Trois soldats ayant combattu en Irak, reviennent dans leur pays natal, mais le retour à la vie normale ne se déroule pas sans heurts.
Réalisé par Irwin Winkler à qui l’on doit notamment « La maison sur l’Océan » ou encore « De-Lovely » en tant que réalisateur, mais surtout la série des « Rocky » en tant que producteur, « Les soldats du désert » est un film qui traite du douloureux sujet du retour des soldats ayant combattu en Irak, mais avec beaucoup moins de finesse que « Dans la vallée d’Elah » de Paul Haggis. Ici, il est question effectivement de cette difficulté à assumer les horreurs du conflit, il est question de la stupidité de cette guerre, il est question de ce que font les américains là-bas, mais surtout il est question d’un réalisateur qui ne parvient pas à assumer ses idées bien au contraire.
Le réalisateur aimerait bien dénoncer ce conflit absurde et sanguinaire et il le fait dire à un de ses personnages, mais aussitôt ensuite il surenchérit en portant le choix de ce conflit comme la libération d’un peuple. Il aimerait bien dire que la guerre est une absurdité et il le fait dire à l’un de ses personnages, mais il fait dire immédiatement à un autre que son pays lutte pour la liberté et la justice. Il aimerait bien dire que ces jeunes soldats qui sont jetés sur le front d’une guerre dont ils ne savent finalement rien, en reviennent meurtris à jamais, déconnectés entre le bien et le mal, et il le montre en effet au détour du destin de l’un de ses personnages, mais il nous offre une happy end particulièrement pataude qui, finalement, affadit complètement son personnage. Irwin Winkler semble avoir trouvé un sujet qu’il n’arrive pas à assumer et tente de sauver son film du naufrage en rendant le tout typiquement américain. Il ne parvient qu’à une seule chose, le rendre totalement insipide et dénué de tout intérêt, le film de Paul Haggis ayant 100 fois plus d’intérêt.
Même les comédiens ne semblent pas réellement persuadés du discours qu’ils tiennent. Ainsi Samuel L. Jackson (Pulp Fiction) s'ennuie pour finalement agacer le spectateur par un jeu surfait comme dans la scène d’ivresse qui sent le plastique à plein nez. Même chose pour Jessica Biel (Massacre à la tronçonneuse) qui malgré quelques moments de bravoure ne parvient jamais à vraiment atteindre l’émotivité du spectateur. L’ensemble est totalement dénué d’intérêt et les comédiens nous le font sentir.
Même le distributeur semble avoir compris que son film ne répondait pas réellement aux attentes de son public et nous offre une jaquette particulièrement racoleuse et trompeuse sur la marchandise, qui ferait penser que « Les soldats du désert » est un film d’action, il n’en n’est rien, c’est simplement un film raté, dont le sujet méritait un peu plus de panache et d’intelligence dans son traitement.