L’histoire :
Habillé comme la mascotte de la chaîne de fast-foods Hella Burger, un psychopathe trucide des adolescents, se vengeant ainsi d’un terrible évènement survenu quelques vingt ans plus tôt.
Critique subjective :
Le slasher ne meurt jamais. Apparu dans les années soixante-dix (avec Black christmas de Bob Clark et surtout Halloween de John Carpenter), ce sous-genre du cinéma d’horreur a connu des hauts et des bas. Exemple : tombé en désuétude à la fin des années quatre-vingt-dix, il aura bénéficié d’un retour fracassant avec la franchise Scream (l’une des pires choses qui soient arrivées au cinéma horrifique). Si la vague est à nouveau retombée, le slasher, tel un serpent de mer, refait toujours surface et charrie invariablement plusieurs dizaines de titres par an, parfois pour le meilleur (dernière réussite en date : le Halloween version Rob Zombie) mais souvent pour le pire (une tripotée de navets placé sous le signe de la série Z).
Les raisons de l’engouement des producteurs et réalisateurs pour le slasher, et donc de la vitalité du genre, sont simples : scénario balisé (un tueur décime des teenagers à l’arme blanche, je ramasse les copies dans quatre heures), budget réduit (le costume du psychopathe et les effets gore de rigueur ne nécessitent pas une montagne de billets verts) et tremplin potentiel vers de plus hautes sphères (rappelons que certaines pointures sont passées par la case slasher). En 2006, c’est le duo Shane Kuhn / Brendan Cowles qui s’essayait à l’exercice et accouchait d’un résultat médiocre intitulé Burger kill.
Slasher de base, Burger kill met en scène une galerie de personnages crispants. Côté victimes, une fois deux faux gangstas et leurs poulettes mis à mort (pré générique), nous suivrons une bande de lycéens quelconques issus de la upper middle class californienne (Dieu merci, ils ne dansent pas la tecktonik). Le tueur de service n’est guère plus réjouissant : il s’agit de la mascotte de la chaîne de fast-foods Hella Burger, un clown farceur qui s’apparente à une version trash de Ronald MacDonald. Cheap au possible, ce boogeyman flashy ressemble surtout à un fan de Slipknot à qui l’on aurait confié un budget costume de 12 dollars au magasin de farces et attrapes du coin. Autant dire que l’on a connu plus charismatique à l’écran …
Laborieux, le film de Kuhn et Cowles aligne les poncifs, tape vaguement sur la droite américaine (ne comptez cependant pas y trouver un réel sous texte politique) et ne se rattrape jamais au niveau visuel (la photographie est laide et les réalisateurs se contentent de marier montage haché et gros rock à chaque scène de meurtre), si ce n’est via quelques effets gores réussis.
Verdict :
Raté, Burger kill l’est en raison d’un manque patent d’originalité, même pour un slasher. Une certaine impression de visionner un produit horrifique sans saveur en provenance directe des eighties.