The Triad Zone

Titre Original
Kong woo giu gap ou Jiang Hu The triad Zone
Pays
Hong Kong (2000)
Date de sortie
mercredi 23 novembre 2005
Durée
103 Min
Réalisateur
Producteurs
Charles Heung, Chan Hing-Ka et Amy Chin
Scénaristes
Amy Chin, Chan Hing-ka
Compositeur
Tommy Wai
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires

Meilleur scénario et meilleur second rôle pour Roy Cheung
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Chinois
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
103 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Chef de triade vieillissant, Jim Yam a passé toute son existence à affirmer son emprise sur le quartier de Jiang Hu. Mais sa vie bascule lorsqu’il apprend qu’un contrat a été placé sur sa tête. Devenu la cible d’un tueur mystérieux, Jim Yam n’a que quelques heures pour déjouer le complot et découvrir qui veut sa mort. Dès lors il ça se méfier de tout et de tous.

Critique artistique :

L’univers des triades hongkongaises a inspiré un grand nombre de films depuis les années 80 (voir As tear Go by (1988) de Wong kar-wai qui inscrit son histoire dans les triades de Kowloon) et en particulier depuis la série des Young and Dangerous commencée en 1996 à l’initiative de Andrew Lau, le même qui signera quelques temps après Les Infernal Affairs (2000-2003), aujourd’hui adapté par le cinéma hollywoodien avec le remake intitulé Les infiltrés et signé Martin Scorsese. Quelques temps avant le départ du train infernal de la série Young and Dangerous, il faut noter qu’une partie du noyau dur du film Mean Street Story (1995) composé de Andrew Lau (crédité sous le nom de Wai Keung Lau) à la réalisation, Ekin Cheng en premier rôle et Wong Jing à la production et au script était déjà lancé sur la piste des triades et avait pu lancer sur les rails l’univers des Young and Dangerous. Grâce à cette  franchise de 7 films et à une domination du box-office d’une demie douzaine d’années, le film de triade devient un genre à part entière que Dante Lam décidera de prendre à contre-pied en réalisant Jiang Hu The triad Zone en 2000. D’un point de vue historique on pourrait considérer que les films consacrés à des organisations mafieuses existaient et prennent leurs sources en particulier dans les films de Wu Xia Pian comme certains de ceux produit par la Shaw Brothers tel que Vengeance (1970)  de Chang Cheh. A propos de l’économie du film de triade, le réalisateur a conscience que pour conserver le marché chinois qui représente 50% du marché Hongkongais, les films de Jiang Hiu ne doivent pas être trop nombreux car les investisseurs, à 70 % chinois sont confus ce qui rend difficile la production pour ce marché.

Avant de signer Jiang Hu The Triad Zone (le film devait s’intituler Jiang Hu mais le titre était déjà attribué) Dante Lam a réalisé différents films d’actions musclés dont Beasts Cops (1998) coréalisé avec Gordon Chan ou G4 : Option Zero (1997).  Pour The Triad Zone dont le réalisateur dit lui-même qu’il laisse parfois à désirer car ce film n’est pas un chef-d’œuvre, Date Lam profite de la présence de personnalités du cinéma hongkongais et du genre dans une distribution d’où émergent Tony Leung Ka-fai (Gunmen (1989), Le syndicat du crime 3, L’amant, Victim (1999) ), Anthony Wong Chau-sang (The Mission (2001), Time and Tide (2001)), Roy Cheung (High Voltage (1995), The mission (2001), Infernal Affairs 2 (2003)) ou Sandra Ng (Men suddenly in black (2003)). Le personnage campé par Anthony Wong Chau-sang ordinairement cantonné aux personnages de flics ou de voyou est celui avec qui le film bascule définitivement dans un à côté du genre, dynamité par son apparition en Dieu Guan (Guan Di est particulièrement populaire à Hong-Kong comme dieu de la guerre, des hommes d’affaires et des policiers) paré d’un costume d’opérette, le visage peinturluré en rouge. Tony Leung Ka-Fai a joué dans un grand nombre de films de triade, des comédies (La rose noire (1992) ou Flying Dagger (1993)), flirtant autant avec la comédie que le Wu Xia Pian (Les cendres du temps (1989)).

Cependant après s’être plaint de ne jouer que des rôles de mafieux Tony Leung Ka-Fai a été mis en quarantaine par le cinéma hongkongais pendant une dizaine d’années comme l’explique Jean-Pierre Dionnet dans la présentation. On le voit ici dans un rôle déjanté aux côtés de Sandra Ng avec laquelle il donne vie à un chef de Triade haut en couleurs qui serait inspiré d’un artiste des années 70 qui aimait se donner en spectacle. Bien que le nom de cet artiste ait été censuré par Dante Lam dans les bonus, on veut bien croire que cette inspiration vient d’un personnage un tantinet cabotin et exhibitionniste. Jim Yam est une sorte de grande gueule, plutôt classieux, ne consacrant pas plus de 10 % de son temps à sa femme et sa maîtresse. Son épouse est une ex-punk qu’il a rencontré alors qu’il n’était qu’un gagne-petit et est une sorte de petit dragon. The Triad Zone s’avère un peu brouillon mais le mélange des genres et une certaine inventivité en font un film assez réjouissant où se succèdent des scènes survoltées et parfois hallucinantes mais souvent comiques comme celles où Jim Yam et plusieurs de ses hommes se protègent d’un snipper sous une voiture. On trouve aussi des détails assez cocasses comme quand on apprend quel le gilet pare-balles de Jim Yam est signé Versace ou quand son garde du corps, grande armoire à glace avoue éprouver certains sentiments pour son chef.

Comme dans Killer(2000) (et d’une certaine manière le film coréen, Ma femme est un gangster (2001)), on découvre la vie intime et sociale des Triades à travers un groupe restreint en même temps que les contraintes spécifiques de leur mode de vie. Killer et The triad Zone partagent d’ailleurs une scène de viol de l’épouse d’un des membres du groupe par un autre clan mais que Jiang Hu the Triad Zone (2000) traite plutôt sur le ton de la comédie. Dans Killer cette scène du viol de la femme de Mante et la revanche des frères d’armes de Mante aurait pu devenir encore plus sordide que celle où les deux héros de As tears go by (1988) de Wong Kar-wai se font passer à tabac et il faut le dire pratiquement violer (bien que l’on en voit moins la scène est déjà assez rude). Les scénaristes ont sans doute voulu rester dans les limites de l’acceptable afin que le film ne soit pas plus violent que son sujet ne le laisse penser ; un pas que Johnnie To (Breaking news, Running on karma) n’hésite pas à franchir avec son diptyque sur les triades, Election (2005), Election 2 (2006) dans lesquels le réalisateur décrit le mode d'organisation qu'il suggère proche de celle des société de singes comme à la fin du premier volet Election. On plonge au cœur de la vie de la triade, plus avant dans les nouveaux territoires du cinéma hongkongais.

Verdict :

The Triad Zone est un énième film sur les triades mais qui prend le genre à contre-pied en livrant une comédie où se succèdent fusillades, bagarres et disputes conjugales. Le réalisateur Dante Lam utilise un ton ironique et humoristique pour dépeindre un monde sauvage et violent dont les représentants apparaissent plus sympathiques et touchants, devenant parfois pathétiques. Un film où Tony Leung Ka-Fai explose à l’écran dont il occupe l’espace de son charisme et sa gouaille.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1

Le master est correct et propre et la colorimétrie assez maîtrisée. On pourra trouver parfois que les couleurs sont un peu fades sur certaines scènes. L’image est assez belle, nette et la définition très correcte. La compression est très bonne ce qui est très bien en particulier pour les scènes de nuit et les nombreux arrêts et ralentis de l’image lors des scènes d’actions. Finalement le seul point un peu négatif (un tout petit peu) est la colorimétrie qui aurait pu être un peu plus saturée car par moment le côté polar assombrit les couleurs dans un film où elles contribuent à maintenir un esprit comique et décalé. On a un visuel très esthétique avec de nombreux gros plans et ralentis sur les volutes de fumées, les gouttes de pluie ou les gerbes d’eau quand ils s’envoient leurs verres à la figure. Lors de la scène sous la pluie on a de beaux ralentis en gros plan sur la main frappant le sol avec des gouttes d’eau qui giclent.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Chinois
5.1
Chinois
2.0

Cette édition DVD est proposée avec une piste audio Dolby Digital 5.1 en version originale Chinois (384 Kbps) et Dolby Digital 2.0 (192 Kbps). La présentation audio (192 Kbps) présentation de Jean-Pierre Dionnet est codée en Dolby Digital 2.0. La piste audio Dolby Digital 5.1 laisse entendre un peu de souffle qui semble peut-être du à une tentative de la rendre plus puissante. Le son est sourd ce qui restitue des sons qui semblent comme étouffés. La piste exploite les surround pour les bruits d’ambiance (la pluie à la 21ème mn par exemple) mais on a une forte prédominance au centre.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
38 min
Boitier
Amaray


Bonus :

- Présentation de Jean-pierre Dionnet (3mn 39) : il explique pourquoi le titre est aussi long pour différencier ce film-ci sur les triades dont le titre est déjà utilisé pour d’autres films. Il parle aussi de Tony Leung Ka-fai et de sa traversée du désert de 10 ans après qu’il se soit plaint de ne jouer que des rôles de yakusa. Pour Jean-Pierre Dionnet il s’agit du meilleur film de la troisième vague Asian star ce qui personnellement me semble exagérer et de la meilleure comédie récemment tournée avec Love Actually.

- Interview de Dante Lam (19mn 05) : Il relate un peu son parcours et ses collaborations avec Gordon Chan avec qui il a co-réalisé de nombreux films d’action. Le réalisateur confie aimer The Triad Zone bien qu’il trouve que le résultat laisse parfois à désirer !! L’histoire de The Triad Zone a été modifié de 50 % par rapport au scénario initial comme cela arrivait souvent semble t-il pour les films produits par le duo Dante Lam / Chan Hing-kar dont la coopération vieille de 10 ans a permis de modifier la manière de produire des films d’actions pour les films sur les Triades, un genre peu développé alors. Une partie des scènes n’étaient pas prévues en détail ce qui est permis quand la production entretien une forte complicité avec l’équipe de réalisation. Quand on apprend que le film a été tourné en 17 jours ça laisse songeur. On comprend également un peu mieux d’où vient l’inspiration de Tony Leung Ka-fai pour interpréter le rôle du chef de la bande avec autant de fantaisie. Dante Lam confit (et là le nom a été censuré :)) qu’ils lui ont demandé de s’inspirer d’un artiste des années 70 qui aimait se donner en spectacle. La psychologie du couple principal formé par Tony Leung Ka-fai et Sandra Ng est passé en revue et Dante Lam commente l’intrusion de Anthony Wong en dieu Guan.

- Interview de Anthony Wong (7mn 31) : Anthony Wong, Dieu des acteurs ? C’est par cette phrase que commence cet interview. Anthony Wong a commencé à la Shaw Brothers avec le film My name ain’t Suzie (alors qu’il était encore chez ATV) ce qui l’a surprit car il était en concurrence avec des top models masculins lors du casting. Il est fan des productions de la Shaw Brothers et Chen Huan-Tai était son frère de sang. L’acteur avoue ne pas s’être intéressé à l’intrigue du film et s’être concentré sur son rôle de Dieu Guan car une fois monté un film n’a plus du tout le même esprit selon lui. On a ainsi un point de vue d’acteur sur le cinéma au cours d’une interview entrecoupé d’extraits du film. Il avoue qu’il aurait aimé reprendre tous le rôles joués par Andy Lau !

- Making-of (6mn 30) : document peu intéressant pour ce qu’il apprend d’autant qu’il s’agit d’un étrange document oscillant entre un grand film-annonce et un montage de scènes choisies classées par petits chapitres où l’on distille quelques informations limitées sur certains des acteurs. Making-of insignifiant et dont le seul avantage réel est de permettre de mettre des noms sur des visages que l’on retrouve très souvent dans des tas de films sans forcément savoir de qui il s’agit.

- Galerie photo : peu intéressant comme souvent car il s’agit juste de photos extraites du film et en petite taille.

- Filmographies de Dante Lam, Anthony Wong et Tony Leung Ka-fai

- Film-annonce (1mn 57)

Menus
Les menus sont assez sympathiques puisque illustrés musicalement et bénéficiant de transitions animées plutôt originales. La navigation est parfois pénible notamment au moment de choisir les options de piste audio, sous-titrage puis de la présentation de J-P Dionnet ou pas.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Présentation de Jean-pierre Dionnet