Dans un monde post-apocalyptique, l’Humanité a été dévastée par les machines. Pour les affronter, seules restent 9 petites créatures fragiles et sans défenses. Numéro 9, le dernier né de cette famille, détient en lui la clé de leur survie. Sa mission : Convaincre ses camarades de quitter leur refuge pour s’aventurer au cœur du royaume des machines.
Adaptation de son long-métrage de 2005, largement remarqué, au point d’être nommé aux Oscars, « Numéro 9 » de Shane Acker, est une véritable grande surprise, à la fois visuelle et scénaristique.
Doté d’une animation particulièrement soignée, « Numéro 9 » est un film surprenant en tout points. D’abord par l’atmosphère étrange qui règne, tout au long du film. Moins sombre que dans le court-métrage, l’univers de « 9 » reste tout de même particulier, avec des décors apocalyptiques, où le bleu est banni, mais où, le noir, le marron le jaune et le vert sont les couleurs dominantes. L’animation surprend par sa qualité, notamment dans les détails. Les nuances de la peau du créateur sont saisissantes dès le départ, et le travail méticuleux des dessinateurs sont ahurissants. Des personnages de poupées en toiles, à la brillance du bois, des superbes profondeurs de champs à la méticulosité de l’environnement, tout l’univers de ce long-métrage est saisissant de poésie et de beauté sombre.
Et de la poésie, il y en a dans l’histoire, et de l’intelligence surtout. Les scénaristes ne jouent en rien la carte de l’humour, mais plutôt celui de la tendresse. Parfaitement dosée pour donner aux spectateurs un ensemble cohérent de maitrise et de rythme. Le scénario, à l’inverse du court-métrage, ne parle pas de vengeance, mais plutôt de survie, il ne parle pas de solitude, mais d’entraide, de courage et d’une espèce qui se bat pour sa survie, après l’échec de la race humaine. Les scénaristes amènent le spectateur à réfléchir aux choix judicieux de confier nos existences à l’intelligence des machines. Sous la houlette de Tim Burton, Shane Acker nous offre une œuvre sur la nostalgie des valeurs dans un futur semble-t-il inévitable.
L’univers particulier de « 9 », offre toutefois des scènes dont l’impact peut se révéler déstabilisant, voir même effrayant pour le plus jeune public. Un faux pas qui peut décevoir les parents soucieux de passer un moment agréable avec leurs enfants.
En conclusion, « 9 » est un véritable bijou de nostalgie, de tendresse et de poésie, qu’une animation particulièrement soignée vient embellir avec brio. Attention toutefois à l’univers sombre et aux scènes parfois impressionnantes pour les plus jeunes spectateurs.