La servante et le samouraï

Résumé


Japon, milieu du XIXe siècle. Un samouraï, Munezo Katagiri, secrètement amoureux de Kie, son ancienne servante, se trouve pris dans les luttes politiques entre clans rivaux. Un des chefs lui ordonne de tuer Hazama, son ancien ami samouraï. Katagiri est alors déchiré entre son devoir de samouraï, son amour impossible et la fidélité à son compagnon de sabre.


Critique


« La servante et le samouraï » est un film étonnant. Loin des dernières productions HK, coréennes ou chinoises. On retrouve ici un film très classique qui n'est pas sans rappeler les classiques de Kurosawa. Réalisé par Yoji Yamada, ce film est la première partie d'une trilogie qui prend comme contexte le déclin des samouraïs, la fin des traditions au profit de la modernité, la fin du sabre et l'arrivée du canon.


« La servante et le samouraï » c'est à la fois une histoire d'amour et une histoire sur l'honneur. L'histoire d'amour qui est, en fait, l'aboutissement de l'histoire se déroule entre le samouraï et sa servante. Etant de castes différentes leur amour est normalement impossible à moins que le samouraï refuse son rang et perde tout honneur.


L'honneur est justement le thème central du film.L'honneur du père de notre héros qui s'est fait Hara-kiri pour une faute dont il portait la responsabilité. L'honneur du compagnon d'armes que notre héros est justement chargé de tuer pour sauver l'honneur du Clan. L'honneur des Samouraïs rattrapés par le progrès des armes de guerre des Occidentaux.


Excellent film de par l'intensité de l'histoire, mais aussi dans la mise en scène très soignée. Un travail important a été effectué pour les différents cadrages. Yoji Yamada arrive aussi bien à saisir les moments intimistes que les grands paysages ou les rares scènes de combat. La musique signée Isao Tomita (aussi compositeur pour Léo Roi de la jungle) complète parfaitement l'ambiance du film.


Le rythme est assez lent mais sans paraître long. Le film prend le temps de faire profiter au spectateur des paysages et des non-dits des personnages. Le film offre un bon rythme, une progression sans temps mort dans l'histoire. Le réalisateur développe d'une façon très précise et profonde la philosophie de ses personnages. Tout ceci permet de s'attacher aux personnages et de mieux rentrer dans l'histoire.


Verdict


Excellent film dans la grande tradition des films japonais, « La servante et le samouraï » est un grand retour du cinéma classique, mais avec un ingrédient bien nouveau : le sentiment !

Point faible de cette édition. L'image est fadasse. Les couleurs sont passées (peut être un effet volontaire ?) et le niveau de noir mauvais (sûrement pas volontaire) d'un bout à l'autre du film. Bref un master assez moyen de second choix. La compression est par contre bonne, une bien maigre consolation.

En 5.1 DD ou DTS, il ne faut pas s'attendre à des luxes de spatialisation. Le mixage est très artificiel comme si le mixeur avait débranché les enceintes d'effets entre les moments forts. Du coup on oublie complètement le 5.1 jusqu'à un coup de canon ou un moment musical. L'essentiel du film étant sagement concentré sur l'enceinte centrale.

Documentaire : la fin de l'ère Edo de 52 minutes.

Un document très dense sur les costumes et l'art militaire de l'époque.


Making of de 16 minutes plus commercial, mais qui présente les différents acteurs.

3 extraits de conférences et presses et présentation du film au public


Festival de Berlin - 8 minutes

Festival de Fukuoka - 9 minutes

Remise de prix (Fukuoka) – 6 minutes

2 teasers et 2 bandes-annonces (dont le Samouraï du crépuscule – 2002 qui sort prochainement en salles)

La grande valeur ajoutée de ce disque de bonus est sans aucun doute le documentaire, richement illustré et avec de nombreux intervenants.