Synopsis :
Mathilde Stangerson et Robert Darzac fraîchement mariés se rendent en villégiature chez leurs amis Edit et Arthur Rance au Château d’Hercule. Ballmeyer réapparaît sur leur chemin et terrorise encore la belle Mathilde. Rouletabille toujours aidé de son fidèle Sainclair va mener l’enquête pour découvrir comment Ballmeyer arrive à s’introduire au château fort…
Critique subjective :
Après s’être livré à une magnifique adaptation de l’œuvre de Gaston Leroux avec " Le mystère de la chambre jaune ", Bruno Podalydès réitère l’exploit une seconde fois en nous proposant la suite logique et très attendue : " Le parfum de la dame en noir ". Le film reste proche de l’œuvre originelle de Gaston Leroux. L’atmosphère de ce deuxième volet reste sur la lignée du premier avec
un humour raffiné, subtile et décalé tout en jouant la carte de l’auto dérision.
L'ambiance mystèrieuse du film est décuplée par des jeux d'ombres et de lumières inventifs. Les scènes nocturnes sont remarquablement bien rendues et sublimées par des couleurs froides à souhait et un éclairage de pleine lune exeptionnel . Un beau travail ! L’intrigue policière et énigmatique du film est au rendez vous et nous tiens en haleine jusqu’à la scène finale, cependant l’effet de surprise s ‘est estompé. L'enquête est plus alambiquée et moins crédible que dans le premier opus laissant ainsi une plus grande place aux relations entre les différents personnages (notamment la relation de Mère – fils entre Mathilde et Roultabille).
La réalisation et la mise en scène sont tout bonnement excellentes et le style novateur de
la chambre jaune est conservé. Les personnages sont tous plus mystérieux et introvertis les uns que les autres, ceci laissant planer le doute quand à la véritable fausse identité de notre prestidigitateur criminel. Ces personnages atypiques sont remarquablement interprétés par une quirielle d’acteurs très inspirés par une œuvre majeure.
Le film est présenté un peu comme un cluedo grandeur nature ou tout personnage est potentiellement un Ballmeyer alias Fréderic Larsan. Ce dernier s’est infiltré dans le château prêt à bondir dans la chambre de Mathilde Stangerson à la moindre occasion, réalisant de nouveau une performance exceptionnelle digne d’un Fantomas en grande forme! ! !
La capture de Ballmeyer s'annonce d'ores et déja difficile, d'autant plus que Rouletabille est partagé entre sa volonté de protèger sa mère et son admiration pour son père (Ballmeyer). Le jeune reporter, affublé de son valeureux collègue Sainclair, doit jouer habilement de ses talents d’enquêteur perspicace et pragmatique afin de tenir éloignés ses deux parents s'il veut les préserver. Il ira même jusqu’à utiliser des astuces enfantines afin d’espionner " discrètement " les occupants du château par une belle nuit d’été accroupit au fond d’un puits sans eau, un périscope à la main... Ces trouvailles ludiques ainsi que les inventions grotesques du vieux Bob apportent une touche d’originalité et d’espièglerie au récit qui ravive notre esprit d’enfant.
Les similitudes avec Tintin:
Rouletabille, reporter de son état, nous rappelle quelque peu le héros de bande dessinée d’un certain Hergé ; j’ai nommé Tintin ! Tous deux sont confrontés à des énigmes inexplicables et côtoient chacun un professeur tout aussi loufoque que ses inventions sont farfelues !
L’énergie solaire déjà utilisée dans
la chambre jaune alimente cette fois un improbable sous marin de poche à la fiabilité douteuse qui n’est pas sans rappeler les créations de l’hurluberlu professeur Tournesol comme notamment son sous marin panoramique en forme de requin.
Plus flagrant encore , le fameux tableau de marin qui se prend un coup de boulet de canon en pleine tête est la réplique exacte, jusque dans les moindres détails, du portrait de l’ancêtre du capitaine Hadoque présent dans " Le secrêt de la licorne " et " Le trésort de Rackham Le Rouge ". Seul le visage de Chevalier de Hadoque à été remplacé par celui de Bruno Podalydès. Ces similitudes, loin d'être anodines, confortent l'idée que Podalydès est un fervent adorateur de l'univers de Hergé.
Conclusion :
Ce divertissement singulier contient tous les ingrédients nécessaires pour combler l’ensemble de la famille des plus jeunes aux plus sages. A la fois fantaisiste, romanesque, mystérieux et bon enfant,
Le parfum de la Dame en Noir est au final un récit passionnant poursuivant sans faille celui du
mystère de la chambre jaune. A noter la double performance de Bruno Podalydès en tant que réalisateur et acteur ! A recommander de toute urgence.