Résumé
Un homme assassine froidement deux cow-boys réfugiés dans une grotte pour échapper au déluge de pluie s’abattant sur un désert pourtant si souvent chaud et aride. Ben Stride (Randolph Scott) entame alors une lente mais implacable vengeance. Vont l’accompagner dans sa quête rédemptrice, Annie Greer (Gail Russell) et son mari, un couple atypique, Bill Masters (Lee Marvin) et son partenaire, à la recherche de la même chose que Ben mais pour différentes raisons.
Si Eddy le dit !
« Pendant plus de 4 décennies, 7 Hommes à Abattre a été invisible, considéré comme un film perdu. Enfin retrouvé, et restauré pour le dvd, le film n’a non seulement pas pris une ride, mais reste un sommet du western… Quelle claque ! », signé Eddy Mitchell. On peut faire confiance à l’animateur de l’émission culte La Dernière Séance, grande pourvoyeuse de pépites du genre cinématographique cher à John Wayne, le western. Il connaît son sujet sur le bout des doigts et on aurait tort de ne pas écouter celui qui a plutôt tendance à nous casser les oreilles en temps normal avec ses chansons. Car Budd Boetticher, réalisateur adulé par Scorsese, Tarantino ou Eastwood, nous livrait en 1956, probablement son meilleur film. Un western d’1h15 sans fioriture, sec et rugueux à l’image de ce climat sévissant dans l’Ouest américain.
On y retrouve Randolph Scott, dans sa traditionnelle composition de héros ténébreux et impassible, lancé à la poursuite de 7 hommes, décidé à les éliminer un par un pour rendre sa propre justice. Il sera rejoint dans sa chevauchée solitaire par Lee Marvin, excellent d’arrogance et de séduction dans le rôle d’un cow-boy manipulateur, animé par l’appât du gain, et par Gail Russell, beauté sensationnelle, hélas disparue trop tôt, prêtant ses traits prématurément vieillis par l’alcool à une femme de caractère affublé d’une ombre pour mari.
Le réalisateur, fan de tauromachie, réalise un film simple mais efficace. On va à l’essentiel et on évite de rajouter des séquences lourdes et inutiles juste pour remplir l’espace. La mise en scène épouse parfaitement l’histoire. Limpide et sans effet artificiel au service d’une vendetta inéluctable et sans état d’âme. A l’opposé des héros de westerns des décennies suivantes, Ben ne se posera jamais de question. Il agit dans son droit et ses actes ne l’empêchent pas de dormir. Contrairement aux sentiments naissant pour Annie, alors que lui-même vient de perdre sa femme. Le héros solitaire trouvera-t-il plus que l’apaisement de son âme dans l’accomplissement de son voyage ?
Conclusion
Il ne s’agit peut-être que d’une série B mais la qualité du film lui confère sans problème le statut A. De plus, si vous être fan de western, ce long-métrage doit obligatoirement figurer dans votre dvdéthèque.
Sur des menus statiques et aussi beaux qu’un papier peint des années 70, des bonus complets et très instructifs.
Budd Boetticher : Un Américain Original. Un très bon documentaire dressant un portrait assez complet du réalisateur maudit et qui délivre une complète analyse du film.
The John Wayne Stock Company : Gail Russell. Sur des photographies et extraits du film, un narrateur évoque la courte carrière de l’amie du Duke, morte à 36 ans, fille sublime (encore plus belle qu’Elizabeth Taylor, la jeune !), mais atteint d’alcoolisme (tiens, comme l’autre ?).
Lone Pine.Petit documentaire sur les lieux du tournage du film, très populaires et où de nombreux autres longs-métrages ont été mis en boîte.
Bande-annonce cinéma
Bandes-annonces de la maison de production Batjac
Galerie photos
Générique du documentaire sur Budd Boetticher !!!
Commentaire de Jim Kitses (historien du cinéma et auteur de « Horizons West : Directing the Western from John Ford to Clint Eastwood). Très bien fait et très intéressant.