Cris Johnson, alias « Franck Cadillac », est le seul homme sur terre capable de visualiser son futur avec deux minutes d’avance et de pouvoir ainsi changer le cours des évènements. Il utilise son pouvoir extrasensoriel en se faisant passer pour magicien ou médium dans un hôtel de Las vegas pour arrondir ses fins de mois. Alors que la sécurité des hôtels commence à soupçonner des méthodes frauduleuses, l’agent du FBI, Callie Ferris sait qu’il représente son unique chance d’empêcher une attaque terroriste imminente. Très vite Cris se retrouve dans un choix Cornelien : Sauver celle qu’il aime… ou le reste du monde. Sa réponse est quelque part…dans le futur proche.
Philip K Dick, est un écrivain passionnant à bien des égards. D’abord parce qu’il offre une œuvre à la fois visionnaire et futuriste qui permet ainsi de donner des multitudes de possibilités aux scénaristes Hollywoodiens. Il aura permis de faire des naitres des films marquant comme « Total Recall » de Paul Verhoeven et « Minority Report » de Steven Spielberg. Ecrivain reconnu et adulé grâce à des nouvelles telles que Blade Runner adapté au cinéma par Ridley Scott ou encore A scanner Darkly réalisé par Richard Linklater, Philip K Dick imposa un style de science fiction où chaque protagoniste est poussé dans les extrèmes par le futur qui l’entoure. On ne vit pas seulement dans le futur, on se blesse aussi avec. Chaque adaptation se doit donc d’être particulièrement méticuleuse et fidèle à l’esprit de l’écrivain.
Next est donc une adaptation d’une nouvelle de Philip K Dick appelé « L’Homme Doré ». Présenté comme un film d’action pur et simple, « Next » est en fait un film futuriste imposé dans le présent. Alors autant le dire tout de suite l’histoire ne fait pas dans la finesse, tous les codes du film de genre y sont présent : La jeune fille pulpeuse, les belles voitures, les explosions dans tous les sens, les terroristes etc… Pourtant comme on s’y attendait, Lee Tamahori (L’âme des guerriers, Meurt un autre jour) sait faire des films d’actions autrement qu’avec de la Testostérone. Il avait, il est vrai prouvé son talent dans « Meurs un autre jour », en redonnant à James Bond une crédibilité qui lui faisait cruellement défaut. En virtuose de l’action, le réalisateur joue constamment avec les angles pour nous emmener dans les méandres de l’esprit de ce personnage, mêlant ainsi allègrement le présent et le futur pour mieux nous faire prendre pied et nous plonger un peu plus dans l’univers de son héros. Et comme l’action pure et dure ne semble pas lui coller à la peau, Lee Tamahori s’est évertué à creuser un peu plus dans les fêlures de ses personnages. Ainsi Nicolas Cage (A tombeau Ouvert, Ghost Rider), toujours aussi bon dans les rôles de héros perdus dans les couloirs de la vie, traîne sa dégaine et semble subir la vie comme on subit une punition. Si les personnages de Julianne Moore (Magnolia, The Hours) et de Jessica Biel (Massacre à la tronçonneuse, L’illusioniste) n’atteignent pas des hauteurs de finesses, elles n’en demeurent pas moins des pierres angulaires de l’histoire.
S’appuyant sur un scénario efficace et malgré tout particulièrement inventif, Lee Tamahori nous offre des scènes d’actions éblouissantes et particulièrement impressionnantes. Des scènes aussi marquantes que celles de « Volte/Face » de John Woo.
En conclusion un film totalement réussit, qui tout en utilisant les règles et les codes du genre, s’offre le luxe de nous surprendre, de nous passionner et surtout d’être inventif. Une véritable réussite que l’on aimerait voir plus souvent dans ce genre de film.