New Rose Hotel

L’histoire

Avec l’aide de Sandii, une prostituée, Fox et son acolyte vont tenter d’interférer dans l’existence de Hiroshi Imuri, un biologiste de génie dont le poids financier est considérable.

Critique subjective

Comptant parmi les dernières réalisations d’Abel Ferrara (il a depuis tourné R Xmas et Mary), New rose hotel fut l’occasion pour le cinéaste de redresser la barre après un titre de sinistre mémoire (The blackout). S’il divisa la critique et le public, New rose hotel fut globalement bien reçu et obtint même un prix au festival de Venise. Après une incursion dans une SF plutôt démonstrative en 1993 (Body snatchers), Ferrara oeuvre donc à nouveau dans le genre mais en l’utilisant cette fois-ci comme une lointaine toile de fond (presque rien ne permet de déterminer que l’action se déroule dans un futur que l’on imagine assez proche).

New rose hotel est inspiré d’une courte nouvelle de l’écrivain William Gibson, le pape incontesté du cyberpunk. Difficile à résumer, le métrage met en scène Fox (Christopher Walken dont c’est le quatrième film sous la direction de Ferrara) et son acolyte (Willem Dafoe), deux hommes qui tentent de pousser un scientifique de génie à travailler pour une autre firme. C’est dans ce contexte que Fox charge une prostituée (Asia Argento) de séduire l’éminent biologiste. Enigmatique, le scénario de New rose hotel ne livrera jamais les clés de ses mystères. S’il est donc (volontairement) confus, le script ne fait que participer à l’ambiance singulière qui émane du métrage.

Intrigant, New rose hotel possède une atmosphère pour le moins étrange et déroutante. Crépusculaire, le film exhale une certaine mélancolie teintée d’un érotisme trouble presque omniprésent. Au détour de quelques séquences, on songe à certains travaux de David Lynch. Ne déparant pas dans leur univers, des personnages au passé mystérieux (pour quelle raison Fox a-t-il le dos brisé ? qui est réellement Sandii la prostituée ?) déambulent dans des décors tour à tour chauds et glacés. Les séquences s’enchaînent en intérieur, les rares images du dehors se limitant à quelques plans aériens nous montrant de vastes cités industrielles. Mise en scène, montage, photographie, bande originale et jeu des comédiens, tous sont à l’unisson dans cette expérience éminemment sensorielle sur laquelle il est difficile de plaquer des mots.

Verdict

Pur film d’ambiance, New rose hotel vous sera hermétique (le scénario abscons ne manquera pas de susciter l’ennui chez certains) ou vous entraînera dans ses méandres selon votre faculté à vous laisser absorber par l’ambiance.

Une image de bonne qualité respectant à la lettre les desiderata artistiques du réalisateur. Les transitions d’une ambiance visuelle à l’autre se font avec fluidité grâce à un rendu des couleurs très satisfaisant. Le master est propre et le piqué honorable. La compression est adroitement gérée et ne vient jamais parasiter l’image. Autant dire que le métrage pourra être visionné dans des conditions tout à fait décentes.

Une piste Dolby Digital (VO) de bonne tenue. Très énergique, le mixage fait montre d’un bon dosage entre voix, effets sonores et bande originale. L’ensemble est clair et relativement bien spatialisé. L’édition de proposant pas de piste en français, les réfractaires aux versions originales ne manqueront pas de grincer des dents.

 

- Biographies et filmographies : Abel Ferrara, Asia Argento, Christopher Walken et Willem Dafoe.

- Bandes annonces (5 minutes) : Les bandes annonces des films New rose hotel, The united states of Leland et Un temps pour aimer.