Photo Obsession

Titre Original
One Hour Photo
Genre
Pays
Usa (2002)
Date de sortie
mercredi 2 avril 2003
Durée
92 Min
Réalisateur
Producteurs
Christine Vachon, Pamela Koffler, Stan Wlodkowski
Scénaristes
Mark Romanek
Compositeur
Reinhold Heil Johnny Klimek
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Prix du jury, prix du public et prix première au festival de Deauville 2002.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Anglais
Oui
Oui
Non
Néérlandais
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Alexandre Czapski
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
92 min
Nb Dvd
1


Synopsis :

Sy Parrish est un homme effacé et timide qui dirige depuis des années le laboratoire photo de SavMart, une grande surface. Il vit seul, adore son métier et fait preuve de perfectionnisme dans sa manière de développer les négatifs. Des centaines de photographies, sur lesquelles figures la famille Yorkin, tapissent les murs de son logement. Depuis des années, les Yorkin viennent en effet porter leurs pellicules à SavMart. Ces derniers symbolisent la famille de banlieue parfaite et Sy ne peut s'empêcher de suivre leur évolution à travers les doubles de leurs photos. Mais un jour, Bill Owens, le directeur de la grande surface, le met à la porte. Sy ne tarde pas à trouver une série de clichés montrant Will Yorkin pris en flagrant délit d'adultère. Consterné par le comportement de ce père de famille, il décide d'agir.

 

 

Critique subjective

Robin williams se plait à décrire photo obsession comme étant le troisième film de sa « trilogie démoniaque ». En effet, après Death to smoochy et Insomnia de Christopher Nolan, il continue sa crise d’identité artistique et souhaite prouver qu’il est aussi capable d’interpréter des personnages plutôt méchants. Dans le film, il joue donc le rôle de Sy Parrish : le gérant psychotique d’un laboratoire photo. Sy souffre : c’est vrai que sa vie semble être rythmée par les horaires d’ouverture du magasin dans lequel il travaille et duquel il habite si loin. Mais le mal dont il soufre le plus et avec lequel il compose désormais ses journées et ses nuits, c’est la solitude. On est même tenté de dire qu’à force d’être seul, la solitude elle-même est devenue, pour lui, une sorte de compagnon muet et accepté dont il semble, dans son aliénation, se satisfaire. En effet, même si elle est anormale, sa vie semble plutôt équilibrée entre les trois espaces dans lesquels il évolue et qui composent, tant il se fond avec eux, une sorte de triptyque symbolisant sa personnalité torturée.

 

Hyper marché

Il y a tout d’abord ce super marché « SavMart ». C’est encore ici qu’il se sent le moins seul puisqu’il y est vendeur. C’est le seul endroit qui lui ressemble. Le chef décorateur Tom Foden qui avait créé l'univers baroque de The Cell, s’en explique dans le reportage dissection d’une scène que l’on trouve parmi les bonus de cette édition du film en dvd : « Les allées sont remplies de produits soigneusement choisis pour leur couleur, taille et forme afin de créer cet environnement homogène où il se sent chez lui. Son environnement de travail est très évocateur de sa personnalité ». Mais Mark Romanek ne souhaitait pas utiliser un supermarché existant. Il devait sembler réel mais, pour rendre compte de l’état d’esprit du Sy, il fallait une réalité légèrement plus intense. Une sorte d’hyper réalisme, en somme, qui met le doigt sur certains travers de Sy comme son sens du rangement et de l’organisation en les transformant en troubles qu’on imagine compulsifs. Dans cet univers, Sy, qui semblait si sympathique derrière son comptoir apparaît peu à peu anormal. Il ne ressemble à personne en particulier avec son uniforme bleu et blanc : peut-être à tous ces vendeurs de supermarchés que l’on croise presque quotidiennement sans jamais les rencontrer. Il se fond dans le décor : il est « hyper normal ».

 

L’enfer

Quand il quitte son travail, Sy n’a plus d’existence propre. En même temps que les néons du supermarché s’éteignent, c’est toute sa vie sociale qui se met en pause. Une seule scène du film nous présente son univers : il rejoint son petit appartement plutôt crasseux, se sert un verre d’eau qu’il boit lentement. On remarque la présence d’une seule assiette dans le bac à sécher la vaisselle, un indice de plus qui nous renseigne sur sa grande solitude. Puis il nourrit son rat. Sans dire un mot, il s’installe devant la télévision. Durant tous ces plans, la caméra était restée fixe. En général, c’était Sy qui rentrait ou sortait de l’écran. Pourtant, d’un seul coup, tout cet univers bascule en même temps que la caméra qui se met en mouvement pour présenter à la vue du spectateur le mur sur lequel Sy colle des centaines de photos de la famille Yorkin. Car Sy a une passion inavouable…

 

Les Yorkins

Le troisième espace dans lequel Sy évolue est celui de la famille Yorkin. Il découvre celle-ci à travers leurs photos de famille dont il fait des copies en secret. Il reconstruit en trois dimensions dans son esprit cet espace admiré et dont il aimerait faire partie. Il s’imagine ainsi, avec eux, lors des fêtes de noël. Il fantasme sa présence dans leur maison. Pour lui, la famille Yorkin est une entité parfaite. C’est, d’ailleurs, cet aspect lui donne l’énergie nécessaire pour affronter sa solitude. Mais quand il se rend compte que le tableau qu’il s’était fait de cette famille n’est pas tel qu’il avait imaginé (il trouve une série de clichés montrant Will Yorkin pris en flagrant délit d'adultère), toutes ses illusions s’effondrent. Et ce n’est pas tant le fait que Will trompe sa femme qui le gène, ni la peine qu’un éventuel divorce pourrait faire au petit Jake qui le met en colère. Non. Ce qui le déçoit, c’est la fin de ce monde imaginaire qu’il s’était construit pour affronter la réalité. Sans celui-ci, il se retrouve face à son passé trouble et face à sa propre situation qui l’insupporte.

 

Un dernier mot.
Le réalisateur et scénariste du film, Mark Romanek, a débuté en réalisant des vidéoclips pour R.E.M et Madonna. Dans ce film, il nous prouve qu’il peut faire bien plus. Chaque plan est délicatement composé : couleurs, lumières, costumes et décors. La caméra est, la plupart du temps, « sur pied », ce qui tranche avec l’effet documentaire qu’aurait provoqué le fait de tourner « à l’épaule ». Dans le fond comme dans la forme, le film est donc plutôt surréaliste. Le seul problème, c’est finalement cette révélation qui nous est faite tout au début : le film commence par un interrogatoire. Un policier demande à Sy ce qu’a fait Will Yorkin pour mériter le traitement qu’il lui a fait subir. La suite du film est donc constituée par un long flash-back. On sait qu’il va se produire quelque chose mais on ne découvre pas l’histoire. On attend son déroulement…Mais quelle attente !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Photo Obsession est un film à l’identité visuelle très forte. Avec autant de plans fixes, de surfaces uniformes aux couleurs très saturées, on pouvait s’attendre à quelques problèmes de compression. Pourtant ce n’est pas le cas. Le transfert respecte le format d’origine (1.85 :1) et le master est de bonne qualité. Il y a peut être, ponctuellement, un peu de grain sur certaines scènes mais dans l’ensemble rien qui ne soit particulièrement dérangeant. Les noirs sont profonds et le contraste très bon.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Français
5.1


Reinhold Heil et Johnny Klimek nous proposent une bande son à base de musique électronique. Il s’agit de nombreuses nappes sonores atmosphériques qui ne sont pas sans nous rappeler le travail de composition de Angelo Badalamenti pour les films de David Lynch. L’ensemble ajoute au sentiment de malaise du film et est d’une qualité rare. Il est donc plaisant de pouvoir profiter d’un bon mixage dolby digital 5.1 qui permet d’apprécier toutes les subtilités de la composition. La musique est bien spatialisée et la dynamique exemplaire : on passe du plus petit murmure sortant des enceintes arrières à d’obsessionnels échos dissonants servis par des rythmiques « down tempo ». Grâce au caisson de basses et aux très basses fréquences du mixage, la musique prend de la consistance en proposant par moments d’appréhender la musique d’une manière plus physique: les ambiances deviennent palpables. Les dialogues sont bien retranscrits et parfaitement intégrés à l’ensemble. On pourra noter une équalisation très légèrement différente entre la version française et celle anglaise du film. La seconde proposant une version bizarrement plus mate avec des voix un peu moins « accrochantes ».

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
80 min
Boitier
Amaray


L’édition dispose de nombreux atouts. Le fait de proposer un commentaire du réalisateur et de Robin williams qui ne soit pas sous titré n’en est pas un !

 

Interactivité :

Les menus sont particulièrement bien réalisés. Il reprennent l’esthétique du billet que l’on rempli lorsque l’on dépose une pellicule chez le photographe. La page principale est animée. On y retrouve les images du film qui représentent l’intérieur d’une de ces machines automatisées qui permettent de développer les photos en une heure (l’occasion de rappeler que le titre original du film est one hour photo). Le menu des chapitres est présenté comme une planche contact. L’ensemble dispose d’extraits de la bande originale du film. La navigation est simple mais il n’est pas possible de changer les sous titres ou la piste son sans passer par les menus.

 

Les Bonus :

La fox nous propose sur un seul dvd pas loin de 80 minutes de bonus. Il faut avouer que la qualité générale de l’image de ceux-ci s’en trouve grandement diminuée : la compression est trop importante.

 

Le show de Charlie Rose (36 min)

Mark Romanek et Robin Williams sont sur le plateau du journaliste Charlie rose pour parler de la sortie au cinéma de leur film. Dans ce Talk Show à l’américaine, on peut découvrir une bande annonce du film et divers extraits. La discussion est ponctuée des interventions comiques de Robin Williams que nous autres Européens n’avons pas l’habitude de voir à la télévision : une vrai originalité pour les fans du film et/ou de l’acteur.

 

Cinemax (13 min)

C’est le reportage le plus commercial du dvd. Il est produit par la fox. On y découvre l’histoire du film, ce qui n’a pas réellement d’intérêt surtout quand on vient juste de le regarder. Il est ponctué d’interviews des différents acteurs et du réalisateur. On trouve tout de même quelques images volées pendant le tournage d’un Robin Williams faisant le pitre pour évacuer un trop plein d’énergie. D’après le réalisateur ce comportement était habituel et quotidien. C’est donc plutôt sympas d’en retrouver les traces dans ce reportage.

 

Dissection d’une scène (27min)

Ce reportage a dans l’intention annoncée celles de nous proposer un making of de l’une des scènes clefs du film : La rencontre de Sy avec Will Yorkin dans l’un des rayons du magasin. C’est assurément le bonus le plus intéressant du dvd même si au final, on y parle plus de la production du film plutôt que de la production de cette scène en particulier. De nombreux extraits des répétitions ponctuent ce reportage ainsi que plusieurs interviews des différents membres de l’équipe technique. On y parle des choix esthétiques, et des intentions concernant cette scène…

 

« On observe le comportement d'un homme qui a une seconde vie. Qui essaie de dissimuler cette vie et de préserver son image professionnelle en face d'un patron qui commence à l'attaquer sur son comportement inhabituel. Il y a ce personnage, qui vient d'être choqué en pleine rêverie. Il ne s'est pas encore vraiment remis. Dans son boulot, si important, ça commence à aller de travers. Il retourne au travail, dans sa réalité, et là, l'un des objets de son affection se tient juste devant lui ! C'était un terrain glissant. Sy ne devait pas être trop effrayant et même presque charmant, et Will pas trop offensé et même presque flatté.

Tout ceci en filigrane car on a des infos que le personnage de Michael n'a pas encore. »

 

Commentaire du réalisateur et de Robin williams

En version originale non sous titrée. C’est la fausse note de l’édition. En comparaison avec les autres interventions de Robin Williams, le ton est moins drolatique et plus posé.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
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