Satin rouge

Genre
Pays
Tunisie (2002)
Date de sortie
lundi 17 mars 2003
Durée
95 Min
Réalisateur
Producteurs
ADR productions/ Nomadis images/ Arte France cinéma
Scénaristes
Raja Amari
Compositeur
Nawfel el Manaa
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Arabe
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
95 min
Nb Dvd
1


L'histoire

Lilia est une femme d'une quarantaine d'années qui vit à Tunis, seule avec sa fille Salma, étudiante. Sa vie, elle la passe la plupart du temps recluse dans son appartement, à s'adonner aux tâches ménagères et à effectuer quelques travaux de couture pour gagner sa vie. Un soir, Lilia, inquiète pour sa fille qui tarde à rentrer, se décide à partir à sa recherche et se retrouve dans un cabaret, où des hommes viennent se divertir en assistant à des spectacles de danse du ventre. D'abord effrayée, Lilia va éprouver une fascination pour ce lieu ou elle se rendra tous les soirs en dépit des conventions sociales, pour y mener une seconde vie, celle de danseuse de cabaret.

 

 

Critique subjective

 

 

Il est des films qui laissent, par leur justesse, des envies de les revoir, tout simplement en raison des émotions qu'ils nous procurent, de la délicate poésie qui s'en dégage, Satin rouge est de ceux-là. Pour son premier film, la jeune cinéaste tunisienne Raja Amari, a choisi de parler de cette femme ordinaire, Lilia, de ses désirs, de ses besoins d'émancipation, au sein d'une société à la frontière de la modernité et de la tradition. La condition féminine dans les pays du Maghreb, souvent débattue dans le cinéma arabe, est abordée ici sans militantisme, au travers du parcours de Lilia, magnifiquement interprétée par Liliam Habbas (Vivre au paradis).

 

Tout commence par ces quelques mouvements de danse, à la sauvette, devant le miroir de sa chambre, ces quelques instants volés, d'évasion, de bonheur coupable, sur une mélodie diffusée par le poste de radio. Le temps de renouer ses cheveux, et Lilia se remet à ses tâches ménagères, semblant fuir une caméra trop indiscrète. Lilia est une mère, et une veuve de surcroît, les désirs et les plaisirs lui sont interdits. La solitude, les inquiétudes pour sa fille, les feuilletons télé, voila ce qui constitue son univers. Mais lorsque qu'elle entre pour la première fois dans un cabaret, alors qu'elle est à la recherche de sa fille, Lilia plonge brutalement dans une autre réalité, et la rencontre de cet univers qui la bouleverse puis la fascine, va servir de catalyseur. Lilia y trouve les forces nécessaires à son épanouissement. C'est à ce long parcours initiatique que l'on assiste. Lilia réussit à briser les tabous, face à la réprobation de ses proches, en s'épanouissant grâce à la danse au sein de cet endroit, symbole de l'hypocrisie d'une société enchaînée dans le carcan des traditions et des conventions sociales, où se réunissent le soir, en cachette, les acteurs de cette société. C'est en réussissant à affronter tous les regards posés sur elle, et au travers de la danse que Lilia s'épanouit et réussit à se libérer.

 

 

Les cabarets, la danse

En Tunisie comme dans tous les pays arabes, le cabaret est un milieu qui a trop mauvaise réputation pour qu'une femme de bonne moralité y aille. Raja Amari explique que dans Satin rouge, se côtoient deux mondes opposés: le monde du jour, strict, dominant, prude et le monde de la nuit, relâché, marginal, lascif. "J'ai voulu à tout prix les faire se rencontrer à travers le personnage d'une femme ordinaire, car ils sont censés ne jamais se croiser dans nos sociétés traditionnelles, où le cabaret est vu comme un endroit glauque et dépravé. Lilia est une femme "normale", une mère de famille exemplaire, avec son sens du devoir et ses convictions sociales. Elle va peu à peu, et presque malgré elle, faire tout ce qui va à l'encontre de l'éducation qu'elle donne à sa fille et de tout ce qu'elle peut lui reprocher ou lui interdire : découcher, fréquenter un garçon... Mais cette mère se laisse entraîner par le milieu du cabaret. Elle y trouve du plaisir. C'est finalement un peu comme si elle prenait la place de sa fille... Elle glisse d'un monde à l'autre et perd pied. Pourtant la première fois qu'elle entre dans le cabaret pour chercher sa fille, elle découvre un monde dangereux probablement à l'image de ce qu'elle imaginait... Les lumières, la musique, les danseuses, les hommes, les plaisirs... Elle est prise d'angoisse et s'évanouit".

 

 

Des codes sociaux très forts

"La voisine qu'elle fréquente, l'oncle qui vient de la campagne sont des figures de la pression sociale et de la morale. Mais c'est une nouvelle vie qui n'est pas assumée, qui reste cachée, honteuse... Là-bas, c'est un peu la double vie que mène chacun. La double relation homme-femme qui implique des choses cachées. C'est très lié aux sociétés arabes, à un code social contraignant autour de la famille, de la femme et de sa place". Mes amies, ajoute la réalisatrice, ont toutes des copains et des petits copains, mais leur famille ne le sait pas ou fait semblant de ne pas le savoir. C'est l'hypocrisie sociale qui induit ce comportement.

 

 

Un dernier mot

C'est un magnifique portrait de femme que dresse Raja Amari pour ce premier long métrage. Dévoilant dans Satin rouge toute la mesure de son talent, la jeune cinéaste tunisienne réussit parfaitement à trouver la note juste, dans ce film sensuel et troublant, plein de fraîcheur et d'originalité, à découvrir de toute urgence.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
L'image est d'honnête facture, sans problème de compression, mais d'une définition assez moyenne. On note la présence de quelques fourmillements dans les zones peu éclairées.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Arabe
5.1


Deux pistes sont proposées: la version originale, en arabe, sous-titrée en français, et la version française, toutes deux en dolby digital 5.1. Ces deux pistes se valent, le son est clair, aux dialogues parfaitement intégrés. On note quelques effets surround qui appuient les ambiances enivrantes lors des scènes de danse.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray


Les suppléments

 

Les bonus sont quasiment inexistants, si ce n'est la présence de la bande annonce du film.

Les autres bandes annonces sont peut-être intéressantes mais sans rapport avec le film, tenant lieu d'espace promotionnel des éditions Montparnasse. Dommage, un simple entretien avec Raja Amari aurait été bienvenu.

 

Bande annonce (1'08) vostf

 

Espace montparnasse

Les bandes annonces de:

"Silence on tourne" de Youssef Chahine (1'50)

"La saison des hommes" de Moufida Tlatli (1'31)

"Bye bye" de Karim Dridi (1'51)

 

Les crédits du DVD
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage