Coffret Jean-Claude Brisseau : Un jeu brutal/De bruit et de fureur

Genre
Pays
France (1983)
Date de sortie
mardi 24 octobre 2006
Durée
177 Min
Réalisateur
Producteurs
Margaret Ménégoz
Scénaristes
Jean-Claude Brisseau
Compositeur
Jean-Louis Valéro
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Guillaume Patard Legendre
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
177 min
Nb Dvd
2


 

Un jeu brutal (1983)

Le professeur Tessier (Bruno Cremer) scientifique de renom, se retrouve contraint de s’occuper de sa fille infirme, paralysée des membres inférieurs. L’homme, qui découvre peu à peu cet enfant dont il ne s’est jamais occupé, opte pour une éducation rigoureuse, faite de règles strictes et de brimades constantes. A côté de cette vie familiale toute en tension, le professeur Tessier s’absente de plus en plus souvent pour tuer de jeunes enfants…

 

De bruit et de fureur (1988)

Après la mort de sa grand-mère, le jeune Bruno, 14 ans, revient vivre chez sa mère, à Bagnolet. Il fait la connaissance d’un petit caïd de sa classe, Jean-Roger, et deviennent vite inséparables. Tandis que Bruno glisse inexorablement vers la petite délinquance, Jean-Roger commet des “bêtises” de plus en plus graves et, pendant que sa famille s’effrite, perd définitivement pied…

 

Un monde brutal...

Difficile de rester insensible au cinéma de Jean-Claude Brisseau. Pourvoyeur de thèmes forts, son cinéma provoque généralement des réactions violentes, proportionnelles à la brutalité émanant de ses oeuvres. Le cinéaste, revenu cette année sur les écrans avec son film Les anges exterminateurs aime les sujets risqués, les rapports ambigus entre personnages et propose un cinéma en souffrance, un cinéma qui cherche à investir la douleur, à la rendre sensible tout autant que visible.

La douleur se caractérise principalement par une annihilation totale des rapports humains. Le tissu social s’effrite et n’arrive plus à entretenir son rôle (la cohésion des individus en un tout homogène). Dès lors, Brisseau, aussi bien dans son premier long-métrage que dans De bruit et de fureur, ne filme rien d’autres que ce délitement mais le focalise plus précisément au sein de la cellule familiale. Isabelle, la jeune paraplégique d’Un jeu brutal, arrive chez son père dans un état que le cinéaste qualifie lui-même de « quasi sauvage » et c’est dans une confrontation de tous les instants, dans une logique punitive constante (« Si elle ne travaille pas, enfermez la dans sa chambre, et sans manger !») que Christian Tessier va tenter de la “civiliser”. A l’inverse le jeune Bruno, personnage du film De bruit et de fureur, est recueilli par sa mère mais celle-ci sera totalement absente, n’intervenant dans l’histoire qu’à travers différents mots qu’elle laisse à son enfant et c’est bien plus à travers le personnage de Jean-Roger que les relations impossibles au sein de la cellule familiale vont se matérialiser au mieux.

Bruno Cremer endosse dans les deux films un rôle de père violent, tyrannique, mais qui paradoxalement pense agir au mieux. En conservant le même acteur, Jean-Claude Brisseau accentue le rapport et la continuité entre les deux oeuvres et propose une figure de père (bien que socialement aux antipodes l’une de l’autre) comme symbole parfait d’une société qui n’arrive plus à s’entendre, à se comprendre. La famille devient le révélateur premier du malaise dans lequel sombre la société…

 

Filmer l'absence

Encrés dans un réalisme cinématographique évident, Un jeu brutal et De bruit et de fureur ne se bornent pas uniquement dans cette représentation “socialement juste”. A différents moments, Jean-Claude Brisseau fait intervenir des apparitions fantomatiques, aux lisières du surréalisme, qui contrastent sévèrement avec le reste du métrage. Ainsi, plusieurs fois le récit de De bruit et de fureur se met en pause et laisse place aux visions du jeune Bruno : une femme nue, entourée d’un halo de lumière, semble le guider. Dès lors, le manque de sens des images, de liens directs avec le reste de l’intrigue permet de mettre en avant la thématique essentielle à l’œuvre dans les deux films composants ce coffret : l’absence. Matérialisée autour de la figure parentale (absence effective pour la mère de Bruno et le père d’Isabelle ou absence des responsabilités avec le père de Jean-Roger), l’absence va irriguer les deux films à travers une question fondamentale : que faisons-nous sur cette terre ? C’est donc avant tout l’absence perpétuelle de réponse à cette question qui va pousser inexorablement les personnages à se détruire. Le message de Brisseau apparaît en sous texte de ce constat : c’est bien l’absence d’un rôle dans la société pour chacun des membres la composant qui pousse lentement celle-ci vers son implosion. Le professeur Tessier, Bruno, Jean-Roger ou son père n’en sont que les matérialisations les plus flagrantes.

 

Brisseau filme les rapports humains lorsqu’ils se font confrontation, filme des individus qui ne sont pas en accord avec le monde dans lequel ils vivent : une certaine idée d’un cinéma social… 
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.37:1


Présenté dans un format 1.37 respecté et de nouveaux masters restaurés, l’image souffre de quelques défauts (principalement des taches et des points blancs). Les couleurs ternes participent à l’ambiance pesante des films.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0


Une seule piste disponible et pas de problème particulier, si ce n’est un léger souffle de temps à autre.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
136 min
Boitier
Digipack


UN JEU BRUTAL :

 

            Leçon de cruauté (20 min) : un entretien avec Jean-Claude Brisseau. On y apprend beaucoup de choses mais le fait de voir un metteur en scène analyser (et non pas commenter) son propre travail me laisse toujours un sentiment particulier. Un peu trop de : « Ici j’ai voulu dire que… »

            L’Echangeur (23 min) : Court métrage de Jean-Claude Brisseau. A voir.

            Bande-annonce

 

DE BRUIT ET DE FUREUR :

            La chute et l’envol (26 min) : La suite de l’entretien débuté sur le premier disque. Nettement plus intéressant que le premier.

            Morceaux choisis (27 min) : Jean-Claude Brisseau, armé de sa télécommande, commente les premières scènes de De bruit et de fureur.

             Brisseau cinéaste (40 min) : Un documentaire absolument passionnant sur le tournage du film. A voir.

             Bande-annonce
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
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