L’histoire :
Rouvert depuis peu, un ancien pénitencier va être le théâtre d’évènements surnaturels.
Critique subjective :
1988, Irwin Yablans, le producteur d’Halloween, cherche un réalisateur pour mettre en image le script de Prison (un film carcéral aux accents fantastico-horrifiques), scénario dont il a eu l’idée de base. Il se tourne alors vers un jeune réalisateur qui vient de signer son premier long-métrage, Born american (coproduction entre les Etats-Unis et la Finlande), dont l’action se déroule en prison. Renny Harlin semble être l’homme de la situation. C’est ainsi qu’il réalise son deuxième long-métrage et fait ses premiers pas à Hollywood, aux commandes d’un budget (modeste) de 1 300 000 dollars.
A l’époque, le réalisateur finnois est sur la bonne pente. En odeur de sainteté, il se verra ensuite confier le quatrième opus de la saga Freddy puis 58 minutes pour vivre. L’état de grâce ne durera qu’un temps, et la dégringolade sera rude. Bide monumental au box-office, L’île aux pirates (1995) portera sans nul doute le plus gros coup à la carrière de Renny Harlin. L’échec financier sera tellement cuisant qu’il torpillera la société de production Carolco, contrainte de mettre la clé sous la porte après cet investissement malheureux.
Depuis, notre homme a tendance à égrainer les titres peu glorieux : Peur bleue, Driven, Profession profiler, L’exorciste : le commencement, Le pacte du sang, Cleaner. On a connu filmographie plus reluisante.
Tourné dans un authentique pénitencier désaffecté, Prison débute en adoptant le canevas classique du film carcéral. On retrouve l’inévitable galerie de détenus hauts en couleurs, au nombre desquels figure Burke, voleur de voitures peu causant. Le personnage est incarné par un jeune Viggo Mortensen encore bien loin des œuvres de Peter Jackson et David Cronenberg. Face aux détenus, se dressent forcément des matons qui ne plaisantent pas, appliquant avec zèle les consignes d’un directeur particulièrement froid et intransigeant. Les situations standard peuvent s’enchaîner (brimades à répétition, tentative d’évasion, début d’émeute … mais bizarrement peu de violence entre les prisonniers) jusqu’à l’injection progressive d’une dose de fantastique (évènements inexplicables, morts étranges et douloureuses), le tout sur fond de vengeance d’outre-tombe.
A défaut de faire preuve d’originalité, Prison déploie une certaine efficacité, notamment en termes de mise en scène (mention spéciale à la séquence en vue subjective qui ouvre le métrage en mettant le spectateur dans la peau d’un condamné à mort). S’il n’est pas un grand film carcéral, et encore moins une œuvre fantastique remarquable, le métrage a déjà le mérite de divertir un minimum.
Verdict :
Typé « horreur eighties », Prison se laisse finalement regarder sans déplaisir, mais ne laisse pas un souvenir impérissable.
Une qualité d’image convenable, mais qui ne fait jamais d’étincelles. Propre, le master est malheureusement (parfois) parasité par un grain numérique assez prégnant. Au-delà de ce défaut compressif non rédhibitoire, la copie se montre correcte avec une colorimétrie honnête (mais perfectible) et une définition de bonne tenue.