L’histoire :
Engagés par un ingénieur, des mercenaires l’escortent jusqu’à un ancien bunker, situé dans une zone d’Europe de l’Est ravagée par la guerre. Etrange, le lieu renferme un terrible secret.
Critique subjective :
Premier long-métrage du britannique Steve Barker, Outpost (2008) débarque dans notre contrée sous forme de direct to DVD.
Mélangeant guerre (en toile de fond), orientation fantastico-horrifique et construction en huis clos, Outpost évoque irrémédiablement certains métrages bâtis à partir des mêmes composantes. On songe ainsi à deux autres séries B anglaises, The bunker (Rob Green – 2001) et La tranchée (Michael J. Bassett – 2002), et, de l’autre côté de l’atlantique, à Abîmes (2002) de l’Américain David Twohy. Mais la comparaison s’arrête au niveau du concept global dans la mesure où Steve Barker, non content de faire aussi bien avec un budget moindre, va parvenir à imprégner une tonalité propre à sa première réalisation.
Cosigné par Barker, le script de Outpost est du genre carré et peu bavard. Si l’intrigue va à l’essentiel, les personnages, une bande de mercenaires couillus menés par D.C. (Ray « Rome » Stevenson, une sacrée présence à l’écran), bénéficient toutefois d’un espace pour exister. C’est donc avec un intérêt maintenu que l’on les suivra lors de leur dernière mission en Europe de l’Est (une zone de guerre dans les Balkans), mission diligentée par un ingénieur et qui les conduira jusqu’à un étrange bunker. Sur place, ils découvriront une machine jadis élaborée par les savants nazis et permettant de tordre l’espace et le temps (bien amenée, la dimension scientifique du métrage n’est jamais plombante). C’est alors qu’ils se retrouveront confrontés à de super soldats SS évoluant dans une autre dimension. Mêlant fantastique (voire science-fiction) et action (le film ménage d’excellentes scènes où les mercenaires font parler la poudre), le script de Outpost nous offre un crescendo narratif rondement mené.
Tourné en 35 millimètres, doté d’une photographie travaillée (visuels joliment désaturés tirant vers le gris vert), de décors de qualité (l’intérieur du bunker respire l’authenticité), Outpost affiche des visuels de qualité qui contribuent à instaurer une ambiance mystérieuse (et menaçante) des plus réussies, renforcée par un design sonore redoutable (bande son riche d’une multitude de détails). Repoussant sans cesse les limites de son budget, Steve Barker signe une mise en scène classieuse et peu avare en plans marquants : cadavres nus et entassés évoquant les meilleurs moments de la saga Silent Hill, silhouettes de combattants fantomatiques apparaissant dans la brume au milieu d’arbres tortueux. Une imagerie parfaitement maîtrisée.
Verdict :
Si Outpost ne révolutionne pas le genre, il fait mouche à chaque instant, s’imposant ainsi comme une série B ambitieuse et particulièrement efficace. Surveillons de près ce Steve Barker, ce pourrait bien être le prochain Neil Marshall.
Une image d’une qualité exemplaire. Les visuels du métrage sont parfaitement restitués. Piqué impressionnant, colorimétrie respectée à la lettre, master impeccable et encodage invisible. Des conditions de visionnage parfaites (même dans les passages particulièrement obscurs), absolument rien à redire.
Quatre pistes audio (VO et VF en 2.0 et 5.1) de haute volée. Déjà de très bonne facture, les deux pistes en 2.0 sont largement surclassées par un format 5.1 poussé dans ses derniers retranchements. Puissance stupéfiante, dynamique d’exception, spatialisation optimale, précision diabolique, basses profondes. Le meilleur à tous les niveaux. Un rendu sonore idéal pour sonder son home cinéma.
- Scènes alternatives (13 minutes) : Huit scènes coupées au montage, dont une fin alternative inférieure à la conclusion retenue. On ne pourra qu’approuver ce dégraissage qui a expurgé le cut final d’intrigues secondaires et autres développements de personnages qui auraient nuit au bon équilibre de l’ensemble.
- Interviews (33 minutes) : Retour sur les ambitions du film, les personnages et le tournage en compagnie du réalisateur, de la décoratrice et des principaux comédiens. Un supplément conventionnel n’offrant pas grand-chose à se mettre sous la dent.
- Coulisses du tournage (7 minutes) : Images du tournage prises sur le vif. Un bonus sans grand intérêt.
- Bande annonce (2 minutes).