Il y a quarante ans, dans une petite ville de l’état de New-York, un festival allait changer la vision du monde avec 3 jours de musique et 3 jours de Paix.
Le 14 Aout 1969, fut la date qui changea pour toujours l’histoire de Bethel, une petite ville de l’état de New-York. Car ce jour là, commença officiellement le festival de Woodstock qui était une manière pour la jeunesse de l’époque de refuser la guerre du Viêt-Nam. Toute la communauté hippie s’était retrouvé autour d’un seul mot d’ordre : « 3 jours de musique et 3 jours de Paix ». Le film de Michael Wadleigh tente sans aucun commentaire de nous livrer la vision la plus proche et la plus en adéquation avec l’esprit des organisateurs autant que des spectateurs. Et la moindre des choses que l’on puisse dire est qu’il y arrive à merveille. Dès le début on plonge dans un univers aussi calme que bouillonnant d’énergie, autour de ce qui allait devenir le festival le plus marquant des années 70. Chacun des protagonistes évolue dans ce qui semble une bazar organisé autour du montage de la scène, de la mise en place des grillages et ainsi de suite. Mais au-delà de l’organisation, le film montre aussi avec brio, l’ampleur de la marée humaine qui submergea la petite ville. Une foule immense venue écouter les groupes phares du moment : Canned Heat, Crosby, Stills, Nash and Young, Janis Joplin, Joan Baez ou encore Jimmy Hendrix.
Le réalisateur d’ailleurs ne boude son plaisir en incluant des moments intenses de chaque apparitions d’artistes, comme le fabuleux morceaux de Santana « Soul Device », ou encore l’incroyable magnétisme de Janis Joplin ou la soul envoutante de Sly. Le film met en perpétuelle parallèle la vie du public, avant, pendant et après l’orage qui fit devenir le festival, le plus grand bain de bout du monde, avec les musiciens lors de leur prestation, jusqu’à oser l’association du regard des gens dans les rues de la ville et la chanson de « Country » Joe, reprise à l’unisson (karaoké en prime pour le spectateur) par le public, une chanson qui se voulait une véritable opposition à la guerre au Viêt-Nam.
Mais la grande force de ce film n’est pas simplement de plonger totalement dans l’univers de Woodstock, c’est surtout d’en ressortir l’essence même en s’abstenant de tout commentaire, et de toute voix Off. Les seules mots que l’on entend sont ceux des gens qui, à l’époque, participaient à la légende de n’importe quel côté de la barrière qu’ils soient. Ces opposition d’opinions donnent une véritable âme au documentaire, et donnent tout le loisirs au spectateur de se faire son idée sur le bien fondé de cette aventure. Et l’on assiste alors à une succession de moments incroyablement anthologiques, comme Joe Cocker arrivant pour entamer sa reprise de « With a little help from my friends » et s’écriant : « Vous vous souviendrez de cette chanson », ou encore de ce débat improvisé entre les habitants de la ville, les uns défendant la position des spectateurs du festival, les autres leur reprochant leur opposition à la guerre et leur inactivité.
En conclusion, « Woodstock : 3 jours de Musique et de Paix » n’est pas simplement un documentaire sur ce que fut Woodstock, il est l’essence même de ce festival. Le film regroupe tout ce qui donnait un sens a cette marée humaine. Dans ce film, il y a de l’amour, de la musique, de la paix et bien plus encore. Une certitude notre monde a trop vite oublié la leçon de Woodstock, celle de 400000 personnes qui vécurent 5 jours durant sur une même zone sans qu’il n’y est le moindre heurts, ni le moindre vol à déclarer.