ONG-BAK - ULTIMATE EDITION

Synopsis:
A Nong Pradu c'est bientôt l'heure de la célébration du bouddha Ong-Bak, la quiétude du village sera rapidement troublée par le vol de la tête de Ong-Bak. Ting se charge de la lourde tâche de ramener Ong-Bak, bien qu'adepte de Muay Thaï, il sera vivement encouragé par le moine du village de ne pas s'en servir. Ting se retrouve alors plongé dans un Bangkok décadent aux prises avec des malfrats qui lui feront renoncer à son serment de non-violence.

Critique subjective : Une avalanche de coups bas
Commençons par nous pencher sur le scénario, le postulat de départ est depuis longtemps utilisé au cinéma ainsi le jeune paysan naïf et pourtant redoutable combattant doit se rendre dans une grande ville pour sauver son village de la misère, autant dire qu'il n'y a rien à attendre du scénario. Les personnages ne viendront malheureusement pas à la rescousse du scénario, ils sont en effet l'archétype des faire valoir. Nous avons donc le pleutre, ancien paysan reniant ses origines mais surtout magouilleur qui au contact du gentil deviendra à son tour altruiste et se rachètera une bonne conduite, ce personnage servira le côté comique du film autant dire que l'on ne rit pas à gorge déployée. Vient ensuite le personnage féminin, geignarde et ne servant qu'à justifier l'intervention du gentil ne pouvant laisser des malfrats s'en prendre à une jeune fille sans défense. Et le fin du fin le héros, seul, naïf mais surtout un combattant redoutable qui pourtant a juré de ne pas se battre, heureusement pour nous les héros ne tiennent jamais leurs promesses. Là où le bas blesse c'est que Jean-Claude Van Damme mérite l'oscar du meilleur interprète masculin si on le compare à Tony Jaa, en effet si le personnage de Ting est très basique l'interprétation est plus que laborieuse pour Tony qui même s'il est un athlète remarquable est un acteur plus que piteux. Découvert par Luc Besson le film à subit une occidentalisation musicale un peu brutale, à l'image du nom du groupe qui signe le titre "je reste gettho", réintégrée au film la bande son est une tragédie ! Le mélange musique traditionnelle Thaï et pseudo techno ne prend absolument et dénature quelque peu le film. La réalisation n'atteint pas non plus des sommets mais reste bigrement efficace, ainsi pour profiter pleinement des cascades les plus impressionnantes le réalisateur Prachya Pinkaew propose de voir la cascade sous plusieurs angles.

Round One Fight !
Mais que diable reste-t-il, pensez-vous ? Si le scénario ne tient pas la route, les acteurs sont peu convainquant et la musique un peu prise de tête, quel peut bien être l'intérêt de ce film ? Ong-Bak renoue avec le genre de film d'art martiaux, simple et efficace. Alors que la mode est aux combats spectaculaires et le plus souvent irréalistes, pour Ong-Bak le réalisateur et le comédien principal misent tout sur le réalisme des cascades et des combats, et parviennent à prouver que l'on peut faire du spectaculaire sans pour autant utiliser des câbles tracteurs ni aucun autre artifice. Les combats ne sont pas réglés au millimètre, certains coups sont réellement portés tel que le montre le making of présent sur le DVD numéro 2, c'est d'ailleurs ce qui contribue au réalisme des combats, les coups sont portés mais bien souvent amortis à l'impact par des protections soigneusement camouflées ou alors les coups sont retenus tant que faire se peut. Deuxième point positif, les combats ne sont pas à l'image des films plus traditionnels ou chacun porte son attaque pendant que l'autre esquive ou encaisse mais plus réaliste où les deux combattants attaquent en même temps. Il faut noter que les combats sont filmés très intelligemment et même si bien souvent tout est très rapide on ne se retrouve pas perdu.

Le mot de la fin
Ong-Bak n'est pas un très bon film mais il est des plus jouissif dans sa façon de présenter les combats et la Muay Thaï "à l'ancienne". On appréciera particulièrement les capacités athlétiques d'un Tony Jaa virevoltant et bondissant à souhait, les amateurs de films de bastons y trouveront largement leur compte. FPE pour cette deuxième édition propose un double DVD Ultimate labellisé THX et si l'image est bien compressée, elle n'est pas irréprochable, c'est surtout du côté de la bande son où l'amélioration est plus notable par rapport à la version précédente (voir la critique ici : ), les suppléments présents sur le second DVD sont également identiques à la version précédente.

Le master original est respecté, ainsi le DVD propose une image au format 16/9 avec un ratio de  1.85:1, cependant même si l'image a été retravaillée pour coller au label THX il reste cependant un grain fort prononcé notamment sur les plans en extérieurs lorsque le ciel est couvert de nuages. La colorimétrie sur les plans en intérieurs tire un peu trop sur les tons sépia mais du coup gagne en finesse et en piqué. Pour le reste, certaines scènes manquent cruellement de netteté par exemple à 24 minutes et 25 secondes le visage du gros méchant est très flou. On notera également sur certain passage des blancs un peu brulés.

3 pistes sont proposées pour le film et si les deux premières sont identiques à la précédente version, le gain pour cette version Ultimate demeure dans la piste DTS 5.1, en effet le gain qualitatif est assez impressionnant comparativement à la version DD 5.1 française ou même la version DD 5.1 Thaïlandaise. En effet la piste DTS 5.1 présente une ouverture sonore beaucoup plus large et plus riche sans compter la dynamique plus péchue également.

Menu et interactivité
Les DVD présentent des menus animés relativement sobres.

DVD 1

Bandes annonces
    Le Transporteur 2
    Revolver
    Fighter in the wind

THX optimizer
Au travers des menus du THX optimizer vous pouvez régler le niveau sonore de vos enceintes jusqu'aux paramètres vidéo de votre téléviseur, à réserver aux amateurs avertis de Home Cinéma.

DVD 2

Contrairement à ce qui est annoncé un peu partout il n'y a pas d'interview de Luc Besson sur le DVD de Bonus de la version Ultimate THX.

Making Of (48min VoSTF)
Le making of est centré sur le long travail de préparation des scènes d'action, cascades et autres combats. Il met en exergue les prouesses physiques de Tony Jaa ainsi que sur la dureté et la rigueur de ce travail de préparation.
Le making of est découpé de la manière suivante :
    -Entraînement
    -Tournage
    - Résultat à l’écran, commenté par l’acteur et le réalisateur.
On y apprend donc que le travail de préparation n'a pas été de tout repos et que les accidents de tournage et même de répétitions étaient légions.

Interviews (15min VoSTF)
L’interview du réalisateur et de Tony Jaa permettent de mieux appréhender les choix artistiques pris pour le film, à savoir du réalisme plutôt que du sensationnalisme. On y apprend un peu plus sur les motivations de chacun, notamment sur le désir de faire connaître au monde la Muay Thaï traditionnelle comparativement à la Muay Thï pratiquée couramment. Ainsi on apprend que la majorité des coups présentés dans le film ne sont pas pratiqués sur les rings.

Mouvements et décomposition de Muay Thaï (1min30)
9 mouvements sont montrés et décomposés par l’acteur et accompagnés de textes expliquant l’origine de ces coups.

Clip de Tragédie (4min)
Comme le titre du bonus l'indique ce Clip est une tragédie ! Plus sérieusement le clip de la musique réintégrée dans le film par Besson pour coller aux goûts occidentaux. Pourquoi diable les "musiciens" français se sentent obligés de beugler en anglais histoire de se la jouer. Peut être une réponse dans le making of du clip …

Making of du clip de Tragédie (7min11)
Et non vous ne saurez pas pourquoi les deux jeunes beuglent en Anglais, à réserver aux fans les plus durs du groupe, ne vous cachez pas je sais que vous me lisez.

Avant-premières en public (2min32)
Avant-premières au grand Rex du film, Tony Jaa ne pousse pas la chansonnette mais nous offre quelques cabrioles et régale quelques cascadeurs d'un délicieux pâté de phalanges et de plante de pieds.

Teaser et bandes annonces
Les teaser et bandes annonces française et thaïlandaise du film.

Galeries d'images
Des photos fixes en image, et hop encore un coup de musique tragique heu de Tragédie, décidément ils ont besoin de manger ces deux-là !

En conclusion, la version THX Ultimate n'apporte pas plus de bonus que la version précédente, cependant le making of et les interviews présentent un réel intérêt pour la compréhension du film et la décomposition des mouvements de Muay Thaï intéresseront les amateurs de cet art martial.