de témoignages et de recherche tente d'éclairer cette période qui comporte bien des mystères et lève le voile, en fin de documentaire, sur les vestiges retrouvés sur les lieux de la mort présumée d'Hitler.
DVD 3
Si le second DVD possède des bonus passionnants, ce n'est rien en comparaison de deux du troisième DVD, tout bonnement indispensables et historiques.
* Dans l'angle mort : long interview de Traudl Junge, la secrétaire d'Hitler dont le récit à servit en partie d'inspiration au film. C'est bien simple, l'interview est tout bonnement captivant. On entre ici dans la sphère intime du dictateur et est dépeint dans ses attitudes au jour le jour. Traudl Junge, avec une grande sincérité, parle de son arrivée à ses côtés, de sa fidélité sans faille, de ses regrets d'aujourd'hui... Accablée par les remords, Traudl Junge se livre entièrement et sans chercher à se dédouaner. Elle assume avec douleur son fardeau, donnant un double éclairage au documentaire. Passionnant.
* La fin de Hitler : Encore un interview, c'est ici l'ancien chef d'état major qui livre sa vision de la fin du troisième Reich. Encore une fois l'entretien est riche et passionnant et montre Hitler sous un éclairage encore différent. Moins scotchant que le témoignage de Traudl Junge, il n'est reste pas moins absolument passionnant.
* Interview de Roschlus Misch : Dans le film, il n'est qu'un personnage assez fantomatique disposant d'une petite poignée de répliques. Pourtant, il était dans le bunker jusqu'à la fin, étant l'un des tout derniers à s'enfuir après le suicide du couple Himmler. Témoin privilégié de ses derniers moments, il apporte donc un complément intéressant. On assiste également à un retour sur les lieux même du bunker, aujourd'hui devenu le parc d'un HLM !
En bref, si vous êtes un tant soit peu intéressé par l'histoire l'édition 3 DVD se révèle indispensable.
Bonus

Livret

Bande annonce

Biographies

Making of

Documentaire

Interviews
Com. audio

Scènes sup

Fin alternative

Galerie de photos

Story board

Multi-angle

Liens internet

Interface Rom

Jeux intéractifs

Filmographies

Clips vidéo

Bêtisier

Bonus Cachés

Court Metrage