Elle, Germaine, mamie sans âge, vivant seule ne sortant jamais de son appartement (sauf pour aller en prison), pendant que son mari fait son yoga en inde. Germaine à qui tout arrive, du vers solitaire qui lui sort le soir de Noël (qu’elle va immédiatement faire cuire pour fêter le réveillon), au débarquement à son domicile d’un eskimo victime de la fonte des glaces. En passant par le chirurgien fou qui veut absolument la faire accoucher à 93 ans. Lui, Robert, médite en lévitation en orbite autour de Saturne. Il est arrimé au sol par son organe sexuel démesurément long qui fait l’admiration des hindous.
On le voit dans le résumé, « Les Ledoux » ne font pas forcément dans la finesse. Si l’ensemble est intriguant sur le papier, il devient très vite décevant à l’image. Car malheureusement ce qui fonctionne parfaitement à la radio ne fonctionne pas finalement à la télé. Car "Les Ledoux" est une création de Jean-Yves Lafesse destiné à la radio. Cela fait 25 ans que l’humoriste invente des multitudes de situations plus rocambolesques les unes que les autres, jouant sur les mots pour mieux déstabiliser ses auditeurs et ses victimes. Jouant sur les contre sens pour mieux en ressortir l’aspect humoristique, comme il a su si bien le faire dans la rue. Et cela fonctionne à merveille.
Seulement voilà, cela fonctionne à merveille à la radio, car au bout d’une demi-heure de péripéties des deux personnages fétiches de l’humoriste, qu’il interprète seul, la fatigue commence à monter, l’ennui se fait ressentir et finalement, le sens des mots n’a plus autant d’impact que lorsqu’il est radiophonique. Pour exemple : le sketche « Le cours de sexualité » perd tout son charme et finit par mettre le spectateur mal à l’aise de voir son humoriste préféré se perdre dans un circuit qui n’est pas le sien.
Je ne doute, bien sur, pas, que Jean-Yves Lafesse se soit beaucoup amusé à tourner ces petites séquences destinées à enfin rendre de chair et d’os les personnages radiophonique, il n’en demeure pas moins qu’ils semblent être les seules a réellement s’en amuser. Une déception, qui se confirme avec « La brosse à dent du Yogi » Qui voit Robert se laver les dents avec son sexe si long qu’il l’utilise comme brosse à dent. Sur le papier, on en rit, à l’image rien.
En conclusion, Jean-Yves Lafesse cherche à sortir de ce qui l’a fait connaître du grand public audio-visuel en créant à l’écran des personnages qui firent sa gloire à la radio. Un essai raté qui ne parvient jamais à totalement à nous captiver et ainsi à nous amuser vraiment. Dommage vivement la suite...