L’histoire :
Un jeune comptable newyorkais va se faire entraîner dans une sombre histoire de chantage.
Critique subjective :
Sorti discrètement dans les salles françaises à la fin 2008, Manipulation marque la première réalisation de Marcel Langenegger. Deception (le titre en version originale) est également le premier long-métrage produit par Hugh Jackman, qui s’était déjà fait la main en finançant une poignée d’épisodes de séries TV.
Bienvenue dans la morne existence d’un costard cravate de Manhattan. Comptable spécialisé dans les audits, Jonathan McQuarry (Ewan McGregor) mène une vie bien réglée (métro, boulot, dodo). Celle-ci va basculer au moment où il fera la connaissance de Wyatt Bose (Hugh Jackman), un avocat qui représente tout ce qu’il n’est pas et qu’il voudrait être. Et Wyatt de dévergonder notre petit comptable en lui faisant fumer un joint, en jouant au tennis avec lui et en l’introduisant dans un sex club de luxe (naughty naughty !) où il tombera amoureux fou d’une jeune femme. Problème : McQuarry est manipulé par son nouvel ami, qui n’est autre que le méchant du film. Bien entubé (il doit procéder à des virements douteux en échange de la vie de sa promise), il finira néanmoins par se rebeller. L’arnaqueur arnaqué, c’est original.
Capitalisant sur un casting béton (Ewan McGregor, Hugh Jackman, Michelle Williams, Natasha Henstridge, Charlotte Rampling, Maggie Q), Manipulation cherche à emprunter les voies tortueuses du thriller hitchcockien. Mais le film lorgne avant tout du côté de Michael Mann (on retrouve d’ailleurs l’un de ses chefs opérateurs attitrés, Dante Spinotti) et de David Mamet (particulièrement celui de La prisonnière espagnole). Le hic, c’est que Deception ne déploie ni la maestria visuelle du premier, ni la finesse narrative du second. Chantage, paranoïa … mais suspense très limité dans un métrage hautement prévisible. C’est donc une forte impression de déjà-vu (en mieux) qui se dégage de l’ensemble.
Verdict :
Formaté, trop « propre », Manipulation est un thriller faussement malin comme il en sort plusieurs tous les ans. Un casting appliqué et copieux (le gros point fort du métrage) ne suffit décidément pas à faire un bon film.
Quatre pistes offertes avec du Dolby Digital 5.1 et 2.0 en VO et en VF. Energiques (bien que le film ne soit pas propice à un déferlement d’effets sonores) et précises, elles font toutes preuve d’une belle efficacité. Le 5.1 se montre forcément plus immersif et les pistes VO mieux mixées (meilleur dosage entre voix, effets sonores et musique).
- Commentaire audio du réalisateur : D’une voix monocorde, Marcel Langenegger délivre un commentaire descriptif et monotone qui n’offre pas grand-chose à se mettre sous la dent.
- Making of (18 minutes) : Supplément standard où sont évoqués le scenario, les personnages, les choix visuels, les costumes et les décors.
- Scènes coupées (2 minutes) : Deux scènes coupées dont une qui faisait se rencontrer les deux personnages principaux … dans les gogues.
- Fin alternative (3 minutes) : Une conclusion plus soft et inférieure à celle retenue. Supplément intéressant cela dit.
- Sex club : les clubs de rencontres privées (10 minutes) : Bonus comparant l’organisation du film à celles qui peuvent exister en réalité. Sans intérêt.
- Bande annonce (2 minutes).