Des fleurs pour Algernon

L'histoire :

Algernon est une souris de laboratoire, dont une intervention expérimentale a décuplé l'intelligence. Deux savants tentent alors leur expérience sur l'homme. Charles, un attardé mental désirant à tout prix devenir "intelligent", devient le premier cobaye humain à subir cette intervention. Charles devient à son tour très intelligent et découvre également l'amour auprès d'Alice, son professeur de piano. Mais les effets de l'intervention seront ils sans séquelles ?

La critique :

« Des fleurs pour Algernon » est une adaptation du roman éponyme. Un must de la science fiction, écrit par 1969 par Daniel Keyes. L’histoire de ce téléfilm est transposée pour l’occasion dans la ville de Genève, au lieu du New-York originel.

L’histoire de Charles, simple d’esprit devenu génie grâce à la science, n’a pas été retranscrite, comme dans le roman, par le biais de comptes rendus rédigés par le héros. C’est d’autant plus dommage que le téléfilm ne parvient jamais à nous faire pénétrer réellement dans son monde, et dans les découvertes que Charles va faire sur la vie et sur son entourage.

Au travers de l’évolution de Charles, le personnage interprété par Hélène de Fougerolles est sans doute le mieux rendu. Dans le rôle d’un professeur de piano qui fera découvrir l’amour à Charles, elle est très convaincante, et ses réactions crédibles. Ce qui n’est malheureusement pas le cas d’un Julien Boisselier qui en fait des tonnes dans le rôle principal. Les scénaristes ne l’ont pas beaucoup aidé, infligeant à Charles des handicaps physiques et des lunettes cul de bouteille au début du film pour mieux souligner le changement par la suite.

Alors oui, la transformation physique est étonnante. Mais cela suffit-il à rendre le personnage convaincant dans son évolution ? Au contraire ! Pourquoi avoir rendu Charles boiteux et mal voyant alors que ce n’était pas le cas dans le roman ? En voilà une mauvaise idée… De plus, même quand le personnage principal est débarrassé de ses soucis physiques, Julien Boisselier semble continuer à cabotiner (terrible scène du dîner avec Alice, lors duquel il boira trop), et rend le personnage peu crédible.

Les éléments clés de l’évolution de Charles et de ses réflexions sont survolés au profit de la relation qu’il entretien avec Alice. Ses frustrations et son regard sur le monde ne sont jamais exploités, alors que toute la fibre émotionnelle de l’histoire devrait s’y retrouver concentrée. Quel est le regard d’un simple d’esprit sur le monde qui l’entoure ? Quel regard porte un génie sur un entourage dont le comportement change une fois qu’il devient intelligent ? Ces points cruciaux ne sont que trop peu exploités.

Certes, il est difficile de retranscrire la richesse du roman dans 90 minutes d’un téléfilm. Cependant, le scénario y aurait gagné à fouiller un peu plus en ce sens. Rajoutons à ces défauts la malheureuse musique d’ascenseur qui agrémente la narration, et on obtient une adaptation frustrante et presque ratée. A trop tâtonner, le film rate sa cible.

Une image correcte, mais sans plus. Parfois certaines couleurs paraissent limitées, et des effets de saturation transparaissent parfois.

Un son somme toute assez moyen. Peu d'effets surround évidemment sur une piste 5.1 limitée.

Les menus sont agréables et sobres. Du côté des bonus, peu de choses à se mettre sous la dent :

Scènes coupées et commentées (20 min) : Ces séquences sont commentées par le réalisateur David Delrieux, Julien Boisselier, et Anne Giafferi, co-scénariste. On y apprend d'ailleurs pas mal de choses intéressantes, comme les difficultés de Julien Boisselier à trouver le bon dosage concernant son interprétation de Charles, avouant même avoir eu l'impression par moments d'en faire trop. Les commentaires du réalisateur rendent également les tâtonnements plus visibles encore.