The marsh

L’histoire :

Une écrivaine et illustratrice de livres pour enfants décide de se rendre dans une petite ville qui apparaît de façon récurrente dans ses cauchemars.

Critique subjective :

The marsh … ou comment cumuler les signes qui laissent présager du pire, soit, en l’espèce, d’un thriller fantastique insipide. Un jeune réalisateur (c’est son deuxième long-métrage) s’étant surtout illustré comme acteur pour le petit écran. La star de service (Forest Whitaker) venue payer ses impôts (même si, avec un tel comédien, le minimum syndical n’est déjà pas sans saveur). Un titre qui sort à la sauvette sous forme de direct to DVD. On a donc connu plus prometteur mais, dans un élan d’optimisme forcené, on peut toujours espérer découvrir la petite pépite méconnue. Las, The marsh ne fait que décevoir en confirmant nos pires craintes.

Le film de Jordan Barker est l’occasion de revenir sur un triste phénomène qui s’est amplifié avec la sortie de l’excellent Sixième sens de M. Night Shyamalan et l’avènement de l’horreur asiatique : la démultiplication des thrillers fantastiques à papa au sein de la production hollywoodienne. N’ayant absolument rien compris au genre, de nombreux réalisateurs et scénaristes se bornent à empiler des éléments jugés incontournables (et donc nécessairement efficaces …) en ayant la certitude que cela suffira à faire du fantastique de qualité. En découlent des titres dépourvus de toute réelle ambition narrative ou formelle et se contentant de ressasser ad nauseam les figures imposées.
Hélas pour nous, The marsh rentre tout à fait dans ce moule. Et le film d’accumuler tous les clichés avec une subtilité pachydermique : l’écrivain qui s’isole dans un endroit étrange (une vieille bâtisse jouxtant un marécage), le lourd secret dissimulé par les habitants du coin, les souvenirs refoulés, la gamine fantôme (sic), une réalisation qui déploie l’artillerie lourde (le quota d’effets champ / contrechamps est largement rempli) et une bande originale empesée qui joue la carte de l’omniprésence. Bref, tout y passe ou presque devant les yeux médusés d’un spectateur lassé par une telle succession de poncifs usés jusqu’à la corde.

Verdict :

Dépourvue de toute réelle tension en raison de son caractère hyper-convenu (même le twist, rapporté, n’y fait rien), The marsh n’implique jamais son audience et trouve sa place au milieu des nombreux thrillers fantastiques insipides dont on ne cesse de nous abreuver. Pas fondamentalement honteux, juste complètement à côté de la plaque …

Des visuels bien restitués à l’écran. Même dans les passages les plus sombres, jamais la compression ne flanche (quoique si, mais uniquement si l’on visionne le film avec un microscope). Colorimétrie parfaite et master exempt de défauts de pellicule, on regrette juste un contraste perfectible dans de rares séquences.

Deux pistes Dolby Digital 5.1 toniques et immersives. Tous les canaux sont bien sollicités (les basses, notamment, donnent de la voix) et l’ensemble est bien mixé, particulièrement en VO, la piste française ayant tendance à trop privilégier les dialogues par rapport au reste.

- Dans les coulisses (26 minutes) : Un making of dont la haute teneur promotionnelle n’échappera à personne. Entre deux cirages de pompes, on évoque le choix des acteurs, les contraintes de production, les conditions de tournage, etc.

- Films annonces (4 minutes) : Le pacte du sang, A la recherche du bonheur.