Vers le sud

Ce film retrace l'histoire du tourisme sexuel à Haïti dans les années 80.
Critique par Christiane Richter.

L'Histoire

Dans un petit hôtel en bord de mer des femmes américaines, Canadiennes ou Anglaises viennent se reposer chaque année et surtout retrouver là de jeunes garçons noirs qui eux sont prêts à donner amour et tendresse contre dollars ou cadeaux sans poser la moindre question. Pour ces femmes seules, qui ne peuvent accéder à l'amour dans leur propre pays, c'est le paradis. L'histoire de trois de ces femmes nous est racontée ; Hellen (Charlotte Rampling) professeur de littérature française à Boston vient régulièrement dans cet hôtel et semble très attachée à Legba (Ménothy Cesar), Brenda (Karen Young) de Géorgy, une femme mariée sans amour, qui a connu Legba 3 ans auparavant,  et Sue (Louise Portal), une canadienne un peu rustre sexuellement frustrée qui travaille en usine. Elles viennent se retrouver dans ce lieu chaque année. Ici elles se sentent totalement libres et n'ont de comptes à rendre à personne. Tout serait parfait si deux  de ces trois femmes ne convoitaient pas le même homme, Legba le plus beau de tous les garçons noirs de la plage.  La jalousie est donc au coeur de ce paradis. Mais Legba est loin d'être un sain ...

À propos du film

Il y a eu beaucoup de films sur le tourisme sexuel, mais rarement du côté des femmes. Dans ce film très chaste, la nudité de dos du jeune garçon n'est dévoilée qu'une seule fois de façon très pudique, on peut voir aussi la poitrine à peine cachée de Brenda lorsqu'elle sort de sa douche, sinon rien. On suit surtout la vie de ces femmes, qui paraissent comblées, mais à qui il manque l'essentiel : l'amour - pas seulement l'amour physique, car ce qu'elles recherchent toutes, c'est l'amour avec un grand A, et toutes rêvent de pouvoir remporter dans leur bagage un "Legba" qui comblerait leur solitude.

Les toilettes des femmes sont bien étudiées, maillots de bain coordonné etc ....Très peu de sexe dans ce film. Hotel paradisiaque, très belle plage, bonne musique, une ambiance de vacances totale.

Parallèlement, on y voit aussi la violence de la dictature Haïtienne de Baby Docavec ses tontons macoutes qui sème la terreur à Port au Prince et dans tous ces petits villages alentour. Le film commence sur une histoire quelque peu sordide qui décrit bien l'atmosphère qui régnait à Haïti dans ces années 80 :  une femme veut donner sa très jeune fille au directeur de l'hôtel pour la protéger et afin qu'elle ne tombe pas aux mains de cette mafia.

Critique subjective

Deux mondes s'affrontent, celui des touristes qui ne pensent qu'à s'amuser et sont aveugles et sourds à tout ce qui se passe autour, et ce monde de violence qui aurait pu être décrit avec un peu plus de profondeur. Le sujet est malheureusement à peine effleuré et le spectateur reste un peu sur sa faim à ce niveau.

Très bonne interprétation des acteurs, Charlotte Rampling est comme à son habitude tout à fait convaincante dans son jeu, Karen Young dans le rôle de la femme compliquée et dépressive est également très crédible et enfin l'accent canadien charmant de Louise Portal que nous avons déjà vu dans "La fin de l'Empire Américain", nous font passer d'excellents moments. 

Le film est proposé dans une version très satisfaisante. La définition et les couleurs mettent bien en valeur les paysages Haïtiens.

Une seule piste sonore est proposée en Dolby Digital Stéréo 2.0. La diction des acteurs est bonne et la spatialisation permet d’apprécier ce film dans de bonnes conditions.

En dehors du chapitrage, de la bande-annonce et des menus animés, l’éditeur ne nous propose aucun autre supplément.