Il était une fois un village anglais si tranquille qu’on aurait pu le croire endormi. Niché au creux d’une vallée, il devait son nom inhabituel « Wall », au mur d’enceinte qui depuis des siècles dissuadait ses habitants de s’aventurer dans le royaume voisin, peuplé de lutins, sorcières, pirates volants et autres engeances malfaisantes. Un jour un candide jeune homme Tristan, qui convoitait la plus jolie fille du village, s’engagea à lui rapporter en gage de son amour… une étoile tombée du ciel. Pour honorer sa promesse, il fit ce que personne n’avait encore osé, il franchit le mur interdit et pénétra dans le royaume magique de Stormhold.
Injustement boudé par le public, « Stardust » est la plus belle surprise que le cinéma américain de genre « Héroic Fantasy » nous ait présentée depuis plusieurs années, et cela en bien des points.
Du point de vue scénaristique tout d’abord, car si la trame de l’histoire est semble-t-il très convenue, les scénaristes ont eu la bonne idée de mâtiner l’ensemble d’humour, d’y mettre des fausses pistes, et surtout de respecter avant tout l’imaginaire des jeunes spectateurs et de leurs parents. Car il faut bien le reconnaître, la trame principale est particulièrement évidente et ne laisse que très peu de surprises aux spectateurs. Pourtant le cheminement choisit par les scénaristes n’en demeure pas moins intéressant, car dans ce film les méchants ne sont pas systématiquement ce que l’on croit, les gentils aussi, les créatures se mélangent, mais ne se ressemblent pas et surtout on se passionne très vite pour l’ensemble. Les méandres scénaristiques choisis ne sombrant jamais dans la surenchère, les personnages deviennent très vite attachants et l’on adhère totalement, de la sorcière qui souhaite retrouver son éclat de jeunesse, au capitaine des pirates très précieux et adepte du travesti, ou encore de cette jeune étoile qui veut avoir les réponses à ses questions.
Le tout auréolé d’un casting hors pair et totalement en contre-emploi, à l’image de Robert De Niro (Raging Bull, Les affranchis) particulièrement désopilant dans le rôle de ce capitaine pirates hors du commun. L’acteur s’amuse et cela se voit tellement que l’on s’attache tout de suite à son personnage. Idem pour la superbe Michelle Pfeiffer (Batman, Esprit Rebelle) qui n’hésite pas à grimacer et à prendre le pli de la vieillesse pour mieux ironiser son personnage de sorcière. Le reste de la distribution n’est pas en reste, puisqu’il est bon de saluer l’impeccable prestation de Claire Danes (Romeo + Juliette, L’idéaliste) et Charlie Cox (Attraction fatale, Casanova) qui illumine littéralement l’écran d’une prestation sans caricature d’une étoile et d’un homme candide et vertueux.
Enfin il est bon aussi de saluer la réalisation de Matthew Vaughn, qui après le très réussi "Layer Cake", signe là un film merveilleux film à l’ambiance très épuré qui n’est pas sans rappeler les anciennes séries de notre enfance comme « Silas » ou « Zora la rousse », avec une teinte de magie en plus. L’ensemble ne fait jamais dans la caricature et les créatures qui parcourent le monde de Stormhold, ne sont jamais trop ridicules ou trop enfantines pour ne pas être crédible. Loin de l’idéologie biblique de « Narnia » ou de l’univers sombre du « Seigneur des anneaux », « Stardust » est un bon compromis pour trembler, rire, s’émerveiller et s’émouvoir en famille.
En conclusion, un film parfaitement réussit, qui réconcilie toute la famille avec les univers de « L’heroïc Fantasy ». Doté d’une distribution particulièrement inspirée, « Stardust » est un film à voir et à revoir sans modération.