L’histoire :
Des jeunes filles voyageant dans un van vont être poursuivies par une femme démente dont le coffre de voiture est rempli de cadavres.
Critique subjective :
Five across the eyes, alias Claques sanglantes (à quand Croche-pieds mortels et Doigts d’honneur maudits ?), est le premier (et le seul, Dieu merci) long-métrage de Greg Swinson et Ryan Thiessen. A noter que le duo occupe un nombre assez considérable de postes : écriture, production, réalisation, montage, photographie, effets visuels, maquillages, costumes. Un tel cumul peut, en général, signifier deux choses : soit il s’agit d’un film de Robert Rodriguez (perdu), soit nous sommes en présence d’une série Z dont les géniteurs ont endossé, sans en avoir les compétences, de nombreuses fonctions, dans un souci d’économie (bingo).
Tout le monde en voiture, ou plutôt en van puisque c’est dans un véhicule de ce type que se situe toute l’action du métrage, sorte de survival routier en huis clos. Etat des lieux. Un scénario basique (une folle poursuit des jeunes filles en voiture car elles lui ont malencontreusement cassé un phare !) et répétitif (la psychopathe finit toujours par rattraper les adolescentes, qui parviennent à s’enfuir, et ainsi de suite). Des personnages agaçants au possible : une poignée de gourdasses hystériques et pleurnichardes (elles passent leur temps à hurler et à vomir) qui ne montrent aucune résistance lorsqu’elles sont face à leur poursuivante. Des interprétations calamiteuses à vous faire passer Lambert Wilson pour Robert DeNiro. Un rendu DV hideux : couleurs baveuses, définition myope et grain numérique à la pelle. Une réalisation désastreuse affectionnant les recadrages brutaux (c’est tellement mal filmé qu’il est très difficile de déterminer le nombre de poulettes présentes dans le van !) et autres zooms vomitifs (prévoyez vos cachets contre le mal de mer). Une bande originale catastrophique : de la techno bien beauf pour club discothèque corrézien et du gros métal bien raffiné pour illustrer la scène finale, quand les proies se révoltent enfin. Du lourd.
Emballé avec le budget Ricard d’un épisode de Plus belle la vie, et surtout sans une once de talent, Five across the eyes est donc un ratage total, une bande ultra Z certifiée navet pur jus. Pour preuve, il est même fort probable que le visionnage de la chose au second degré soit une expérience amusante. On touche le fond. Horripilant, Claques sanglantes (pourquoi ce sous-titre français d’ailleurs ?) est un éreintant festival d’images tremblantes et de cris suraigus pendant plus d’une heure trente. On serre les dents, ça pique les yeux et ça fait mal aux oreilles. Bonus non mentionnés sur la jaquette du DVD : une tumeur au cerveau et des acouphènes.
Verdict :
Five across the eyes : un métrage à ne surtout pas visionner à proximité d’une capsule de cyanure, d’un objet tranchant ou d’une fenêtre. A bon entendeur.
Une image dont la qualité déplorable est liée au support employé sur le tournage (une caméra DV acheté treize euros à GiFi ?) et non pas à un travail bâclé de la part de l’éditeur (qui a « juste » commis l’erreur de sélectionner ce titre dans sa collection). Rendu granuleux, parfois un peu flou et toujours baveux au possible. Dégueulasse, mais fidèle.
- Bandes annonces (14 minutes) : Breathing room, BTK, Five across the eyes, Ghost game, Small town folk, The living and the dead, The zombie diaries, Vanguard.
- Scènes supprimées (12 minutes): Quatre scènes coupées, pour prolonger le plaisir.