Expulsés d’Egypte par la faute d’une Guerre des 6 Jours bouleversant le monde, deux jeunes ressortissants du pays des pharaons, Daniel et Alain Fahri, inaugurèrent un club dédié au jazz à Genève. L’année 1981 voit l’inauguration de son pendant parisien dirigé par Mme Eglal Fahri. Ainsi, depuis plus de 20 ans, se succèdent au New Morning des musiciens de tous horizons : Chet Baker, Stan Getz, Art Blakey, Dizzie Gillespie, Pat Metheny, Terence Blanchard (compositeur attitré de Spike Lee), Luther Allison ou Prince (et oui !)… Un club sobre, sans artifice ou décoration aguichante, où l’important est ce qui se passe sur scène et pas autour. Ce double dvd, sorti à l’occasion du 25e anniversaire du lieu nous propose de découvrir ce qui hante ces murs chargés d’histoire…
Un hommage en mode mineur !
Un documentaire et une rétrospective divisée en trois parties composent le programme de ce double dvd. Un documentaire à l’image du jazz. Sur une trame, une mélodie de base, la présentation du New Morning, des digressions, des envolées lyriques, où il est plus question de sensation, d’impression. Entendre les murs chanter. Sentir la foule compacte à ses côtés. Un voyage des sens destiné à nous transporter sur les lieux mêmes du délit, à la place d’un banal résumé historique. Un pari courageux mais risqué. On adhère ou pas et au final, l’ennui guette parfois au cours de cette heure passablement brouillonne.
Ensuite, découpée en trois parties, une série d’extraits de concerts pour tenter de donner un aperçu des différentes musiques écoutées depuis 1981, du jazz (évidemment !) jusqu’au blues (les origines !), en passant par des rythmes latinos, des percussions africaines, de la folk, parfois hispanisante… Rien de vraiment inintéressant, mais au vu des noms ayant figuré sur les multiples affiches de la salle du 10e arrondissement parisien, on reste sur sa faim ; aucun des artistes mentionnés précédemment ne sont proposés, même si Archie Shepp, Gil Scott-Heron, Monty Alexander, Ray Barretto, John Hammond ou Willy Deville sont de la partie.
Un programme alléchant et conséquent en terme de durée. Mais à l’arrivée, l’ensemble se révèle décevant, surtout en raison des absents. Toutefois, les passages de Lavelle, avec une voix époustouflante sur une reprise du Come Together des Beatles, du Monty Alexander Trio, de Paolo Fresu, pour son côté hypnotique et gracieux et du Elliott Murphy Band, pour une folk totalement enivrante, viennent sauver l’ensemble d’une indifférence un peu généralisée. Il est à noter qu’une bonne partie de ces extraits sont présentés par un Manu Dibango nous livrant des introductions très instructives et très agréables.
Des extraits un peu anodins, plus un documentaire à la limite de la métaphysique. On est loin du spectacle sensationnel dont est coutumier l’endroit !
Une image d’une qualité très correcte. Un bon contraste et des couleurs très bien rendues. La netteté n’est pas parfaite, à cause de quelques arrière-plans limites, mais rien de gênant pour la vision. Et la compression ne se fait pas prendre en défaut.
Une stéréo de bonne facture, assez précise, avec une bonne spatialisation et un bonne dynamique. Mais on regrette vivement l’absence d’une piste 5.1, car la majeure partie des extraits proposés est assez récente et cela n’aurait sûrement pas posé de grandes difficultés.