Kitchen stories

Titre Original
Salmer fra kjokkenet
Genre
Pays
Norvège (2003)
Date de sortie
jeudi 15 décembre 2005
Durée
95 Min
Réalisateur
Scénaristes
Bent Hamer et Jörgen Bergmark
Compositeur
Hans Mathiesen
Format
Dvd 9
Critique Cinéma
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Norvégien
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
95 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Dans les années cinquante, durant le boom industriel de l'après-guerre, un groupe d'observateurs suédois du Home Research Institute (HRI) visite un village norvégien en vue d'étudier la routine des hommes célibataires dans leur cuisine. En aucun cas, les observateurs ne doivent parler à leurs hôtes. Cependant le protocole ne pourra empêcher que se créent des liens entre eux. Il en résulte une fable pleine d'humour sur l'amitié et l'éternel désir humain d'échapper aux classifications.
Critique artistique :

Avant de porter à l’écran Factotum (2005), oeuvre de Charles Bukovski, le réalisateur Bent Hamer a réalisé Kitchen Stories en 2003, film brillant par son étrangeté et son univers baignant dans l’absurdité la plus totale. Après Eggs (1994), et Un jour sans soleil (Water Easy Reach) (1998), Kitchen stories (Salmer fra kjokkenet) apparaît comme un essais visant à montrer le pouvoir de la socialisation et de quelle manière les interactions qu’elle suppose nous permettent de nous révéler à nous-mêmes et aux autres. Les deux personnages principaux mis en scène par Bent Hamer (pour lequel Factotum confirme un certain talent de metteur en scène) nous entraîne dans une improbable rencontre entre deux personnes que tout semble opposer (nationalité, milieu socioprofessionnel, marque de tabac ...). L’opposition est de nature socio-professionnelle mais met surtout en avant les rapports plus ou moins conflictuels entre la Suède et la Norvège. La Suède a prit l’ascendant sur la Norvège par le passé mais depuis la Norvège possède certains avantages comme ses réserves pétrolifères. L’ancienne dépendance et le complexe d’infériorité Norvégien sont aujourd’hui tout relatifs d’autant que les deux pays n’ont pas eus la même attitude lors de la seconde guerre mondiale.

La vision du cortège d’une vingtaine de voiture tractant une caravane verte délavée avançant lentement sur les routes neigeuses menant de la Suède à la Norvège représente parfaitement la dimension humoristique du dispositif à l’œuvre dans Kitchen Stories. Accroché au toit de chacune des caravanes une chaise étonnement disproportionnée (une chaise de bébé ou d’arbitrage de tennis ?) sert une fois installée dans les cuisines des hôtes de perchoir d’observation. L’étonnante chaise d’observation sur laquelle se perche Folke contribue largement avec le cortège de caravanes vertes à une sensation de comique lié à l’absurdité de la situation. L’absurdité de cet aréopage s’oppose à la vie terre-à-terre des villageois. Laquelle des deux parties est la plus intéressante à observer ? Question légitime dont on se doute de la réponse.

La distance imposée entre l’observateur Suédois Folke, (envoyé par le Home Research Institute) et son hôte Norvégien, Isak (le célibataire) par le protocole marketing nous rappelle autant le dispositif de l’observation scientifique que celui de la TV réalité. "Le film peut aussi être vu comme une critique à tendance positiviste avec des références aux reality show d'aujourd'hui" ajoutait le réalisateur à la sortie du film. Kitchen Stories s’appuie sur certaines expérimentations autour de l’étude du monde domestique qui nous font inévitablement penser à la fulgurante réussite du voisin Suédois, Ikea.  Il apparaît que l’histoire du film se base partiellement sur certains faits historiques. Dans les années 60 un train a circulé en Norvège avec à son bord deux prototypes de cuisines que plus de 200 000 norvégiens se sont empressés d'aller voir. De nombreux films on été réalisé sur ces cuisines dont certains évoquant à la fois la publicité et le documentaire, durent plus d’une heure.

En y réfléchissant, il vient très vite à l’esprit que Kitchen Stories (dans un autre genre) est très proche par ses fondements idéologiques d’un film critique et subversif comme Fight Club par exemple. En tant que spectateur on se range très vite du côté de ceux qui sont observés chez eux et tentent de résister à l’œil d’un observateur dont la neutralité supposée tranche avec une certaine indiscrétion puisqu’il guette à peu près tous les gestes accomplis dans la pièce principal de la maison. La dimension comique qui découle de la dénonciation de l’absurdité du dispositif d’étude marketing est grandement amplifiée à la fois par le choix d’installer l’histoire dans les années 50 et par la musique particulièrement légère et guillerette composée par Hans Mathiesen.

Verdict :

Pour nous qui sommes les observateurs privilégiés de ce jeu à huit clos où l’on joue à l’observateur observé, le projet du réalisateur qui souhaitait montrer, avec humour, ce qui se produit quand on s'introduit dans la sphère privée de l'individu procure un réel plaisir. Une édition DVD à découvrir au plus vite d’autant que Bent Hamer semble décider à produire une œuvre subtile.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Le master est propre et l’image très correcte. On ne note pas de défauts particuliers  (excepté lors des 3 premières minutes) et la colorimétrie tirant vers les verts est très bien restituée. De manière toute subjective on pourra trouver que la définition manque un peu de précision mais il se pourrait que cela vienne de la prise de vue et d’un transfert voulu peu impactant. L’accentuation des détails peut entraîner des effets de contours qu’il est préférable d’éviter. Le contraste est bon ce qui permet de poser un contraste intéressant entre le blanc des paysages neigeux et le reste du décor (les personnages en costume et leurs voitures étrange par exemple). On peut dire que l’on est face à un bon transfert sur DVD qui reste proche de la texture cinéma qui participe aussi du charme de ce film.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Norvégien
2.0

Cette édition DVD est livrée avec une piste audio Dolby Digital stéréo en VO norvégien avec sous–titrage français imposé. Bien que d’une puissance limitée, la piste audio offre un agréable rendu des sons du piano et de la basse dès le début du film. Dans la mesure où on se retrouve dans une ambiance un peu à la Fargo (paysage froid de Norvège dans la neige), et que l’on oscille entre dialogues et silences, la piste reste plutôt calme mais procure une bonne expérience sonore. Qui plus est, les sons d’ambiance peuvent être répartis sur les enceintes surround ce qui contribue à étoffer l’enveloppe sonore.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
6 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Bonus :

- Bandes-annonces
- « Tell me not to worry » (5 mn 38), un film norvégien de Karin Jacobsen et Maria Trovatten : l’éditeur one plus one propose un court-métrage sur toutes ses éditions DVD afin de militer dans le sens d’un éclectisme des productions cinématographiques. Ce court-métrage d’animation sympathique est proposé avec une excellente image au piquet appréciable. On constate toutefois quelques artefacts de compression (4mn 45) sous la forme d’auréoles de couleurs.
- Chapitrage.

Menus
L’interface du DVD est en tout point conforme et dans la lignée de celle du site officiel, de la carte qui était distribuée à l’époque de la sortie du film et on s’en réjouit puisque cela participe pleinement de l’univers du film.

Packaging
Boîtier simple et suppléments limités. On a cependant une impression jaquette et sérigraphie DVD très correcte.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage