Roy, Denise et leurs deux enfants ont quitté Chicago pour s’installer à la campagne. Mais dès leur arrivée dans cette ancienne ferme isolée, leur fille aînée, Jess, 16 ans perçoit comme une présence. Elle se met à voir des choses étranges, des ombres et des apparitions. Seul son petit frère de 3 ans les aperçoit lui aussi…
Premier film Hollywoodien des Frères Pang, auteurs de la trilogie « The eye », « Les messagers » se révèle vite un film inquiétant, de bonne qualité, mais aux moyens limités. Produit par les maitres du genre Sam Raimi (Evil Dead, Spider man) et Robert Tapert (The Grudge, 30 jours de nuit) via leur société « Ghost House », ce film possède toutes les qualités visuelles de ses auteurs et tous les défauts de ses producteurs.
Les qualités d’abord, et elles sont nombreuses, résident d’abord dans le traitement du sujet, et dans les ambiances plus particulièrement. Ainsi, il n’est pas étonnant que les silences aient été mis à contribution. Le film regorge de silences inquiétants, créant ainsi une véritable frayeur dans l’esprit des spectateurs. Les comédiens se laissent diriger dans cette particularité que seuls les frères Pang ont réussi à mettre en valeur. Leur trilogie des « The Eye » en témoigne d’ailleurs, nous ne sommes jamais autant effrayés que lorsque le silence s’impose. Les deux frères arrivent à manier les espaces aussi bien que les images afin de les faire s’associer aux grés de leurs humeurs.
La caméra s’amuse à emprisonner les personnages dans des espaces vidés de références habituels pour mieux rendre l’inquiétude pesante. Autre grande idée géniale, qui n’est pas sans rappeler « Les oiseaux » d’Hitchcock, celle d’intégrer des corbeaux dans l’histoire. Les volatiles, sans être une clé angulaire de l’histoire servent à imposer une ambiance sordide que le commun des mortels fuirait à la première occasion. Comme nous sommes dans un film à suspens, les personnages au contraire persistent et signent et feignent même d’ignorer les oiseaux présents en grand nombre autour de la maison.
Côté comédiens, on ne va certainement pas crier au génie, tant le jeux reste adapté au style du film. On notera tout de même que Kristen Stewart sait merveilleusement avoir peur, qu’elle crie monstrueusement bien, et que les autre acteurs savent très bien transpirer de peur. Pour le reste, il n’y a effectivement pas grand-chose à dire.
En conclusion, les frères Pang réalisent avec « Les messagers » un premier film Hollywoodien de qualité. L’atmosphère y est incroyablement pesante, et l’on peut aisément prédire à ces frères venus tout droit de Hong Kong un bel avenir sur le sol américain.